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Articles de la catégorie ‘ONU’

EST DE LA RDC-UVIRA: LE CONSEIL DE SECURITE TONNE, MAIS NE FRAPPE TOUJOURS PAS CE 12.12.25

Le 12 décembre 2025, le Conseil de Sécurité des Nations Unies s’est réuni en session ouverte, suivie de consultations à huis clos, pour examiner la situation critique en République Démocratique du Congo, marquée par les tensions persistantes dans l’est du pays et les avancées du groupe M23 soutenu ouvertement par les forces rwandaises.

Présidée par la France, cette séance n’a pas donné lieu à l’adoption d’une nouvelle résolution ni à des mesures contraignantes inédites, soulignant ainsi les limites de l’action immédiate face à une crise qui s’enlise.

Au lieu de cela, les membres ont réaffirmé avec fermeté les obligations existantes issues de la Résolution 2773 de février 2025, insistant sur le retrait immédiat et inconditionnel des troupes rwandaises et des forces du M23 des territoires occupés, sans tolérer de délais ou de préconditions supplémentaires.

Dans un ton unanime mais empreint d’urgence, le Conseil a condamné les hostilités récentes, qualifiées de violations flagrantes des engagements de cessez-le-feu pris à Doha, et a exigé l’accélération de la mise en œuvre du mécanisme conjoint de coordination sécuritaire établi par l’accord de Washington de juin 2025.

Aucune sanction nouvelle n’a été imposée ce jour-là, bien que plusieurs délégations, dont celle des États-Unis, aient évoqué la possibilité de mesures punitives contre les acteurs récalcitrants si les retraits ne s’opéraient pas dans les 90 jours prévus.

Le rôle de la MONUSCO a été au cœur des débats, avec une préparation explicite au renouvellement de son mandat fin décembre, enrichi potentiellement de tâches renforcées pour surveiller les désengagements et protéger les civils au milieu d’une catastrophe humanitaire affectant plus de sept millions de déplacés.

Les positions des membres permanents ont révélé un consensus diplomatique robuste, tout en exposant les nuances :

– les États-Unis ont accusé directement le Rwanda de contrôle stratégique sur le M23, appelant à un retrait sans équivoque sous peine de sanctions élargies ;

– la France a plaidé pour une désescalade urgente, équilibrant le retrait rwandais par la neutralisation des FDLR par Kinshasa ;

– tandis que la Chine et la Russie ont privilégié le dialogue régional, évitant les accusations frontales pour promouvoir une stabilité économique via le cadre d’intégration régionale signé récemment.

En l’absence de décisions concrètes novatrices, cette réunion agit comme un rappel percutant : sans implémentation rapide des accords existants, le risque d’escalade régionale persiste, et le Conseil se prépare à un suivi vigilant en janvier 2026, où des actions plus décisives pourraient enfin émerger.

En attendant, il revient à la RDCongo seule d’assurer le retrait des occupants et la défense de sa population.

Eugène DIOMI NDONGALA,

Démocratie Chrétienne