L’ERREUR FATALE DE CASTING DE « L’OPPOSITION CAVIAR »
Dans les couloirs feutrés de l’hôtel de luxe où s’est tenu le conclave de Nairobi, une coalition improbable d’anciens apparatchiks kabilistes s’est réunie sous la bannière – bassement plagiée – de « Sauvons le Congo ».
Objectif affiché : fédérer l’opposition contre le régime de Félix Tshisekedi. Stratégie centrale ? Ériger Joseph Kabila en figure tutélaire, un ancien président censé rallier les troupes par la grâce de son passé au palais de la Nation. Mais derrière cette façade d’unité, ce choix révèle un casting aux accents de vaudeville politique : un leader discrédité, constitutionnellement banni, qui risque de saborder l’élan du nouveau-né, plutôt que de le propulser.
À moins que la différence ne réside, au bout du compte, dans le simple rôle de bailleur de fonds de l’événement. Mais en politique, l’argent n’achète pas tout…
Imaginez la scène : des barons de cette opposition caviar, sans aucune base, se pressent autour de Kabila comme autour d’un totem salvateur. « Il a les atouts », martèlent-ils – son expérience au sommet, son réseau tentaculaire. Tous les autres ? Qu’ils s’alignent ou qu’ils dégagent. Une lecture myope, presque comique, qui ignore l’évidence: en pleine ère post-Kabila, ce ralliement forcé n’est qu’un mirage trompeur.
Le réalisme, lui, frappe comme un uppercut. Sans recours à la force armée – une option que l’opposition caviar dit avoir écartée, même si elle est accusée du contraire – miser sur Kabila équivaut à confier les clefs d’une Formule 1 à un pilote radié pour excès de vitesse.
Comment cet ex locataire de la Cité de l’Union Africaine, ligoté par l’article 70 de la Constitution qui l’interdit de troisième mandat, pourrait-il redresser la barre démocratique?
« Sauvons le Congo » se dit pacifique ; mais son porte-étendard, lui, traîne un boulet judiciaire et historique qui plombe l’entreprise dès le départ. Les failles du scénario sont criantes, comme des bévues de scénario hollywoodien raté.
D’abord, la loi fondamentale : Kabila est constitutionnellement hors-jeu pour la présidence. Prétendre le contraire ? C’est agiter un chiffon rouge devant une opinion publique qui n’est pas dupe. Ensuite, son statut de condamné à mort par contumace – une épée de Damoclès brandie par la justice congolaise – qui érode ses droits civiques et jette une ombre sur sa légitimité morale. Ajoutez à cela un héritage empoisonné : dix-huit ans de règne marqués par la tyrannie rampante, la gabegie budgétaire, les crimes impunis, les détournements à grande échelle, les persécutions politiques, la corruption endémique et les assassinats ciblés sans oublier sa servilité envers le Rwanda. Des stigmates que nul conclave kenyan ne saurait effacer d’un revers de manche.
Pire encore, ce choix narcissique déconnecte les conclavistes de Nairobi du pouls populaire. Les Congolais, traumatisés par les dérives Kabilistes, ne confondent pas la critique du présent avec les nostalgies d’un passé sanglant.
Ironie du sort: les griefs critiques balancés contre Tshisekedi sont les échos assourdis de leurs propres turpitudes. Kabila et ses apparatchiks donneurs de leçons ?
C’est comme un pyromane critiquant les pompiers.
Non. « Sauvons le Congo » est déjà un échec, en recyclant une relique toxique au lieu d’embrasser du sang neuf, des figures intègres qui incarnent un renouveau sans bavures et qui sont connectés avec des bases populaires.
Les conclavistes de Nairobi – FCC en tête – devraient ravaler leur orgueil, faire profil bas et laisser la main à une nouvelle génération politique.
Le Congo mérite mieux qu’un remake raté de l’époque Kabiliste !
Reste à savoir si les acteurs de ce « come back de Zorro », comprendront le message, avant le générique de la fin.
Eugène Diomi Ndongala,
Démocratie Chrétienne




