ELECTIONS EN RD CONGO: des résultats plus redoutés qu’attendus
ELECTIONS EN RD CONGO: des résultats plus redoutés qu’attendus (Le Pays 01/12/2011)
Rien n’est facile en République démocratique du Congo (RDC). Ceux qui doutaient encore de la véracité de cette affirmation ont de quoi en être maintenant convaincus à la lumière des élections couplées de la présidentielle et des législatives qui s’y sont déroulées le 28 novembre dernier.
La prévisible pagaille s’étant invitée au scrutin, des électeurs continuaient à voter hier dans la capitale Kinshasa pour n’avoir pas pu accomplir leur devoir le jour J. Pendant ce temps, la compilation des résultats bat son plein dans des conditions jurant, à certains endroits, avec le sérieux requis en pareille circonstance. Comme c’est de coutume dans beaucoup de pays africains, des candidats se sont mis à dénoncer les irrégularités et à exiger même l’annulation du scrutin. C’est ce que font quatre candidats à l’élection présidentielle dont Vital Kamerhe et Léon Kengo Wa Dondo. De son côté, l’opposant historique, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, affirme être en tête de la présidentielle sur la base de la compilation de ses propres résultats.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyanga, balaie du revers de la main les critiques liées à l’organisation du scrutin et crie à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Pour lui, des observateurs électoraux n’ont pas trouvé à redire, donc tout baigne. Toutefois, la trop grande certitude du pasteur pourrait se révéler être un arbre qui cache une forêt d’inquiétudes et d’incertitudes. La proclamation des résultats est à redouter dans ce pays plus qu’ailleurs.
Des prétendants à la présidentielle sont si sûrs de leur victoire que l’on se demande quelle serait leur attitude si jamais les résultats n’étaient pas en leur faveur. On pense ici à l’opposant historique qui mène le combat de sa vie dans une compétition où il n’y a pas de second tour. On n’oubliera pas également le président sortant, Joseph Kabila Kabangué. Lâchera-t-il facilement prise s’il venait à être battu dans les urnes ? En attendant, il y a lieu de retenir son souffle. Ailleurs, les résultats des élections sont généralement attendus avec impatience.
En RD Congo, c’est avec appréhension qu’ils sont attendus pour savoir qui va les remettre en cause et de quelle façon. Et, plus le scrutin est organisé dans des conditions chaotiques, plus les résultats sont redoutés.
Or, la consultation actuelle s’est tenue dans des conditions loin du minimum acceptable, n’en déplaise à notre cher pasteur. Et c’est donc tout à fait naturel de craindre pour la suite du processus. Les élections sont la sève nourricière de la démocratie. Mais ce n’est pas le cas en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier, où elles se révèlent être des poisons, des dangers pour la paix sociale.
Séni DABO
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je suis deroer kabila joseph je lui soutien
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C’est pourquoi Vital Kamerhe invite la Commission électorale indépendante (CÉNI) à publier progressivement les résultats de ce scrutin pour dissiper les suspicions et créer un climat apaisé avant leur publication. Il a estimé nécessaire que la CÉNI mette les résultats de la présidentielle déjà disponibles à la disposition des médias «pour que le peuple suive et que les partis politiques notent».
Selon Kamerhe, la publication progressive des résultats provisoires (comme cela ce fait d’ailleurs en Europe, etc.) permettra aux cellules des partis de faire la comptabilité des voix. «Puisque cela aura déjà été rendu public, il n’y aura plus possibilité de manipulation au niveau des bureaux de compilation», a déclaré Vital Kamerhe à Radio Okapi ce mercredi, avant de poursuivre: «Vous n’allez pas tricher devant les chiffres [publiés progressivement] mais pourquoi alors vous allez contester les résultats le jour de la proclamation des résultats. A moins que vous soyez de mauvaise foi».
Nous avons fait cela dans les possibilités d’un petit journal régional du Nord-Est. Surtout après que Jacques Djoli, vice-président de la CÉNI, a demandé de faire en sorte que «le peuple puisse avoir des résultats réels». Dans l’édition de cette semaine, paru hier, « Itimbiri ya Sika » publie ces tendances provisoires de provenance de trois sources et en les commentant de la manière prudente.
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