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LE DESSEIN HEGEMONIQUE DE KIGALI : UN MICRO-ETAT AU KIVU OU BIEN UN CONTROLE SUR KINSHASA

LE DESSEIN HEGEMONIQUE DE KIGALI : COMMENT LE RWANDA ORCHESTRE SON AGENDA « POLITIQUE » POUR INSTALLER UN « MICRO-ETAT DU KIVU » OU BIEN ETENDRE SON CONTROLE SUR LE REGIME A KINSHASA.

En République Démocratique du Congo, un conflit mortifère continue de consumer des vies et des ressources, ancré dans des racines historiques qui remontent à la mise en place de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) visant le renversement du régime de Mobutu. Les réfugiés hutus, fuyant la guerre civile au Rwanda vers le Kivu, ont servi de prétexte à des interventions rwandaises en RDCongo.

Mais derrière cette façade se cache un agenda plus hégémonique : une quête d’influence « politique » et économique sur la RDC.

Dès 1997, avec l’AFDL, soutenue par Kigali, le Rwanda a orchestré le renversement de Mobutu Sese Seko, installant Laurent Désiré Kabila au pouvoir pour un contrôle direct. Ce dernier, assassiné en 2001, a été remplacé par son présumé fils, Hippolythe Kanambe alias Joseph Kabila, dont le régime était perçu comme docile envers les intérêts rwandais.

Lorsque ce contrôle central s’est effrité ou bien affaibli, Kigali a pivoté vers un levier indirect : des rébellions comme le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), et aujourd’hui le Mouvement du 23 Mars (M23), pour maintenir une emprise sur le Kivu riche en minerais.

Ce pattern s’est accentué de manière curieuse avec la résurgence du M23 : le démarrage de cette rébellion proxy a eu lieu fin 2021, juste après la purge de 2020 du Bureau de l’Assemblée Nationale et du Sénat, qui a vu Félix Tshisekedi orchestrer la chute de la coalition pro-Kabila (FCC) et installer une nouvelle majorité parlementaire, sous son contrôle, via l’Union Sacrée de la Nation (USN), marquant un tournant vers une indépendance accrue de Kinshasa vis-à-vis des influences rwandaises, avec la fin de l’alliance FCC-Cash.

C’est précisément à ce moment, comme une réaction directe à cette perte d’emprise sur le pouvoir central, que le Rwanda a relancé le M23, culminant avec la prise de Bunagana en juin 2022, première localité majeure capturée, symbolisant une escalade pour reconquérir un levier de chantage.

Aujourd’hui, en cette mi-septembre 2025, cette dynamique risque de se répéter avec une intensité accrue, alors que le régime Tshisekedi engage une nouvelle purge parlementaire.

Des pétitions ont été déposées le 15 septembre contre les bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat, visant notamment la destitution de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée, et potentiellement celle contre Sama Lukonde et Modeste Bahati Lukwebo au Sénat, marquant une volonté plus affirmée d’éliminer toute influence indirecte de personnalités perçues encore loyales au FCC et à Joseph Kabila, ainsi que d’autres figures qui pourraient émerger comme remplaçants en 2028, pour un pouvoir plus docile à l’hégémonie rwandaise.

Cette manœuvre, initiée par des alliés de Tshisekedi et l’UDPS, reflète une consolidation du pouvoir central pour écarter les rivaux internes et prévenir toute complaisance future envers Kigali.

Il faudra donc s’attendre, après cette opération en cours, à une énième riposte rwandaise :

soit une accélération de la formation d’un micro état satellite au Kivu pour sécuriser un bastion territorial, soit une tentative plus audacieuse de prise de pouvoir par la force à Kinshasa, exploitant le chaos pour imposer un régime favorable.

Le risque est réel, comme l’illustre l’historique des réactions proxies à chaque affaiblissement de l’emprise rwandaise sur le pouvoir central à Kinshasa.

Cette tension se cristallise particulièrement autour de la notion de « dialogue« , où les Congolais de l’opposition politique non armée et les forces filo-rwandaises (rebelles du M23 et kabilistes) ont une appréciation fondamentalement différente.

Pour l’opposition congolaise loyale à la souveraineté nationale, un tel dialogue est essentiel pour réunifier la RDC et la pacifier, en abordant les racines du conflit via un processus inclusif et équitable, inspiré des leçons du Dialogue Intercongolais historique qui a mis fin (provisoirement) à la Deuxième Guerre du Congo.

En revanche, pour les forces filo-rwandaises et les kabilistes, alignés sur l’agenda de Kigali, le dialogue sert d’instrument pour évincer Félix Tshisekedi en 2028 et le remplacer par un pouvoir plus favorable à leur volonté hégémonique, perpétuant ainsi un contrôle indirect sur les ressources et la politique congolaise, seule hypothèse, pour le Rwanda, dans laquelle il peut accepter de se retirer du Kivu, directement et indirectement.

Les objectifs des uns et des autres sont diamétralement opposés, rendant tout processus fragile.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la tentative récente d’alias Joseph Kabila de s’hisser à la tête de l’opposition politique via l’aventure de la Fondation Thabo Mbeki en Afrique du Sud, visant à joindre les deux approches en faveur d’une dynamique unitaire pro-rwandaise autour de l’ancien président.

Organisé du 3 au 6 septembre 2025 à Magaliesburg, ce forum sur la paix et la sécurité en Afrique, sous les auspices de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, a inclus des discussions sur la crise en RDC et même hébergé des représentants du M23, mais a été boycotté par le gouvernement congolais et d’autres acteurs politiques, en raison de soupçons de biais en faveur de Kabila et du Rwanda. Mbeki a naturellement défendu ce dialogue, mais des critiques objectives l’accusent de manquer de neutralité en s’alignant avec Kabila et les intérêts rwandais. L’aventure de la Fondation Mbeki ayant échoué, on peut s’attendre soit à un dialogue contrôlé à 100% par le régime Tshisekedi, qui pourrait sanctionner un changement de Constitution pour prolonger son mandat et consolider son pouvoir, soit à un renforcement de la formation du micro-état au Kivu.

En effet, les rebelles du M23, refusant tout processus ne répondant pas à leurs objectifs politiques, ne participeront probablement pas à un dialogue dominé par Tshisekedi, optant plutôt pour une consolidation territoriale, comme alternative.

En parallèle, la situation sur le terrain s’est dramatiquement aggravée, confirmant les craintes d’une stratégie rwandaise persistante. Le M23, resurgi en 2021 avec un soutien documenté des Forces de Défense Rwandaises (RDF), a capturé Goma en janvier et Bukavu en février, étendant son emprise sur de vastes territoires du Nord et Sud Kivu. Des rapports récents de l’ONU soulignent des violations graves des droits humains, incluant des crimes de guerre potentiels commis par le M23 et les RDF depuis fin 2024, avec des massacres de civils et des transferts forcés de populations. Sur le terrain, les rebelles renforcent leurs positions : déploiement de troupes fraîches à Bukavu, ouverture prolongée des frontières avec le Rwanda jusqu’à minuit pour faciliter les échanges, et imposition de taxes qui favorisent les intérêts rwandais, come l’établissement de nouveaux titres fonciers. L’Alliance Fleuve Congo (AFC), façade politique du M23, administre ces zones comme un État de facto, recrutant massivement et pillant des ressources locales pour consolider un satellite économique et politique. Ce n’est pas une simple insurrection, motivée par des simples critiques de gouvernance ;

c’est une tentative manifeste d’implanter un micro-état au Kivu, faute de pouvoir réimposer une hégémonie rwandaise sur l’ensemble de la RDC.

Le « dialogue » réclamé par les rebelles vise soit à domestiquer le pouvoir central à Kinshasa – comme sous alias Joseph Kabila – soit à sécuriser ce territoire proxy, garantissant un contrôle indirect sur les minerais vitaux comme le coltan et le cobalt, qui alimentent l’économie rwandaise via des réseaux illégaux.

Pourtant, les solutions internationales proposées pour ce conflit, notamment par les États-Unis, pèchent par une myopie flagrante : elles se concentrent presque exclusivement sur des leviers économiques, ignorant l’agenda politique sous-jacent du Rwanda.

L’accord de paix signé en juin 2025 à Washington, sous médiation américaine, prévoyait un retrait rwandais, un mécanisme de coordination sécuritaire, et des mesures pour tracer les minerais conflictuels. Mais à peine trois mois plus tard, les violences persistent : une deadline pour un accord avec le M23 a été manquée en août, et des massacres récents, comme ceux documentés par Human Rights Watch, jettent un doute sur l’efficacité de cet accord.

Les États-Unis, en poussant pour une intégration économique régionale – y compris un deal sur les minerais en septembre 2025 – visent à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques, mais cela occulte les motivations politiques de Kigali : non seulement sécuriser ses frontières contre les FDLR (qui, en réalité, ne menacent pas Kigali), mais aussi perpétuer une influence sur Kinshasa pour empêcher une RDC unifiée et puissante, qui pourrait contester son hégémonie régionale.

Des processus de paix, comme celui de Doha, stagnent, et même des résolutions de l’ONU, comme celle de juin 2025 exigeant le retrait du M23, restent lettre morte.

Cette approche économique, bien qu’utile pour sanctionner les chaînes illégales de trafic de minerais, traite les symptômes sans s’attaquer à la racine : l’ambition rwandaise d’un « pouvoir colonisé » à Kinshasa ou d’un bastion satellite au Kivu, qui perpétue un cycle de chantage et de déstabilisation.

C’est précisément cet oubli de l’agenda politique rwandais – injustifié et mortifère pour la RDC – qui rend ces solutions inefficaces.

Le Rwanda, sous Paul Kagame, nie depuis 30 ans son implication, mais les preuves s’accumulent : jusqu’à 4 000 troupes RDF aux côtés du M23 ( et peut être plus), et une rhétorique qui présente les rebelles comme défenseurs des Tutsis congolais. Pour contrer cela, le président Félix Tshisekedi doit adopter des réponses fermes et multidimensionnelles, allant au-delà des déclarations. Déjà, il a promis une « réponse vigoureuse » militaire face aux avancées rebelles et a exhorté le parlement à déclarer un « génocide » dans l’est en août 2025, mobilisant l’opinion nationale contre l’agression rwandaise.

Mais il faut plus : renforcer les Forces Armées de la RDC (FARDC) par une réforme profonde pour éradiquer la corruption et l’ethnicisme, en intégrant des groupes de résistance loyaux, tout en évitant les alliances hasardeuses avec des groupes comme les FDLR qui donnent un prétexte à Kigali.

Diplomatiquement, Tshisekedi devrait intensifier la pression internationale, en exploitant les forums comme le Conseil de Sécurité de l’ONU – qui discute de la RDC ce mois-ci – pour imposer des sanctions ciblées sur Kagame et ses alliés, et en renforçant les alliances régionales avec la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) pour des opérations conjointes.

Enfin, une campagne médiatique et juridique internationale pour exposer l’agenda rwandais, pourrait isoler Kigali, forçant un retrait réel.

Sans ces contre-mesures proactives, le cycle de violence persistera, transformant le Kivu en un fief rwandais et sapant la souveraineté congolaise.

Tshisekedi, en capitalisant sur son mandat, mais renforçant aussi sa gouvernance – ce qu’ il semble négliger – a l’opportunité de transformer cette crise en une renaissance nationale, alors que toute hésitation pourrait sceller une fragmentation durable du pays.

De plus, le régime de Kinshasa semble sous-estimer l’importance du facteur « temps » : plus l’occupation du facto du Kivu continue, plus le micro état pro-rwandais s’installe.

Et l’on sait, (comme pour le Somaliland, qui vient d’être presque reconnu diplomatiquement par l’Allemagne, laquelle à commencé à livrer des visas pour ce « territoire » autonome de la Somalie), que le temps peut avoir des conséquences politiques et diplomatiques importantes.

Voilà pourquoi il est nécessaire, aussi dans les rapports diplomatiques avec les partenaires internationaux, de bien évoquer ce cadre global qui peut donner une lecture complète de la situation de crise que vit la RDCongo actuellement et depuis 30 ans, mettant en exergue les objectifs politiques – et pas seulement économiques- de l’agenda rwandaise sur le RDCongo.

Après, il revient aux congolais, particulièrement aux forces politiques et sociales mais aussi à l’opinion publique nationale en générale, d’agir et se positionner « lucidement », pour ne pas se faire instrumentaliser par des plans hégémoniques qui pourraient hypothéquer le futur de la RDCongo.

Eugène DIOMI NDONGALA,

Démocratie Chrétienne

ENGLISH VERSION/

THE HEGEMONIC DESIGN OF KIGALI: HOW RWANDA ORCHESTRATES ITS « POLITICAL » AGENDA TO INSTALL A « MICRO-STATE OF KIVU » OR EXTEND ITS CONTROL OVER THE REGIME IN KINSHASA.

In the Democratic Republic of the Congo, a deadly conflict continues to consume lives and resources, rooted in historical origins that date back to the establishment of the Alliance of Democratic Forces for the Liberation of Congo (AFDL) aimed at overthrowing the Mobutu regime. Hutu refugees, fleeing the civil war in Rwanda toward the Kivu region, served as a pretext for Rwandan interventions in the DRC. But behind this facade lies a more hegemonic agenda: a quest for « political » and economic influence over the DRC. As early as 1997, with the AFDL supported by Kigali, Rwanda orchestrated the overthrow of Mobutu Sese Seko, installing Laurent Désiré Kabila in power for direct control. The latter, assassinated in 2001, was replaced by his presumed son, Hippolythe Kanambe alias Joseph Kabila, whose regime was perceived as compliant with Rwandan interests. When this central control eroded or weakened, Kigali pivoted to an indirect lever: rebellions such as the Congolese Rally for Democracy (RCD), the National Congress for the Defense of the People (CNDP), and today the March 23 Movement (M23), to maintain a grip on the mineral-rich Kivu region.

This pattern has intensified in a curious manner with the resurgence of the M23: the launch of this proxy rebellion occurred at the end of 2021, just after the 2020 purge of the National Assembly and Senate Bureau, which saw Félix Tshisekedi orchestrate the fall of the pro-Kabila coalition (FCC) and install a new parliamentary majority under his control via the Sacred Union of the Nation (USN), marking a turning point toward greater independence for Kinshasa from Rwandan influences, with the end of the FCC-Cash alliance. It was precisely at this moment, as a direct reaction to this loss of grip on central power, that Rwanda relaunched the M23, culminating in the capture of Bunagana in June 2022, the first major locality seized, symbolizing an escalation to regain a lever of blackmail. Today, in this mid-September 2025, this dynamic risks repeating itself with heightened intensity, as the Tshisekedi regime engages in a new parliamentary purge.

Petitions were filed on September 15 against the Bureaus of the National Assembly and the Senate, targeting in particular the removal of Vital Kamerhe, President of the Assembly, and potentially those against Sama Lukonde and Modeste Bahati Lukwebo in the Senate, marking a more assertive desire to eliminate any indirect influence from figures still perceived as loyal to the FCC and Joseph Kabila, as well as other figures who might emerge as replacements in 2028, for a power more compliant with Rwandan hegemony. This maneuver, initiated by Tshisekedi’s allies and the UDPS, reflects a consolidation of central power to sideline internal rivals and prevent any future complacency toward Kigali.

We should therefore expect, after this ongoing operation, yet another Rwandan riposte: either an acceleration of the formation of a micro-state satellite in the Kivu to secure a territorial stronghold, or a more audacious attempt to seize power by force in Kinshasa, exploiting chaos to impose a favorable regime. The risk is real, as illustrated by the history of proxy reactions to every weakening of Rwandan grip on central power in Kinshasa. This tension crystallizes particularly around the notion of « dialogue, » where Congolese political opposition (non-armed) and pro-Rwandan forces (M23 rebels and Kabilists) have fundamentally different appreciations.

For the Congolese opposition loyal to national sovereignty, such dialogue is essential to reunify the DRC and pacify it, by addressing the roots of the conflict through an inclusive and equitable process, inspired by the lessons of the historic Inter-Congolese Dialogue that (temporarily) ended the Second Congo War. In contrast, for pro-Rwandan forces and Kabilists, aligned with Kigali’s agenda, dialogue serves as an instrument to oust Félix Tshisekedi in 2028 and replace him with a power more favorable to their hegemonic will, thereby perpetuating indirect control over Congolese resources and politics—the only hypothesis, for Rwanda, in which it can accept to withdraw from the Kivu, directly and indirectly.

The objectives of one side and the other are diametrically opposed, making any process fragile. It is in this context that the recent attempt by alias Joseph Kabila to position himself at the head of the political opposition fits, via the Thabo Mbeki Foundation adventure in South Africa, aimed at merging the two approaches in favor of a unitary pro-Rwandan dynamic around the former president. Organized from September 3 to 6, 2025, in Magaliesburg, this forum on peace and security in Africa, under the auspices of former South African President Thabo Mbeki, included discussions on the DRC crisis and even hosted M23 representatives, but was boycotted by the Congolese government and other political actors due to suspicions of bias in favor of Kabila and Rwanda.

Mbeki naturally defended this dialogue, but objective critics accuse him of lacking neutrality by aligning with Kabila and Rwandan interests. With the Mbeki Foundation adventure having failed, we can expect either a dialogue controlled 100% by the Tshisekedi regime, which could sanction a constitutional change to extend his mandate and consolidate his power, or a strengthening of the micro-state formation in the Kivu. Indeed, the M23 rebels, refusing any process that does not meet their political objectives, will likely not participate in a dialogue dominated by Tshisekedi, opting instead for territorial consolidation as an alternative. In parallel, the situation on the ground has dramatically worsened, confirming fears of a persistent Rwandan strategy.

The M23, which resurfaced in 2021 with documented support from the Rwandan Defense Forces (RDF), captured Goma in January and Bukavu in February, extending its grip over vast territories in North and South Kivu. Recent UN reports highlight serious human rights violations, including potential war crimes committed by the M23 and RDF since late 2024, with civilian massacres and forced population transfers. On the ground, the rebels are reinforcing their positions: deployment of fresh troops in Bukavu, extended border openings with Rwanda until midnight to facilitate exchanges, and imposition of taxes that favor Rwandan interests, such as the establishment of new land titles.

The Congo River Alliance (AFC), the political facade of the M23, administers these areas as a de facto state, recruiting massively and plundering local resources to consolidate an economic and political satellite. This is not a simple insurrection motivated by mere governance critiques; it is a manifest attempt to implant a micro-state in the Kivu, in the absence of being able to reimpose Rwandan hegemony over the entire DRC.

The « dialogue » demanded by the rebels aims either to domesticate central power in Kinshasa—as under alias Joseph Kabila—or to secure this proxy territory, guaranteeing indirect control over vital minerals like coltan and cobalt, which fuel the Rwandan economy through illegal networks. Yet, the international solutions proposed for this conflict, particularly by the United States, suffer from blatant myopia: they focus almost exclusively on economic levers, ignoring Rwanda’s underlying political agenda. The peace agreement signed in June 2025 in Washington, under American mediation, provided for a Rwandan withdrawal, a security coordination mechanism, and measures to trace conflict minerals. But barely three months later, the violence persists: a deadline for an agreement with the M23 was missed in August, and recent massacres, as documented by Human Rights Watch, cast doubt on the effectiveness of this agreement.

The United States, by pushing for regional economic integration—including a minerals deal in September 2025—aims to diversify its supply chains for critical minerals, but this obscures Kigali’s political motivations: not only securing its borders against the FDLR (which, in reality, do not threaten Kigali), but also perpetuating influence over Kinshasa to prevent a unified and powerful DRC that could challenge its regional hegemony. Peace processes, like the one in Doha, are stagnating, and even UN resolutions, such as the one in June 2025 demanding the withdrawal of the M23, remain dead letters. This economic approach, while useful for sanctioning illegal mineral trafficking chains, treats the symptoms without addressing the root: Rwanda’s ambition for a « colonized power » in Kinshasa or a satellite stronghold in the Kivu, which perpetuates a cycle of blackmail and destabilization. It is precisely this oversight of the Rwandan political agenda—unjustified and deadly for the DRC—that renders these solutions ineffective. Rwanda, under Paul Kagame, has denied its involvement for 30 years, but the evidence is mounting: up to 4,000 RDF troops alongside the M23 (and perhaps more), and rhetoric portraying the rebels as defenders of Congolese Tutsis.

To counter this, President Félix Tshisekedi must adopt firm and multidimensional responses, going beyond declarations. He has already promised a « vigorous » military response to the rebel advances and urged parliament to declare a « genocide » in the east in August 2025, mobilizing national opinion against Rwandan aggression. But more is needed: strengthen the Armed Forces of the DRC (FARDC) through deep reform to eradicate corruption and ethnicism, by integrating loyal resistance groups, while avoiding hazardous alliances with groups like the FDLR that give Kigali a pretext. Diplomatically, Tshisekedi should intensify international pressure, exploiting forums like the UN Security Council—which is discussing the DRC this month—to impose targeted sanctions on Kagame and his allies, and by strengthening regional alliances with the Southern African Development Community (SADC) for joint operations. Finally, an international media and legal campaign to expose the Rwandan agenda could isolate Kigali, forcing a real withdrawal. Without these proactive countermeasures, the cycle of violence will persist, transforming the Kivu into a Rwandan fief and undermining Congolese sovereignty.

Tshisekedi, by capitalizing on his mandate while also strengthening his governance—which he seems to neglect—has the opportunity to transform this crisis into a national renaissance, whereas any hesitation could seal a lasting fragmentation of the country. Moreover, the Kinshasa regime seems to underestimate the importance of the « time » factor: the longer the de facto occupation of the Kivu continues, the more the pro-Rwandan micro-state takes root.

And we know (as with Somaliland, which has just been almost diplomatically recognized by Germany, which has begun issuing visas for this « autonomous territory » of Somalia), that time can have significant political and diplomatic consequences. This is why it is necessary, also in diplomatic reports with international partners, to clearly evoke this overall framework that can provide a complete reading of the crisis situation that the DRC is currently experiencing and has been for 30 years, highlighting the political objectives—and not just economic ones—of the Rwandan agenda toward the DRC.

Afterward, it falls to the Congolese, particularly to political and social forces but also to the general national public opinion, to act and position themselves « lucidly, » so as not to be instrumentalized by hegemonic plans that could mortgage the future of the DRC.

Eugène DIOMI NDONGALA,

Christian Democracy