L’ACCORD DE WASHINGTON DEJA CADUQUE : LE RWANDA VIOLE EN DIRECT LA PAIX MADE IN USA
Sous les lustres du Département d’État, Donald Trump a serré la main de Félix Tshisekedi et félicité Paul Kagame. L’« Accord de paix de Washington » est signé en grande pompe. Le président américain parle d’un « miracle historique », d’une « nouvelle ère pour les Grands Lacs », d’une paix définitive. Les caméras du monde entier immortalisent le moment, devant les témoins internationaux. Les Congolais, eux, retiennent leur souffle.
Six jours plus tard, le miracle est déjà mort.
À l’aube du 10 décembre, sur les collines autour d’Uvira.
Les bombardements rwandais pleuvent sur la ville d’Uvira. Les soldats du M23 – commandés, équipés, payés par Kigali – avancent à découvert. Sange tombe, Luvungi tombe, les faubourgs d’Uvira sont à portée de canon. Plus de 200.000 civils fuient en quelques heures. Des enfants sont exécutés dans les villages, des hôpitaux sont visés, des maisons incendiées. Le Rwanda ne cache même plus ses troupes : les uniformes RDF sont filmés à visage découvert.
L’accord que les États-Unis ont arraché, vanté, garanti, est violé en direct, sous les yeux du monde. Et Washington reste muet. Ou presque : un communiqué laconique parle de « préoccupations profondes ». Rien de plus.
C’est pourtant bien l’Amérique qui a convaincu Kinshasa pour accepter ce texte. C’est l’Amérique qui a convaincu Tshisekedi que Kagame « jouerait le jeu » cette fois-ci.
C’est l’Amérique qui a brandi la carotte de l’intégration économique régionale et le bâton du gel des financements si la RDC refusait de signer. C’est encore l’Amérique qui, depuis trente ans, ferme les yeux sur les rapports de l’ONU, les photos satellites, les témoignages, les charniers, parce que le Rwanda serait un « partenaire stratégique ».
Résultat : le papier signé le 4 décembre n’a même pas tenu une semaine. Le Rwanda a utilisé la cérémonie de Washington comme un écran de fumée pour préparer son offensive finale sur Uvira. Et les États-Unis, médiateurs, se retrouvent aujourd’hui dans la position la plus inconfortable de celui qui a vendu une paix minée à un peuple qui meurt depuis 30 ans.
Il est temps que Washington assume. Pas avec des communiqués tièdes, pas avec des « appels au calme » adressés aux deux parties comme si la RDC bombardait Kigali.
Il faut des actes. Concrets. Immédiats. Irréversibles.
Nommer publiquement Paul Kagame et son régime comme l’agresseur direct de la RDC et l’architecte du M23.
Imposer dès demain des sanctions personnelles contre Kagame, son ministre de la Défense, les généraux RDF impliqués et les sociétés-écrans qui blanchissent l’or et le coltan congolais.
Geler toute aide militaire et budgétaire non humanitaire au Rwanda – oui, même celle qui passe par des programmes « antiterroristes ».
Exiger le retrait immédiat et vérifiable de toutes les forces rwandaises et du M23 du sol congolais, sous peine d’une intervention régionale SADC mandatée par l’ONU.
Appuyer enfin le renvoi du dossier rwandais devant la Cour pénale internationale. Les preuves sont là, entassées depuis des années. Il ne manque que la volonté politique.
Les États-Unis ont voulu jouer les grands artisans de la paix. Ils ont obtenu leur photo, leurs titres dans la presse, leur moment de gloire.
Aujourd’hui, des enfants meurent à Uvira sous des bombes rwandaises pendant que l’encre de l’accord sèche encore sur le bureau ovale.
S’ils n’agissent pas maintenant, ils ne seront plus seulement complices par omission.
Ils seront co-auteurs d’un des plus grands cynismes diplomatiques du siècle.
Eugène Diomi Ndongala,
Démocratie Chrétienne




