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LE NOUVEAU RAPPORT DE L’ONU QUI ACCABLE LE M23,L’AFC ET LE RWANDA POUR CRIMES DE GUERRE IMPUNIS EN 2025

En 2025, l’Est de la République Démocratique du Congo reste un théâtre de barbarie impunie. Un rapport explosif de la Mission de Stabilisation des Nations Unies (le document S/2025/403 du Conseil de sécurité est disponible directement sur le site officiel des Nations Unies –https://docs.un.org/en/S/2025/403), met en lumière une longue liste de crimes de guerre et contre l’humanité perpétrés par le Mouvement du 23 Mars (M23) et sa branche politique, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), avec le soutien flagrant des Forces de défense rwandaises (RDF). Des massacres à la machette aux viols systématiques, en passant par des bombardements sur des casques bleus, ce document dresse un tableau glaçant d’une offensive impitoyable qui a ravagé les provinces du Kivu, de Sake à Goma, en passant par Rutshuru et Bukavu.

En janvier 2025, les rues de Sake et Goma vibrent sous les tirs indiscriminés. Des civils, des soldats désarmés se rendant – tous fauchés sans pitié. Puis, en juillet, lors de l’offensive de Bwisha, des exécutions sommaires s’enchaînent : au moins 21 innocents, y compris des enfants et des nourrissons, tailladés à la hache et à la machette par des assaillants identifiés par leur accent rwandais et leurs uniformes RDF. Ces actes ne sont pas des bavures isolées ; ils s’inscrivent dans une stratégie calculée pour terroriser et dominer. Le rapport qualifie ces tueries d’attaques intentionnelles contre des civils, des crimes de guerre purs et durs.

Mais l’horreur ne s’arrête pas là. Les forces du M23/AFC, épaulées par des officiers rwandais, ont transformé des camps en véritables usines à esclaves.

Des milliers de civils, dont des adolescents arrachés à leurs familles, sont enrôlés de force pour creuser des tranchées, porter des armes ou subir une formation militaire expéditive. Femmes et filles deviennent des domestiques ou, pire, des esclaves sexuelles. Les viols collectifs, touchant aussi hommes et personnes LGBTQ, se multiplient en détention ou en échange de rations alimentaires – un outil de contrôle systématique, classé comme crime contre l’humanité.

Ajoutez à cela des bombardements sur une base ONU à Goma, qui ont coûté la vie à trois peacekeepers, et des déportations massives : des dizaines de milliers de personnes déplacées internes chassées de leurs camps autour de Goma, forcées de retourner au Rwanda sous menace, leurs papiers d’identité détruits pour effacer toute trace. Ces expulsions, doublées de disparitions forcées, visent à redessiner la carte démographique du Kivu, favorisant un contrôle territorial absolu. Une fois les villes conquises, comme Goma et Bukavu, le M23 impose une gouvernance parallèle, muselant les libertés et réprimant toute opposition perçue.

Derrière ces atrocités, le rôle du Rwanda émerge comme un fil rouge accablant.

Les RDF ne se contentent pas de former et d’armer ; elles déploient des troupes sur le terrain, orchestrant des opérations qui violent le droit international humanitaire.

Kigali, accusé de longue date d’ingérence pour piller les richesses minières du Kivu – coltan, or, diamants –, porte une responsabilité étatique pour n’avoir ni empêché ni puni ces crimes.

Les répercussions sécuritaires sont cataclysmiques. Ce conflit, déjà responsable de millions de déplacés, risque d’embraser la région entière, attisant les haines ethniques – notamment contre les Hutus et les Tutsi – et impliquant voisins comme l’Ouganda ou le Burundi. Humanitairement, c’est un désastre : famines imminentes, épidémies rampantes, un cycle de violence qui engendre plus de violence.

Politiquement, ce rapport tombe comme une bombe: il expose les faiblesses des Forces armées de la RDC (FARDC) face à ces assauts coordonnés et pourrait servir d’arme diplomatique pour exiger des sanctions contre le Rwanda.

Mais il ravive aussi des soupçons internes : des figures comme Antipas Mbusa Nyamwisi, ministre d’État et leader du RCD/K-ML, ont été accusées de flirter avec le M23/AFC, menaçant l’unité de la coalition au pouvoir, l’Union Sacrée. Ces rumeurs, démenties par son parti, illustrent le vagabondage d’une certaine élite congolaise.

Sur la scène internationale, l’ONU appelle à l’action : enquêtes de la Cour pénale internationale contre des chefs comme Sultani Makenga, sanctions ciblées contre Kigali, renforcement de la MONUSCO pour protéger les civils. La démobilisation des milices et une lutte contre l’impunité sont urgents. Pourtant, avec le Rwanda niant, comme d’ahbitude depuis des décennies, toute implication, le risque d’une polarisation accrue plane, laissant le Kivu suspendu au bord du gouffre.

Ce rapport n’est pas qu’un document ; c’est un cri d’alarme. En 2025, alors que le monde détourne souvent le regard, il rappelle que l’impunité nourrit encore et toujours la guerre.

La question n’est plus de savoir si la communauté internationale agira, mais quand – et à quel prix humain.

Eugène Diomi Ndongala,

Démocratie Chrétienne