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«La suspension des activités minières à l’Est de la République Démocratique du Congo a favorisé le pillage des ressources naturelles».

ASADHO 

B.P.16737                 

KINSHASA 1

R.D. Congo                                     

Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme

African Association for the Defense of Human Rights

 

COMMUNIQUE DE PRESSE N°04/ASADHO/2011

«La suspension  des activités minières à l’Est de la République Démocratique 
du Congo a favorisé  le pillage des ressources naturelles».

L’Association  Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO en sigle, est  préoccupée par  la levée de la mesure de suspension des activités minières dans les provinces de Maniema, du Nord Kivu et du Sud Kivu,  alors que l’objectif[2] pour lequel elle a été imposée n’a pas été atteint.

En effet, en septembre 2010, le Président de la République Démocratique du Congo, Monsieur Joseph KABILA, avait décidé de suspendre les activités minières dans les trois provinces précitées sans avoir fait, préalablement,  une large consultation avec les Gouverneurs des provinces, les Assemblées Provinciales, les organisations de la société civile et les populations touchées par l’exploitation des mines (creuseurs artisanaux) pour recueillir leurs points de vue.

Au cours du même mois, les membres de la société civile et certains députés provinciaux de la Province du Sud Kivu ont, lors des échanges organisés par Me Jean Claude KATENDE, Président de l’ASADHO, décrié cette mesure  pour les raisons suivantes :

          Certains militaires et policiers affectés à l’Est étaient très impliquées dans l’exploitation illégale des minerais  de telle sorte qu’ils ne pouvaient pas assurer la garde des carrières minières fermées  sans les exploiter eux-mêmes ;

          Les Gouvernements provinciaux avaient perdu des recettes résultant des activités minières sans que le Gouvernement Central n’ait pris des mesures appropriées pour leur fournir des fonds de substitution ;

          Une partie de la population (creuseurs artisanaux) de ces trois provinces était privée d’une activité qui leur permettait d’entretenir leurs familles.

          La suspension  privait tous ceux qui sont liés à l’exploitation minière de manière directe ou indirecte des moyens de subsistance.

Six mois après la suspension,  la situation s’est empirée et la paix n’est pas restaurée à l’Est du Congo.  Les militaires, policiers et les groupes rebelles ont  pillé sérieusement les minerais à l’Est pendant cette période. Aucune enquête sérieuse n’a été menée par la justice pour mettre la main sur les responsables  et les commanditaires de la mafia qui sévit dans cette partie du pays.

La levée de la suspension devra être accompagnée des mesures tendant à lutter contre les abus décriés.

 Face à ce qui précède, l’ASADHO recommande :

Au  Président de la République:

          De faire ouvrir une enquête qui devra identifier toutes les autorités civiles, militaires et de la Police impliquées dans l’exploitation illégale des minerais à l’Est  et les faire traduire devant les juridictions compétentes ;

Au Gouvernement :

          D’accélérer la mise en place  du mécanisme de certification des minerais de l’Est pour ce qui concerne le côté congolais.

          De s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité dans le domaine des ressources naturelles à l’Est du Congo.

                                                                                                              Fait à Kinshasa, le 10 mars 2011

                                                                                                                                ASADHO

 

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