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Articles Tagués ‘Congo-Kinshasa’

LE REGIME KABILISTE DESQUALIFIE PAR LE MONDE DES AFFAIRES: IL EST TOUJOURS TROP DANGEUREX D’INVESTIR EN RDC SURTOUT A CAUSE DE L’INSECURITE JURIDIQUE DU PAYS

Le Congo-Kinshasa parmi «les 16 pays les plus risqués du monde»

Le duo Matata-« Kabila »

    C’est ce qui ressort d’une sorte de «hit-parade», le quinzième du genre, édité annuellement par le courtier en assurances « Aon », spécialisé dans la gestion de risques. Un détail piquant : hormis le tout nouvel Etat du Soudan du Sud, les huit autres voisins du Congo-Kinshasa sont introuvables dans cette espèce de «black list». Le Congo démocratique est plus que jamais redevenu «l’homme malade» de l’Afrique centrale. Une situation qui disqualifie, une fois de plus, le pouvoir kabiliste.

    L’hebdomadaire franco-belge «Le Vif» qui rapporte cette information, dans son édition n°3225 datée du 26 avril 2013, précise que « Aon » a épinglé 16 pays dont la « réalité politique » constitue «un très haut danger» non seulement pour l’économie mais aussi pour les entreprises.
«Pays les plus risqués du monde»
Les pays pointés sont évalués sur base de neuf critères : transfert de devises ; non-paiement de la dette souveraine ; interférence politique dans l’économie locale ; rupture de la chaîne d’approvisionnement ; changements législatifs ; instabilité et violence politiques ; freins au commerce ; vulnérabilité du secteur bancaire et capacité du gouvernement local à stimuler l’économie. Les pays repris dans ce «Top 16» sont : Cuba, Venezuela, Mali, Guinée Bissau, Tchad, RD Congo, Soudan, Soudan du Sud, Zimbabwe, Somalie, Yémen, Syrie, Irak, Iran, Afghanistan et Corée du Nord. Sur les 9 voisins du «Grand Congo», un seul Etat est repris : le Soudan du Sud. Quelle infamie !
Depuis plus deux décennies, l’ex-Zaïre n’a pas cessé d’être repris sur la «liste noire» des Etats incapables d’assurer avec excellence la sécurité des personnes et des biens sur leur propre territoire. Ce qui implique l’incapacité  de garantir la protection des frontières.

Pour les investisseurs, le pays rebaptisé «Congo démocratique», n’a changé que de nom. Les mauvaises habitudes sont restées intactes.

« La situation est devenue pire qu’avant », assurent certains analystes. Interférence politique, arbitraire, insécurité juridique et judiciaire, tracasseries policières sont les griefs généralement formulés.

Tout récemment, le département d’Etat américain a, au cours de ce mois d’avril, «actualisé» ses recommandations en déconseillant aux citoyens des Etats-Unis d’Amérique de « s’aventurer » au Congo-Kinshasa particulièrement dans les provinces du Katanga, du Nord Kivu, du Sud Kivu et la Province Orientale. «Le Congo est désespérant», déclarait en décembre dernier le professeur Filip Reyntjens. C’était dans une interview au «Vif».Une certaine désespérance est perceptible également dans le regard que la «communauté internationale» porte sur le Congo démocratique. Douze années après l’accession de «Joseph Kabila» à la tête de l’Etat, il est assez symptomatique de voir le Congo invité à accomplir ses missions régaliennes.  Dans l’Accord-cadre signé le 24 février dernier à Addis-Abeba – par onze Etats africains -, il est la demande ou plutôt l’exigé au gouvernement congolais de poursuivre la «réforme» du secteur de la sécurité particulièrement l’armée et la police. Il lui est demandé par ailleurs de consolider l’autorité de l’Etat dans la partie orientale du pays afin d’empêcher les groupes armés de déstabiliser les pays voisins. La décentralisation, la promotion des services sociaux de base et la promotion de la réconciliation nationale, la tolérance et la démocratisation font également partie des obligations incombant à l’Etat congolais. Rien de plus classique comme missions à accomplir par un Etat digne de ce nom.
«Mauvaise gouvernance»
Depuis la signature de cet accord d’Addis et l’adoption, le 28 mars, par le Conseil de sécurité des Nations Unies, de la résolution relative à la création d’une brigade d’intervention de l’Onu, «Joseph Kabila» et son entourage sont dans les nuages. Ils continuent à savourer leur «succès diplomatique». Chargée d’assurer le «suivi» de l’Accord-cadre précité, l’Irlandaise Mary Robinson est arrivée le week-end dernier à Kinshasa. C’est pour elle l’occasion de donner aux dirigeants congolais une sorte de « piqûre de rappel » que tout reste à faire. Et que pour être efficace, l’action de la Brigade onusienne doit être accompagnée par un «processus politique».

«Je suis choquée chaque fois que je suis à Goma, pour les victimes, les femmes et les enfants, a -t-elle déclaré lundi 29 avril. Il n’y a pas de paix et de développement dans toute cette région. Ce n’est pas acceptable que cela dure pendant des décennies. Maintenant, je suis convaincue que c’est nécessaire de changer la situation et d’aller de l’avant ».

Le Congo-Kinshasa souffre plus que jamais d’un déficit en image tant auprès de détenteurs des capitaux que des acteurs de la communauté internationale. Réputé pour sa vénalité et son carriérisme, le personnel politique congolais est porté en piètre estime par le reste du monde. Les pays voisins, en tête. Depuis sa nomination au poste de Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, multiplie des «réformes» pour « redorer » le blason terni et «améliorer» le climat des affaires au pays. En bon Bantou, Matata est convaincu qu’il suffit de légiférer pour que le «miracle» se produise sur le terrain. Le vendredi 22 mars, le «Premier» a rencontré les chefs des missions diplomatiques en poste à Kinshasa au cours d’un diner-conférence organisé au Fleuve Congo Hôtel. Avec une pointe de candeur, l’homme a énuméré les textes de lois promulgués en cette matière depuis son arrivée à la primature. Il a conclu son adresse en demandant à ses interlocuteurs de dire à leurs autorités respectives que «tout est fait pour le mieux» au Congo-Kinshasa. Matata feint d’ignorer que pour être vertueux, l’homme a besoin d’un minimum de bien-être. Les policiers, les militaires, les fonctionnaires de l’administration publique et les magistrats attendent une amélioration de leurs conditions sociales.

Mi-juin prochain, le ministre congolais de l’Economie, Jean-Paul Nemoyato Bagebole, se propose d’organiser – à l’initiative de l’ambassade du Congo à Bruxelles – la troisième édition du Forum économique congolais dans l’Union Européenne sur le thème: «Réformes économiques, opportunités d’affaires et de participation de la diaspora à la reconstruction en RDC». A l’instar de Matata, Nemoyato entend profiter de cette rencontre pour présenter les « opportunités d’affaires » identifiées par le gouvernement congolais ainsi que les « réformes entreprises ».
Parmi les griefs articulés à l’encontre des 16 pays précités, il y en a un qui colle à la peau des dirigeants congolais actuels. Il s’agit de «changements législatifs».

Nombreux sont les investisseurs qui se plaignent de l’insécurité juridique et judiciaire.

Des informations difficiles à vérifier, au stade actuel, laissent entendre que «Joseph Kabila» et certains membres de son entourage prépareraient une nouvelle modification de la Constitution. Un nouveau tripatouillage de la Loi fondamentale. La durée du mandat présidentiel pourrait passer de 5 à 7 ans. Le nombre de mandat, lui, serait illimité. Une sorte de présidence à vie.

L’absence des 8 autres voisins du Congo-Kinshasa dans cette «liste noire» constitue une véritable infamie qui vient confirmer que ce pays est malade de «mauvaise gouvernance». Une mauvaise gouvernance qui en fait le « mouton noir » de l’Afrique centrale. Une situation qui disqualifie, une fois de plus, le pouvoir kabiliste.

    Baudouin Amba Wetshi

congoindependant.com