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Articles de la catégorie ‘MINERAIS’

KAGAME: 30 ANS DE POUVOIR, 30 ANS D’INSTABILITE ET 10 MILLIONS DE MORTS AU CONGO

Émergé des abysses du génocide de 1994, le régime de Paul Kagame s’est souvent présenté comme un «phénix rwandais». À la tête du Front Patriotique Rwandais (FPR), Kagame prétend avoir stoppé le carnage – qu’il avait lui-même provoqué, en abattant l’avion des Président Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi – imposant une « unité nationale » de façade. Mais ce récit héroïque masque une vérité plus sombre:

depuis 1996, ce pouvoir s’est fondé sur un géocriminalité régionale impitoyable, pillant les minerais de la République Démocratique du Congo et semant trente ans d’instabilité pour assurer sa survie et ses velléités hégémoniques sur Kinshasa. Ce n’est pas un miracle économique, mais un vampirisme géopolitique, où la prospérité rwandaise suce le sang d’un voisin agonisant à cause d’une agression extérieure décennale.

Un exemple concret et quantifié ? Entre 2024 et 2025, le Rwanda à multiplié par 213% sa production de coltan, après l’occupation des RDF/M23 de la mine congolais de Rubaya.

Historiquement, les racines de cette dépendance sont ancrées dans les suites immédiates du génocide. Des millions de réfugiés hutus fuient vers le Zaïre (future RDC). Kagame, invoquant une menace, lance en 1996 la Première Guerre du Congo, massacrant des milliers de réfugiés Hutu et renversant Mobutu avec l’aide de rebelles congolais et d’autres puissance régionale. Suit la Seconde Guerre (1998-2003), un cataclysme continental qui tue des millions et transforme l’Est congolais en zone de non-droit.

Mais derrière la rhétorique sécuritaire, la réalité est économique : le Rwanda, dépourvu de ressources, siphonne coltan, or et tantale – ces « minerais de sang » essentiels aux smartphones mondiaux – via des proxies comme le RCD, le RCD-Goma, le CNDP ou le M23 et le M23-AFC.

Des rapports onusiens accablants documentent ce blanchiment: des cargaisons congolaises transitent par Kigali, gonflant un PIB rwandais, finançant infrastructures et armée, tout en condamnant la RDC à un chaos perpétuel délibérément entretenu.

Au même temps, l’armée congolaise est infiltrée, avec le système des mixages et mélanges des troupes avec des rebelles, en majorités tutsi, toujours fidèles à Kagame.

Politiquement et économiquement, cette stratégie est un pilier vital : sans l’instabilité congolaise, le régime s’effondre.

En soutenant des rebelles, Kagame maintient un contrôle fantoche sur Kinshasa, affaiblissant l’État central pour sécuriser les zones minières. Cette géocriminalité – un mélange de pillage armé et de manipulation régionale – n’est pas accessoire ; c’est le sang qui irrigue le cœur du pouvoir rwandais.

Des ONG et le gouvernement congolais dénoncent un néocolonialisme vorace, causant des millions de morts depuis des décennies, tandis que Kigali rétorque par des prétextes risibles de négligence frontalière. Mais les faits parlent : en 2011, le Rwanda a même restitué des minerais volés, un aveu tacite.

Cette dépendance viscérale explique la longévité de Kagame : au pouvoir depuis 1994, réélu en 2024 avec des scores staliniens (plus de 99 %), il transforme l’instabilité voisine en bouclier intérieur à son régime substantiellement mono-ethnique, réprimant toute dissidence sous couvert de « négationnisme génocidaire ».

Sécuritairement, le cercle vicieux est implacable : les oppositions Hutu servent de prétexte éternel pour des incursions en RDCongo, qui à leur tour alimentent la violence, justifiant plus d’interventions. L’ONU pointe du doigt le soutien rwandais au M23, avec des troupes déployées pour des offensives, non pour la paix ni l’autodéfense.

Ce chaos imposé n’est pas un accident ; c’est une doctrine de survie, où la RDC devient un hinterland sacrifié pour la « sécurité » rwandaise.

Mais en 2025, ce modèle craque : l’administration Trump, initialement médiatrice avec les Accords de Washington signés en décembre – un pacte vanté par Trump comme la « fin de la guerre »– voit rouge.

À peine une semaine après, les USA accusent ouvertement le Rwanda de « fomenter la guerre », violant l’accord avec un soutien flagrant au M23 qui progresse jusqu’à Uvira. Marco Rubio tonne : une « violation claire » qui menace de sanctions. Ce qui était toléré devient inacceptable, même aux yeux d’une Maison Blanche pragmatique, soulignant l’isolement croissant de Kagame face à un backlash global, incluant des suspensions diplomatiques avec la Belgique et une attitude très critique même de l’allié Britannique.

Dans cet isolement diplomatique grandissant, ce n’est pas un hasard si Kagame tend récemment la main à la Russie, un allié opportun pour s’accrocher au pouvoir. Déjà en 2023, il défendait la présence russe en Afrique ; en 2025, des liens renforcés en Centrafrique et des sommets bilatéraux visent à contrer l’Occident. Kagame règne en autocrate depuis des décennies, et ce flirt moscovite – évoqué dans des analyses comparant les deux régimes – serait une bouée de sauvetage pour perpétuer son emprise.

À l’intérieur, cette longévité repose sur un apartheid politique insidieux et dangereux: une minorité tutsie domine les leviers du pouvoir, reléguant la majorité hutu à une discrimination systémique – emplois, éducation, justice biaisés. Des rapports et critiques dénoncent ce « de facto apartheid », où toute voix hutu est écrasée sous l’accusation de divisionnisme, consolidant un État policier où l’unité nationale n’est qu’un voile sur l’oppression ethnique, qui déborde en nombreux assassinats d’état des dissidents, même à l’étranger.

Ainsi, le régime de Kagame n’est pas un hasard de l’histoire, mais une machine géocriminelle huilée par le chaos congolais imposé et l’apartheid interne.

Sa survie dépend de cette instabilité, mais les fissures s’élargissent: inacceptable pour Trump, isolé sur la scène mondiale, Kagame courtise Moscou pour un sursis incertain.

Combien de temps avant que ce phénix ne consume ses propres ailes dans les flammes des mensonges (ubwenge) et la rapine d’état démasquée ?

Les Usa ne sont plus disposés à maintenir un équilibre en Afrique Centrale basé sur la force militaire attribué au Rwanda : de plus en plus d’analystes lucides comparent la guerre de trop que Kagame vient de lancer comme « un droit d’honneur à la diplomatie de Trump », un geste obscène qui marquera aussi et inévitablement la fin du régime géocriminel de Paul Kagame, au Rwanda.

Uvira est déjà, de toute évidence, son Waterloo diplomatique et militaire.

Cela, naturellement, ne doit pas empêcher ou aveugler le pouvoir en place à Kinshasa, qui doit prendre son destin en main et faire face à l’urgence nationale, pour assumer sa défense, sa diplomatie et la défense pro-active de son territoire, enfin, 30 ans après l’aventure tragique et mortifère de l’AFDL, dont son peuple porte les stigmates jusqu’aujourd’hui.

Comme à l’époque du colonialisme brutal et raciste de Leopold II ( dénoncé par George Washington Williams et Mark Twain), les Usa se retrouvent à condamner, encore une fois, les 10.000.000 de victimes congolaises- exactement comme à l’époque « des mains coupées congolaises » – des visées hégémoniques de Paul Kagame.

Pour que ce soit la dernière fois que l’histoire bégaye sur un génocide, les congolais doivent prendre leur destin en main.

Eugène DIOMI NDONGALA,

Démocratie Chrétienne.