LES LEGISLATIVES SANS CREDIBILITE
Congo-Kinshasa | Élections
Les législatives sans crédibilitéLe Centre Carter conseille un dialogue, voire revoter pour atteindre la légitimité.
Le Centre Carter estime que, comme pour la présidentielle du 28 novembre 2011, l’intégrité des résultats de l’Assemblée nationale a été compromise.”
L’ONG américaine, qui a mené une observation de six mois au Congo – avant, pendant et après les scrutins – estime “ difficile” et “peut-être impossible” de “reconstruire complètement les résultats dans l’espoir de produire un enregistrement fidèle de la volonté de la population” . Elle recommande donc “une évaluation et un examen en profondeur de tout le processus électoral, avec la participation de tous les partis politiques”. “Si le dialogue politique et une évaluation globale du processus électoral sont couronnés de succès, le résultat potentiel pourrait être une décision de reprendre une partie ou toutes les élections, ou une autre forme d’accord politique pour établir une autorité gouvernementale légitime.”
Ce jugement sévère du Centre Carter s’appuie notamment sur “les préoccupations ” suivantes : absence de transparence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni); manque d’information sur ses procédures : manque de concertation de la Ceni avec les partis politiques et les candidats; violation du droit de réunion pacifique avant et après les scrutins et utilisation inappropriée de la force par la police contre les protestataires; pas d’accès pour les observateurs au centre national des résultats de la Ceni; non-publication des décisions juridiques par la Cour Suprême.
Selon le Centre Carter, “le manque de concertation avec les partis politiques et le refus d’autoriser ceux-ci à accéder au serveur central ” afin de vérifier les listes électorales “reflète la volonté insuffisante de la Ceni d’organiser des élections transparentes et crédibles” . Cela “doit pousser à réfléchir sur la composition politique de la Ceni et sa capacité à être indépendante et crédible pour les prochains scrutins” .
Le Centre souligne “la perte des résultats d’au moins 3 500 centres de vote (potentiellement 1,2 million de voix), dont quelque 2 000 à Kinshasa ”, or “ aucune mesure n’a été prise pour identifier les responsables de ces pertes” . Il stigmatise “ les résultats hautement improbables rapportés pour quatre circonscriptions du Katanga, qui ont enregistré 99-100 % des votes en faveur du président sortant Joseph Kabila, avec des taux de participation de près de 100 %. Dix autres districts avaient 95 % des votes pour Kabila, totalisant 1,8 million de son total de 8,8 millions de voix. Ces circonscriptions ont également rapporté un taux de bulletins nuls bien au-dessous de la moyenne nationale; pourtant, même ces petits totaux étaient plus élevés que le nombre de bulletins valides enregistrés pour la totalité des dix autres candidats à la présidence . Ces faits, couplés au fait que la Ceni a accepté ces résultats, comme la Cour Suprême, mine la crédibilité non seulement de ces résultats mais érode l’intégrité de la totalité du processus de compilation”.
Le rapport du Centre Carter s’attache aussi au fait que, contrairement à ce qui s’est finalement passé pour la présidentielle, la Ceni n’a pas publié les résultats des bureaux de vote pour les législatives. Or, pour éviter les fraudes, la loi électorale congolaise prévoit qu’après le dépouillement, dans les bureaux de vote, les résultats doivent être immédiatement affichés afin de permettre de contrôler ce qui sera publié par la Ceni. Le Centre Carter lui“recommande” de“publier les résultats des bureaux de vote”.Il souligne aussi que 3,2 millions des 18 millions d’électeurs ont voté hors liste électorale, soit 18 %. Ce système ouvre la voie “aux abus par vote multiple ou non enregistré” au fichier électoral, “spécialement” quand, comme le Centre l’a observé, le marquage de l’électeur à l’encre indélébile après le vote “ n’a pas été utilisé de manière généralisée”. Et de citer, au Bandundu, un bureau de vote d’Imwela, où il y a eu 294 votants, dont aucun n’était inscrit; Kabama, où 68 votants étaient inscrits et 168 non; Mutsanga, où 61 votants étaient inscrits et 390 non.
Le Centre Carter relève aussi des discordances anormales entre le nombre d’électeurs pour la présidentielle et pour la législative, tenues en même temps : 28 810 électeurs de plus pour la présidentielle que pour la législative à Walikale ! Il s’étonne des taux de votes nuls dans la Tshangu (Kinshasa, pro-Tshisekedi) : 10 % pour les législatives et 3,6 % pour la présidentielle. Serait-ce dû à ce que la seconde est plus simple ? Le Centre n’y croit pas parce que le Katanga (pro-Kabila), a les taux les plus bas de votes nuls : 2,7 % pour la présidentielle, 5,6 % pour la législative.
MFC
Agence PubDate Titre Pub. Info Catégorie Archives Methode 25/02/2012 Les législatives sans crédibilité Prod: La Libre Belgique – Edit: FLA – Rubr: International – PN: 011 monde __._,_.___
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