DIX MILLIONS DE MORTS : KAGAME SIGNE AUX USA-30 ANS APRÈS CLINTON,TRUMP CORRIGE L’HISTOIRE
Hier , à Washington, Paul Kagame a posé sa plume sur l’Accord de paix aux côtés de Félix Tshisekedi. Les flashs ont crépité, les diplomates ont applaudi et le monde feint de croire que tout est réglé, même si il n y a pas eu de poignée de main entre le président congolais et le rwandais…
Mais l’Histoire, elle, n’oubliera pas. Elle se souviendra que cette signature est arrivée après trente ans de guerre par procuration, trente ans de sang, de mensonges et de pillage orchestrés depuis Kigali avec une constance glaçante.
C’est une litanie macabre que le Congo traîne derrière lui comme un boulet :
1996 : l’AFDL, bras armé rwandais, renverse Mobutu et ouvre la boîte de Pandore.
1998-2003 : le RCD, marionnette patentée de Kigali, plonge le pays dans la « guerre mondiale africaine ».
2006-2009 : le CNDP de Laurent Nkunda, puis Bosco Ntaganda, Makenga, même scénario, même sponsor.
2012, puis 2022-2025 : le M23, ressuscité deux fois, plus vorace, plus meurtrier, toujours nourri par les mêmes uniformes et les mêmes ordres venus du Rwanda.
Et entre deux épisodes, des sigles fantômes, pour que jamais le robinet de la violence ne se ferme.
Le schéma est d’une simplicité criminelle : on crée ou on récupère un groupe armé à base tutsie congolaise, on agite le chiffon rouge du FDLR, on envahit « pour se protéger » avec des « mesures défensives », on pille coltan, or et cassitérite, et quand la pression monte trop, on signe un accord… avant de relancer la machine sous un nouveau nom.
Les preuves ? Elles remplissent des centaines de pages de rapports de l’ONU, du Groupe d’experts, des enquêtes de Human Rights Watch, de Global Witness. Elles sont dans les images satellites des camps RDF à l’intérieur du territoire congolais diffusées par la TV NBC, dans les numéros de série des munitions retrouvées à Kitchanga ou à Bunagana, dans les témoignages des déserteurs M23 qui racontent, hagards, comment on les forme à Gibati ou à Rumangabo.
Et pourtant, ce texte que l’on a signé hier à Washington n’est même pas nouveau. C’est, mot pour mot, le même accord paraphé d’abord en 2025 à Luanda, sous médiation angolaise, puis enterré dès le lendemain par les offensives M23 sur Goma et Bukavu, avec refus de Kagame de le signer en personne, comme si seulement sa signature pouvait engager le Rwanda.
Après, il y a eu Washington, en juin 2025, avec substantiellement le même accord, mais signé par les Ministre des Affaires Etrangères, car Kagame se refusait toujours de le souscrire en personne. Seule différence, cette fois-ci, ce 4/12/25 : la mise en scène a changé de continent, de décor et de protagonistes.
On a déplacé les caméras dans la capitale américaine, devant des nombreux témoins internationaux, on a ajouté un décor solennel et la présence imposante du président Trump, qui, lui, n’a pas hésité à brandir le chiffre que tout le monde chuchote mais que peu osent prononcer : dix millions de morts congolais depuis 1996, un chiffre que le Ministre des Affaires Etrangères Rwandais définissait, il y a peu, comme « stupide » mais que Kagame lui-même a prononcé, cette fois-ci, Just ‘après le Président Trump.
Dix millions. Un génocide par procuration dont le principal architecte se tient là, costume impeccable, sourire de circonstance, pour une mise en place dont il est le protagoniste mais aussi le « gibier »…
Cette cérémonie n’a donc qu’un seul objectif réel : mettre Paul Kagame face au miroir, face à ces dix millions de visages, face à l’Histoire.
Pas pour le flatter, pas pour le blanchir, mais pour le contraindre enfin à regarder en face la montagne de cadavres sur laquelle il a bâti la légende du « miracle rwandais ».
Washington n’offre pas une sortie honorable ; elle impose une confrontation directe.
Il y a dans cette signature une dimension historique supplémentaire, presque rédemptrice : c’est l’Amérique qui boucle la boucle.
C’est l’Amérique démocrate de Bill Clinton qui, en 1996-1997, a donné le feu vert tacite – et parfois logistique – à l’invasion de l’AFDL, présentée alors comme une « libération » du dictateur Mobutu, déjà mourant à cause d’un cancer au stade terminal.
C’est Washington qui a fermé les yeux quand Kagame a transformé son « effort de guerre » en permis illimité de piller le Congo, quand le coltan congolais est devenu la contrepartie sanglante du silence occidental sur les massacres de l’époque.
Trente ans durant, les Congolais ont payé le prix de cette faute originelle, de ce péché fondateur de la realpolitik post génocide rwandais et d’un insatiable « effort de guerre ».
Aujourd’hui, c’est une autre Amérique – républicaine, directe, sans les circonvolutions diplomatiques habituelles – qui vient corriger ce drame historique.
En forçant Kagame à signer lui-même sous les projecteurs, en rappelant publiquement les dix millions de morts, en conditionnant toute coopération économique future au retrait total des troupes rwandaises, les États-Unis disent enfin : « Ça suffit. »
Ce n’est pas une réparation complète, loin de là, mais c’est la reconnaissance officielle que l’Occident a une part de responsabilité dans le cauchemar congolais et qu’il est temps d’y mettre fin.
Quant à l’intégration économique régionale tant vantée – corridors commerciaux, marché commun, investissements conjoints –, elle reste un leurre aussi longtemps qu’un seul soldat rwandais foulera le sol congolais, tant qu’une seule mine de Rubaya ou de Walikale continuera de financer Kigali au lieu de Kinshasa. On ne construit pas la prospérité sur des territoires occupés. Il n’y aura ni paix durable ni projets communs avant le retrait total et vérifiable des unités RDF et de leurs proxies M23 ;
– le retour effectif de l’autorité de l’État congolais sur l’ensemble du Nord et du Sud-Kivu ;
– le désarmement complet, la démobilisation et la réinsertion (ou la traduction en justice) de tous les combattants de ces rébellions fantoches.
Alors oui, il y a eu des sourires polis devant les caméras hier, le 4 décembre 2025. Mais dans les collines du Nord-Kivu, les gens savent déjà que la paix sur papier ne désarme pas les canons. Ils savent que tant que les unités rwandaises resteront embusquées dans les forêts de Masisi, tant que les mines de Rubaya continueront d’alimenter les comptes offshore de Kigali, la prochaine rébellion n’est qu’une question de calendrier et d’acronyme.
La seule question qui vaille vraiment, brutale et nue, est celle-ci :
Est-ce que cette fois, Kagame retirera vraiment ses troupes et coupera les vivres à ses proxies ?
Est-ce que la communauté internationale, et les Usa en tête, pour une fois, passeront des communiqués lénifiants aux sanctions qui mordent ?
Est-ce que la résolution 2773 restera une énième feuille morte ou deviendra enfin une ligne rouge ?
Le Congo a déjà vu trop de signatures suivies de rétropédalages. Celle de hier ne doit pas être une de plus.
Que ce soit la dernière paraphée dans la honte par ceux qui ont provoqué la mort de 10.000.000 de congolais innocents, les invités gênants de la cérémonie de hier à Washington
Que ce soit la première cérémonie suivie de justice et de réparation.




