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Articles de la catégorie ‘TRIBUNAL SPECIAL POUR LA RDCONGO’

AMNESTY INTERNATIONAL: RDC, UN CONFLIT ET UNE URGENCE HUMANITAIRE OUBLIES?

À l’est de la République démocratique du Congo, un drame humain se joue sous nos yeux, un conflit qualifié d’« oublié » par Amnesty International dans son rapport poignant daté 30 octobre 2025, rédigé par le chercheur Philémon Barbier.

7,3 millions de personnes déplacées internes, entassées dans des camps boueux autour de Goma, où la faim ronge les corps, les maladies comme le choléra et le VIH galopent sans frein, et les pluies torrentielles noient les derniers espoirs.

En 2025, l’ONU dénombre 27 millions d’individus en besoin d’aide urgente, une échelle qui fait de cette crise la deuxième plus grave au monde, surpassant bien des drames qui saturent nos écrans.

Des enfants-soldats, plus de 10 000 recrutés en 2024, sont arrachés à leur enfance pour manier des fusils payés par l’or du Congo. L’hôpital ? Un mirage : mortalité maternelle et infantile explosant, épidémies non contenues, et un système de santé effondré par les combats incessants et les coupes budgétaires internationales.

Cette urgence n’est pas une abstraction : c’est une génération entière qui saigne, un génocide culturel lent qui érode les communautés, et un cycle vicieux où les minerais pillés financent les armes qui, à leur tour, chassent les mineurs vers la misère.

Près de 6 millions de morts depuis les années 1990, des massacres quotidiens, des exécutions sommaires – et l’impunité triomphante, où l’armée congolaise, aidée par la MONUSCO en fin de mission, patine face à des alliés régionaux qui semblent être intouchables.

La société civile, ces héros anonymes, paie le prix fort pour documenter ces horreurs, comme ce dossier pour crimes contre l’humanité porté à Paris contre l’ancien chef de guerre Roger Lumbala.

Pourtant, un sursaut diplomatique vient d’éclater : la Conférence de Paris pour la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, tenue les 30 et 31 octobre 2025 sous l’égide de la France et du Togo, a réuni la communauté internationale pour un appel vibrant à la solidarité.

Co-organisée avec l’ONU, elle a levé des promesses de 1,5 milliard d’euros pour l’aide humanitaire immédiate, soulignant que « la deuxième crise humanitaire la plus grave du monde » ne peut plus attendre – 27 millions de vies en péril, dont la majorité au Congo.

Emmanuel Macron et ses pairs ont rallumé la flamme diplomatique, évoquant des cessez-le-feu comme celui de juillet et des sanctions contre les soutiens étrangers, mais les voix critiques, comme celles de RFI, rappellent que ces engagements masquent souvent des promesses anciennes non tenues, et que sans pression politique ferme, l’argent risque de couler dans le sable de l’impunité.

Cette conférence n’est pas une fin, mais un cri d’alarme : l’urgence est là, palpable, et exige plus que des chèques – elle réclame une mobilisation globale pour protéger les civils, juger les bourreaux, et briser les chaînes des minerais maudits.

Sans cela, le Congo oriental ne sera pas sauvé ; il sombrera, emportant avec lui la stabilité de toute l’Afrique centrale et exposant le monde à une migration massive et à des chaînes d’approvisionnement brisées. Le temps presse : agissons, avant que l’oubli ne devienne complice éternel de l’horreur.

Marc Mawete,

Porte Parole,

Démocratie Chrétienne