
Acaj dénonce le dysfonctionnement de la justice en RDC
Pour sa part, FFJ épingle 182 cas d’atteinte à la liberté de la presse
Au cours d’un point de presse conjoint tenu hier lundi 3 décembre 2012 à Kinshasa, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a dénoncé le dysfonctionnement qui caractérise l’appareil judiciaire en République démocratique du Congo. Les droits et libertés des citoyens ne sont pas respectés, l’Etat de droit n’existe pas.
Parmi les cas de dysfonctionnement indexés, figure celui de l’honorable Eugène Diomi Ndongala, porte-parole de la Majorité présidentielle populaire (MPP), plate-forme de soutien à Etienne Tshisekedi, et président national de la Démocratie chrétienne (DC).
Pour le président national d’Acaj, Me Georges Kapiamba, il y a plusieurs obstructions faites contre les exécutions de certaines décisions judiciaires. Le n°1 de la Démocratie chrétienne en paie les frais.
Victime d’un déni de justice, ce député fait l’objet d’un harcèlement judiciaire à la suite des faits fomentés de toutes pièces pour le réduire au silence, accuse Georges Kapiamba, poursuivant que tout est mis en marche pour effacer Diomi Ndongala de la scène politique.
Car, rappelle le président national d’Acaj, cet élu de la Funa avait été enlevé, détenu au secret puis libéré après 100 jour, hospitalisé pour des tortures subies, et aujourd’hui menacé de perdre son immunité parlementaire par la volonté de la famille politique de la Majorité présidentielle.
Face aux accusations fantaisistes contre lui, cet opposant a saisi le tribunal de paix de Matete pour faux dans le réquisitoire du procureur général de la République présenté aux députés pour obtenir la levée de son immunité parlementaire. Ce document n’a donc pas de valeur juridique. Malheureusement, les juges ont refusé d’instruire ce dossier, prétextant qu’il n’y avait pas de magistrats de parquet présents à cette audience.
Tout est mis en œuvre pour retarder cette instruction et permettre à l’Assemblée nationale d’accélérer le mécanisme de la levée de l’immunité d’Eugène Diomi Ndongala.
» Nous sommes dans une situation telle que même les magistrats ne savent pas s’assumer « . Et d’ajouter, » c’est inacceptable car tous les citoyens sont égaux devant la loi « .
Un autre cas relevé par Acaj concerne un dossier dans la province du Katanga, principalement à Lubumbashi, où des interventions sont venues d’ailleurs pour empêcher l’exécution d’une décision judiciaire. En effet, la Regideso est sommée de libérer l’immeuble appartenant à la famille Carrera. Mais cette entreprise résiste à s’exécuter, avec la bénédiction de certaines autorités de ce pays.
Quant à Freedom For Journalist (FFJ), son coordonnateur Désiré Israël Kazadi a présenté le rapport de 2012 que son organisation a publié, lequel rapport épingle 182 cas d’atteinte à la liberté de la presse.
Il a catégorisé 83 cas de pressions administratives, 43 journalistes interpellés, 18 autres menacés, 11 autres encore arrêtés puis libérés, 8 agressés, 1 en prison, 2 incarcérés sur ordre d’une autorité provinciale de la province du Bandundu, 14 cas d’entrave à la libre circulation de l’information. |