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Articles Tagués ‘guerre en rdc’

La SADC demande au Rwanda de cesser de soutenir le M23: aucune allusion à une force neutre africaine

(en) Rwanda Location (he) מיקום רואנדה

(en) Rwanda Location (he) מיקום רואנדה (Photo credit: Wikipedia)

La communauté d’Afrique australe demande au Rwanda de cesser de soutenir le M23

          Soumis par Jacques Byizigiro le dim, 08/19/2012 – 17:08
Version imprimableLes dirigeants de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont directement mis en cause samedi la participation du Rwanda dans le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), lui enjoignant de cesser son assistance au groupe rebelle M23.S’inquiétant de la situation dans la région, ils ont « noté que cela est causé par des groupes rebelles bénéficiant de l’assistance du Rwanda, et ont exhorté le Rwanda à cesser immédiatement ses interférences, qui constituent une menace pour la paix et la stabilité », selon leur communiqué final.

A l’occasion de leur sommet annuel, à Maputo, ils ont mandaté le chef de l’organisation régionale, le président mozambicain Armando Guebuza, « pour entreprendre une mission au Rwanda afin qu’il s’entretienne avec le gouvernement rwandais pour exhorter le Rwanda à mettre fin à son appui militaire aux rebelles armés en RDC, le soi-disant M23 ».

L’armée congolaise combat depuis mai des mutins se réclamant du Mouvement du 23 mars (M23), qui sont issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), officiellement intégrée dans l’armée en 2009.

Le Rwanda a été nommément accusé par des ONG puis par l’ONU d’appuyer en hommes, en armes et en munitions les rebelles, ce que Kigali a toujours nié.

AFP

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Le communiqué final du sommet de la SADC –à laquelle appartient la RDC– ne fait en revanche pas la moindre référence à l’éventuel envoi d’une « force neutre » dans la région, tel qu’envisagé jeudi par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). Angola, RDC, Tanzanie et Zambie sont pourtant à la fois membre de la CIRGL et de la SADC.
Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Conflit en RDC : la SADC met en cause le Rwanda, la piste d’une force neutre pas évoquée | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique

…. »Quelles troupes mettre en place ?

Pour Alexandre Luba Ntambo, ministre congolais de la Défense, la nouvelle force pourrait comprendre jusqu’à 4 000 hommes des pays d’Afrique non impliqués dans la crise en RDC. Seraient donc exclues les troupes congolaises, mais aussi celles du Rwanda et de l’Ouganda – deux pays accusés par Kinshasa d’apporter leur soutien au M23.
Joint au téléphone par FRANCE24, Jean-Louis Ernest Kyaviro, porte-parole du gouvernement du Nord-Kivu, province congolaise la plus touchée par le conflit armé, estime : « Ce serait scandaleux de permettre au Rwanda et à l’Ouganda de prendre part à la traque des groupes armés qu’ils soutiennent ; lesquels sont responsables des millions de morts dans l’Est de la RDC. »
Thierry Vircoulon, directeur du département Afrique centrale de l’International Crisis Group, se montre sceptique sur la mise en place d’une telle force dans la région des Grands Lacs. « Aujourd’hui, l’UA, débordée par les différentes crises en Somalie, en République centrafricaine ou au Mali, ne possède pas les capacités militaires nécessaires pour déployer, à court terme, une force dans l’Est de la RDC », explique-t-il à FRANCE 24.
Au-delà de « l’hypothétique déploiement de la force neutre », l’expert doute également de son « efficacité sur le terrain », rappelant que plus de 18 000 Casques bleus sont présents sur le territoire congolais depuis des années, sans parvenir à mettre fin à l’activisme des groupes armés. « L’option d’une force internationale neutre apparaît comme une vraie fausse solution à la crise dans l’Est de la RDC », estime Thierry Vircoulon. « Pendant ce temps, le M23 va tranquillement s’enraciner, du moins jusqu’à la prochaine réunion des dirigeants des États concernés, prévue en septembre. »
Force neutre, « une distraction »
Du côté du M23, on ne croit pas non plus au déploiement d’une telle force à la frontière entre RDC et Rwanda. « C’est une distraction », affirme à FRANCE 24 le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole de la rébellion. « Nous attendons de voir comment ces troupes vont se déployer et, surtout, combien de temps leur mise en place va prendre », renchérit-t-il, invitant le gouvernement congolais à privilégier la voie du « dialogue avec [son] mouvement, incluant l’opposition politique et la société civile, pour trouver une solution définitive à la crise ».
« Faux », estime Jean-Louis Ernest Kyaviro. « Aucun accord politique ne saurait aujourd’hui démanteler tous les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, soutient le porte-parole du gouvernement du Nord-Kivu. Il faudra bien une action sur le terrain. » Les regards sont désormais tournés vers Maputo, où le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique australe (SADC) s’est ouvert vendredi et où les chefs d’Etat se pencheront sur la situation dans l’Est de la RDC.
En attendant, les seigneurs de guerre n’ont aucun mal à poursuivre leurs méfaits, « profitant de l’exploitation illégale des ressources naturelles pour financer leur action », souligne Thierry Vircoulons, pour qui « la stabilisation de la situation dans l’Est de la RDC passe par une exploitation harmonieuse des richesses de la région des Grands Lacs »…