DES FOSSES DE MAKOBOLA AUX ENLEVEMENTS MASSIFS : LE CALVAIRE DES FEMMES CONGOLAISES FACE AU M23/RDF
Dans l’est de la République démocratique du Congo, particulièrement dans les territoires de Rutshuru et Masisi au Nord-Kivu, les femmes congolaises vivent un enfer quotidien sous la menace des rebelles de l’AFC/M23 et par l’armée rwandaise (RDF). Ces exactions, documentées par l’ONU, Human Rights Watch et Amnesty International, transforment la vie de milliers de femmes en un cauchemar de violence, de terreur et d’humiliation.
Le 30 décembre 2025, les Forces armées de la RDC (FARDC) accusent les rebelles d’avoir enlevé au moins 42 femmes dans la chefferie de Bwito, à Rutshuru, le 28 décembre 2025.
Selon le lieutenant Dieudonné Kasereka, porte-parole militaire régional, ces victimes auraient subi des tortures avant d’être emportées. Cette dénonciation s’inscrit dans un schéma récurrent et impitoyable d’atrocités ciblant les femmes.
Depuis la résurgence du M23 en 2021, et surtout depuis ses avancées en 2025 – avec la prise de Goma et Bukavu grâce à un soutien rwandais massif (jusqu’à 7.000 soldats RDF déployés, selon des rapports ONU) –, les violences sexuelles sont devenues une arme de guerre systématique. Viols collectifs, esclavage sexuel, exécutions sommaires : les femmes paient le prix le plus lourd de ce conflit régional.
Ce n’est pas la première fois que les femmes congolaises subissent de telles horreurs sous l’emprise de forces soutenues par le Rwanda. Rappelons le massacre dramatique de Makobola, survenu du 30 décembre 1998 au 2 janvier 1999, dans le village de Makobola au Sud-Kivu, où des rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), appuyés par l’armée patriotique rwandaise, ont massacré environ 800 civils, dont de nombreuses femmes et enfants enterrés vivants dans des latrines ou des fosses.
Ce cas emblématique de « makobola » – des femmes enterrées vivantes – illustre la barbarie récurrente de ces conflits, où les corps des femmes deviennent des instruments de terreur.
D’autres épisodes passés hantent l’histoire récente des femmes congolaises. Lors de la première rébellion du M23 en 2012-2013, des scores de femmes ont été violées par les rebelles M23, dans des zones comme Minova et les environs, transformant des villages entiers en scènes de cauchemar.
Ces atrocités, documentées par Human Rights Watch, s’inscrivent dans une continuité de violences systématiques, avec des viols collectifs utilisés comme arme de guerre.
Plus tôt, durant les guerres du Congo (1996-2003), les forces rwandaises et leurs alliés ont commis des massacres massifs, incluant des exécutions et des violences sexuelles contre des milliers de femmes civiles, comme dans les camps de réfugiés de Tingi-Tingi ou Kisangani.
Amnesty International rapporte des cas glaçants où des combattants du M23/RDF, souvent parlant kinyarwanda, ont violé des femmes en réunion, les accusant parfois de soutenir l’ennemi.
Human Rights Watch décrit des massacres en juillet 2025 près du parc des Virunga, où plus de 300 civils, dont de nombreuses femmes et enfants, ont été exécutés ou jetés dans la rivière Rutshuru.
Médecins Sans Frontières alarme : plus de 7.400 survivantes prises en charge rien qu’entre janvier et avril 2025 à Goma et environs, sur fond d’une explosion des cas liés au conflit.
Ces femmes, souvent déplacées, mères, agricultrices, voient leur corps devenir un champ de bataille. Traumatisées, stigmatisées, elles portent seules le poids d’une impunité totale, tandis que leurs communautés s’effondrent sous les déplacements forcés et les pillages.
Derrière ces horreurs se cache une complicité avérée : rapports après rapports, l’ONU accuse le Rwanda de diriger les opérations du M23, fournissant armes, formation et commandement. Kigali nie, mais les preuves – témoignages, images satellite, sources militaires – sont accablantes.
C’est une agression régionale qui broie les femmes congolaises dans une spirale de souffrance infinie, des fosses de Makobola aux enlèvements d’aujourd’hui, fin décembre 2025, au Rutshusru.
Face à ces affres – viols comme punition collective, enlèvements comme outil de terreur, exécutions comme message d’intimidation –, le silence international ne peut plus durer. Les femmes du Kivu ne méritent pas cet abandon.
Leur cri doit devenir le nôtre : la fin immédiate de cette barbarie.
Kimpa Vita,
Démocratie Chrétienne




