Aller au contenu principal

Archives de

USURPATION VERTE ET CLIENTELISME AU PARLEMENT: L’ORDRE DE MISSION MINISTERIEL DE LA HONTE

À quelques jours de la COP30, qui s’ouvre le 10 novembre à Belém au Brésil, un ordre de mission collectif daté du 8 octobre 2025 du Ministère de l’Environnement (MEDDNEC), signé par la Professeure Marie Nyange Ndambo, fait scandale.

Il expédie cinq députés nationaux – tous fidèles de la majorité présidentielle de l’Union Sacrée de la Nation (USN) – pour représenter la RDC dans cette bataille environnementale où nos forêts du Bassin du Congo, bouclier de 17 % des émissions mondiales évitées, doivent briller.

Mbikayi Mabuluki Steve, Niondo Toko Jean Robert, Niongo Nsuami Marie José et Kalumba Yuma Jean Marie, tous de l’Alliance des Acteurs Attachés du Peuple (AAAP, groupe AAAP-CODE), côtoient Mopasa Lukobo Dédé de l’Alliance 2024 (groupe des Trois Alliances), tous alignés sur l’USN.

Quinze jours d’avion payés par le Trésor public, du 9 au 23 novembre : une aubaine pour ces alliés zélés, mais un fiasco pour la démocratie congolaise, qui expose des violations législatives et constitutionnelles criantes, transformant une noble cause écologique en outil de clientélisme.

Violation Législative N°1 : Substitution Illégale d’Autorité et Contournement du Règlement Intérieur.

Le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale (RIAN) est clair comme de l’eau de roche : seul le Président de l’Assemblée Nationale peut signer les ordres de mission pour des députés (art. 34 : direction et représentation ; art. 185 : missions d’information limitées à trois membres au maximum à l’étranger, validées par le Bureau). Ici, une ministre s’usurpe ce rôle, sans délibération parlementaire ni approbation d’une commission (comme Environnement). C’est une entorse flagrante aux règles parlementaires.

Précédents à l’appui – missions en Italie ou Kampala signées par Kamerhe –, cette pratique expose à la nullité et à des sanctions pénales pour usurpation (Code pénal, art. 156).

Résultat : cinq « voyageurs » excédentaires, gonflant les coûts à un demi-million de dollars, au lieu d’une délégation technique experte.

Violation Constitutionnelle N°2 : Atteinte à la Séparation des Pouvoirs et Instrumentalisation du Législatif.

L‘article 100 de la Constitution de 2006 érige le Parlement en pouvoir indépendant ; l’art. 101 en fait les « représentants du peuple », libres de toute entrave exécutive (art. 104 RIAN). En contournant cela, le Gouvernement Suminwa bafoue l’équilibre montesquieuen, faisant du législatif un vassal.

Ces cinq élus, piliers de l’AAAP et alliés USN, ne sont pas choisis pour leur expertise climatique – absente de leurs profils –, mais pour leur loyauté.

C’est du népotisme pur, risquant une crise constitutionnelle, comme l’avertit la doctrine de la Cour Constitutionnelle (arrêts de 2019 sur les interférences).

Ce n’est pas un faux pas isolé, mais le poison d’un exécutif laxiste : la Première Ministre, Judith Suminwa, garante de la loyauté (art. 90) tolérant ces dérives, expose elle même et ses soutiens.

À l’heure où la COP30 approche, le Bureau de l’Assemblée doit invalider cette mission et interpeller la Ministre de l’Environnement concernée.

Le peuple, souverain, ne saurait tolérer que le climat serve de prétexte à des virées pour affidés.

La bonne gouvernance n’attend pas Belém ; elle se défend tous les jours à Kinshasa, dès aujourd’hui.

Eugène DIOMI NDONGALA,

Démocratie Chrétienne