Eugène Diomi Ndongala place la justice devant un dilemme
Eugène Diomi Ndongala place la justice devant un dilemme

Mais quels obstacles
doit-il franchir pour en arriver à l’identification, au jugement et à la
condamnation de ses vrais bourreaux?
La forte tension perçue depuis trois
mois au sein des masses populaires en RDC en général, à Kinshasa et dans la
province du Bas-Congo en particulier, a baissé de plusieurs crans à l’annonce le
jeudi de la semaine écoulée de la réapparition en public d’Eugène Diomi Ndongala
!
Enlevé par des inconnus à la hauteur du camp Kokolo vers la première
quinzaine du mois de juillet, après que sa voiture eut été éperonnée par celle
occupée par ses vagues ravisseurs en simulant un accident, le président de la
Démocratie chrétienne et député national de son état s’était vu immédiatement
les yeux bandés avant d’être conduit à un endroit secret où il est resté pendant
trois mois !
Pendant tout le temps qu’avait duré sa mise sous séquestre
par lesdits inconnus, Eugène Diomi Ndongala avait fait l’objet de laborieuses
recherches de la part de sa famille biologique, de la direction de son parti
politique, de la direction de la Majorité présidentielle populaire, dont il est
le porte -parole, du collectif de ses avocats et, enfin, de plusieurs
organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme
!
Une sorte de glissement…
Deux mois environ
après sa disparition spectaculaire, la botte secrète tant recherchée par les uns
et les autres fut, enfin découverte » Diomi Nongala se trouve enfermé dans
un bureau des services des renseignements non loin de l’hôtel du gouvernement à
Gombe « , avait rapporté des témoins sûrs ayant requis l’anonymat avant
d’être immédiatement relayés par les médias nationaux proches de l’opposition,
au travers d’une déclaration faite par le collectif des avocats du précité, à
l’issue d’une conférence de presse.
C’est en tout cas sur ces entrefaites
que l’opinion internationale s’était montrée très émue et commençait déjà à
exiger la libération immédiate du député national Diomi Ndongala.
Parmi
les voix qui s’étaient fait entendre avec autant de véhémence et parfois même
avec autant de passion se trouvent en bonne place celles de la gauche française
et de la diaspora congolaise basée en Europe occidentale, aux Etats-Unis
d’Amérique et au Canada !
Grâce à cette convergence des pressions venues
de l’intérieur et de l’extérieur du pays, on avait perçu une sorte de glissement
de terrain peu ordinaire du côté du pouvoir en place qui annonçait un événement
à l’approche de la tenue des assises du XIVe sommet de la Francophonie à
Kinshasa.
Effectivement, il y a eu cette sorte de glissement de terrain
qui n’avait pas été perçu au cours des trois mois ayant précédé la tenue
desdites assises et contre toute attente, le jeudi 11 octobre tard dans la nuit,
la veille donc de l’ouverture du sommet de l’Organisation Internationale de la
Francophonie (OIF), le député national et président de la Démocratie chrétienne
Diomi est sorti du carcan mortel où il était enfermé par ses impitoyables
tortionnaires !
De quelle justice parle Diomi ?
Après être revenu à la vie grâce à un heureux concours de
circonstances, il nous vient à l’esprit l’idée de poser les questions suivantes
: lorsque l’information sur l’enfermement d’Eugène Diomi Ndongala avait commencé
à circuler au pays et à l’étranger, les officiels de la RDC soutenaient tantôt
que ce dernier était en cavale sur le territoire national tantôt qu’il se la
coulait douce dans sa belle famille en Italie !
De quel coin de la RDC le
précité est-il venu s’il est admis qu’aucun endroit de ce pays échappe aux
services d’intelligence de l’Etat qui sont capables de suivre les moindres
mouvements des politiques en déplacement ?
Comment Diomi Ndongala est-il
arrivé le jeudi de la semaine écoulée d’Italie, alors que l’aéroport de N’djili
était fermé au trafic en ce qui concernait les aéronefs qui n’avaient pas de
délégués au sommet à leur bord ? Peut-on savoir si à cette occasion les
frontières terrestres étaient ouvertes pour permettre un quelconque mouvement de
voyageurs en provenance de l’étranger ?
Après tout ce qu’il aurait subi
injustement pendant les 100 jours d’enfermement, Diomi Ndongala veut recourir à
la justice de son pays aux fins d’en obtenir réparation !
On dit du
leader de la Démocratie chrétienne qu’il continue à faire confiance à cette
justice, malgré le goût des cendres qu’elle a donné aux résultats des élections
du 28 novembre 2011. Mais quels obstacles ce dernier doit-il franchir pour en
arriver à l’identification, au jugement et à la condamnation de ceux qui avaient
osé porter la main sur lui ?
La réponse à cette question lancinante est
bien simple. Tout est ramené à l’existence de l’Etat de droit qui n’est pas
encore né en RDC, au respect des droits de l’homme et à la bonne gouvernance
comme valeurs défendues par l’OIF mais dont le grave déficit a été dénoncé aux
dernières assises de cette organisation à Kinshasa !
Kambale Mutogherwa
Kinshasa,
17/10/2012 (La Tempête des Tropiques




