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LA PRESSION QUI AGACE : Immixtion de Boshab, ultimatum de Mulunda

 

LA PRESSION QUI AGACE : Immixtion de Boshab, ultimatum de Mulunda

Lundi, 23 Janvier 2012 16:02

AFRICA NEWS

La ville haute évoque deux présumés ordres illégaux et liberticide du speaker à la CENI.

L’un sous forme d’une liste noire contenant les noms des partis et des personnalités fichés indésirables à l’hémicycle. L’autre somme les animateurs de la Cellule de contentieux de la CENI de transmettre les rapports des missions des membres du bureau dans les CLCR.

 

Certains membres du bureau s’en trouveraient agacés. Blasé de subir la pression, Ngoy Mulunda , lui, aurait menacé de démissionner avant d’éteindre ses phones.
Il pourrait réapparaître cette semaine pour proclamer les députés élus en provinces et à Kin.
Sénateur ressortissant du Kasaï occidental, province d’origine d’Evariste Boshab Mabudj, le MSR Modeste Mutinga Mutuishayi, a eu à sonner le tocsin lors d’une conférence animée fin décembre au Palais du peuple : «Les mêmes autorités auraient décidé de répartir les sièges par tribu et par groupement, et non selon la vérité des urnes !» Mutinga s’était limité au cas du Kasaï occidental mais le fléau gangrène dangereusement toutes les provinces, tous les Centres locaux de compilation des résultats -CLCR. Il y a Kindu, au Maniema, Dibaya, au Kasaï occidental, Bulungu, Idiofa et Masimanimba dans le Bandundu. Il y a Moba et Malemba-nkulu, au Katanga. Il y a Bikoro à l’Equateur. Le tripatouillage et le positionnement y font rage ! Tension dans les couloirs de la CENI où les langues se délient. On fait état de l’agacement dû à deux présumés ordres illégaux et liberticides d’Evariste Boshab Mabudj.
Il y aurait une liste noire reprenant les noms des candidats et personnalités fichés indésirables à l’Assemblée nationale. Elle circulerait en même temps qu’une lettre adressée à la Cellule de Contentieux de la CENI dans la quelle EBM réclamerait les rapports des missions diligentées dans les CLCR à problème.
Ceux qui ont ébruité l’affaire soupçonnent EBM de vouloir pousser la CENI à la faute, de promouvoir une Assemblée nationale à son image ! Il se peut que le speaker veuille finir comme Premier ministre de Kabila. Il n’a pas de chance de réussir son rêve, car il ne le mérite pas : sa moisson en tant que commandant des troupes du PPRD -moins de 120 sièges gagnés en 2006- ne plaide pas en sa faveur !
La RD-Congo, n’a plus besoin des institutions dont les membres n’ont aucune légitimité. Mais certains voudraient imposer  cette logique à la prochaine Assemblée nationale. Le 28 novembre 2011, un Yombe, le Bas-Congolais Konde Vil-a Kikanda a été élu avec brio à Goma, au Nord-Kivu, à l’Est de la RD-Congo. A Kinshasa, les Kasaiens Kalombo, Wamu ou Kabongo Ngoy et à Lubumbashi le Kwilois Takizala ont gagné la députation nationale en 2006.
Mais à l’issue des dernières législatives nationales à Kananga, des candidats non originaires sont menacés, si la CENI et l’opinion n’y prennent garde, de perdre les élections à cause de leurs origines et convictions politiques. La jeune démocratie RD-congolaise est hypothéquée ! Une vague de contestations et de protestations en provenance de toutes les circonscriptions électorales est signalée dans son registre des courriers. Les contradictions sur le processus de compilation des résultats présagent un tsunami contre la démocratie naissante en RD-Congo et risque de remettre en question la légitimité des élus. Arrêtée pour obtenir l’appui de la Communauté internationale annoncé pourtant avec pompe, la compilation a repris de plus belle sans qu’aucune explication claire ne soit fournie. Conçue et voulue comme institution d’appui à la démocratie, la CENI semble voguer aujourd’hui entre le marteau et l’enclume ! Elle subit les pressions de toutes parts, tant des tenants du pouvoir que des opposants qui veulent siéger à l’Hémicycle, s’ils n’imposent pas leurs clients.
L’ultimatum de Mulunda
Dans la ville haute, on commente deux présumés ordres illégaux et liberticides de Boshab. En plus d’un supposé courrier récemment adressé, à la Cellule de contentieux de la CENI, on attribue au speaker une liste noire reprenant les noms des partis politiques et de leurs membres fichés indésirables à l’Assemblée nationale. Les blacklistés se recrutent dans la Majorité, l’opposition et le camp des partis non alignés, C’est grave. Le speaker PPRD de la chambre basse s’arroge désormais le pouvoir de décider du sort des candidats. Cynique démarche de la part d’un cadre incapable de donner à son parti politique les sièges qu’il faut pour prétendre à la majorité à l’Assemblée nationale et au strapontin tant convoité de Premier ministre. Même si les chiffres sont encore provisoires, les 58 sièges remportés par le PPRD sous le commandant Boshab sont bien maigres proportionnellement aux 121 sièges glanés de haute lutte et dans la transparence sous l’ère Kamerhe. Cela est un secret de polichinelle. Boshab n’en tire pas les leçons. EBM semble ne pas connaître le style Kabila, qui tient à avoir une majorité parlementaire légitime pour mener à bien son deuxième mandat. Il veut cependant obtenir une chambre taillée à son image! Preuve: la mise en place au sein de la Majorité présidentielle d’une commission dite de Contentieux électoral. Encore une tentative d’usurpation de pouvoir, car cette commission n’a ni les compétences de la CENI ni celles de la Cour suprême de justice -CSJ. Un petit grattage dévoile que cette trouvaille d’Aubin Minaku n’est qu’une structure qui négocie par consensus la nomination des députés. On y oblige les partis qui comptent déjà un où plusieurs sièges d’accepter d’en céder d’autres à un partenaire même s’il ne l’a pas mérité. Une fois le marché conclu, on peut transmettre le nom du promu à la CENI. On veut forcer la CENI à la faute !
Ceci explique peut-être ce qui est arrivé à plusieurs élus recalés dans certaines circonscriptions électorales parce qu’un groupe aurait juré de favoriser ses protégés. Justifiable clans la mesure où tous sont frappés. Même certaines grandes figures de la famille politique font les frais de cette bourde.

A Idiofa, dans le Bandundu, Kambinga ne décolère pas d’avoir perdu à, cause de la fraude. Il dénonce la gourmandise de trois partis politiques, notamment l’ARC, le PPRD et le PALU. Il évoque le bourrage des urnes en faveur des candidats donnés et déclarés vainqueurs. Il cite nommément Minaku, Mbuku, Ndambu, Masela, Kumasamba, Mumpi et Muzaza.

 

Dans la même province, à Masimanimba, un allié, député sortant et vice-ministre, Moussa Kalema est inconsolable. Il fait part d’un bouleversement des données en faveur d’un candidat, partenaire, lui aussi, «par la seule volonté des membres du PALU, PPRD et RRC siégeant à la CENI».
Des loups dans la bergerie
A Kindu, province du Maniema, une autre apparentée, la candidate Nafisa se plaint d’avoir été frauduleusement éliminée de la course au profit du NAD Dieudonné Mbukani. A Moba, dans le Katanga, le candidat Christophe Kitambala, donné pour favori au vu des procès-verbaux récoltés à la clôture du vote, s’est mis à contester l’élection de son rival Charles Mwando Nsimba, rapporte l’ONG LACAF dans un rapport transmis, au Chef de l’Etat avec ampliation au PGR et au président de la Ceni. A Kabare, une icône de la Majorité présidentielle, Modeste Bahati Lukwebo, ancien questeur de l’Assemblée nationale, président national et leader de l’AFDC, refuse de concéder sa défaite, fustigeant la nomination de certains candidats… Les accusations fusent de partout. Les indiscrétions captées dans les milieux du bureau indiquent que le phénomène «positionnement» y est pour beaucoup. Comment ne pas croire à l’existence de cette présumée liste noire? Comment ne pas accréditer la thèse de l’indignation de certains membres du bureau de la CENI ? Les tabloïds kinois parus en fin de semaine dernière ont jeté un pavé dans la marre : «la menace de démission de Ngoy Mulunda». Des sources confient que, blasé de recevoir les injonctions ou de subir la pression pour modifier les résultats en faveur des listes recommandées au détriment de celles véritablement élues, le pasteur président de la CENI a fulminé de colère avant d’éteindre ses téléphones portables ! Le pasteur ne pourrait réapparaître que cette semaine pour proclamer les résultats provisoires des législatives d’abord en provinces, puis à Kinshasa.
Natine K.