Sassou Nguesso, Joseph Kabila et Paul Kagame
Sassou Nguesso, Joseph Kabila et Paul Kagame
Percer « le mystère Joseph Kabila » et le jeu de Kigali auquel il participe doit être l’une des hypothèses justifiant la politique de deux poids deux mesures de Kinshasa. L’avènement d’un tutsiland au cœur des Grands Lacs y serait aussi pour quelque chose. Les partisans de la politique « du diviser pour régner » aurait un allié sûr contre la majorité des bantous peuplant cet espace africain.

Dans un article intitulé « Affaire Udjani, Munene et Nkunda : Kinshasa boude Brazzaville mais tolère Kigali », le journal Le Phare (du 28 mars 2011) revient sur la détérioration des relations diplomatiques entre Kinshasa et Brazzaville ayant conduit au rappel de l’ambassadeur congolais (RD) à Kinshasa. Il note : « Rien ne va plus entre Brazzaville et Kinshasa ! Un climat de méfiance profonde relative au refus opposé par les autorités brazzavilloises de procéder à l’extradition de l’ex-général Faustin MUNENE et du rebelle UDJANI alias «Etoko» qui ont été condamnés par défaut par la justice militaire congolaise pour avoir été reconnus coupables d’atteinte à la sécurité intérieure, incitation à la rébellion, etc. Des crimes qui leur ont valu des peines d’emprisonnement à perpétuité. » Pour ce journal kinois, ce climat de méfiance trahit une « politique de deux poids deux mesures » de la part des gouvernants congolais. Relisant notre histoire immédiate, Le Phare relève que Kinshasa est plus conciliant avec Kigali qu’avec Brazzaville. Et cela est curieux !

« Aussi curieux que cela puisse paraître, écrit-il, le refus opposé par Kigali de procéder à l’extradition de Laurent NKUNDA Mihigo n‘a jamais été suivi par le rappel de l’ambassadeur de la RDC à Kigali. Pourtant, les éléments du C.N.D.P. ont commis des crimes de guerre et contre l’humanité, notamment, des viols massifs, des massacres, des pillages, des destructions méchantes, des déplacements forcés des populations sans oublier l’humiliation du régime au pouvoir à Kinshasa au lendemain de la débâcle des troupes des FARDC en novembre 2007 à Mushake dans le Masisi. » Il continue : « Outre l’ex-général de brigade L. Nkunda, le Rwanda continue à héberger une dizaine d’anciens officiers du Rassemblement Congolais pour la Démocratie impliqués dans des cas de massacres, de pillage des ressources naturelles, des viols, des destructions méchantes, bref des crimes de guerre et contre l’humanité. Parmi eux, les ex-colonels Jules MUTEBUSI, GISHONDO, RUHORIMBERE, etc. Kinshasa n’a jamais évoqué ces cas et n’a jamais rappelé son ambassadeur à Kigali. » Et il ajoute : « Les Kivutiens n’oublieront pas de sitôt tous les crimes de guerre et contre l’humanité commis par L. NKUNDA, MUTEBUTSI, GISHONDO et RUHORIMBERE.
L’on cherche à savoir où se trouverait le champ de bataille où les troupes de Faustin MUNENE auraient commis des crimes similaires pour que le refus de son extradition opposé par Brazzaville serve de motif à Kinshasa pour rappeler son ambassadeur. »
JEAN PIERRE MBELU




