26 02 12 CongoForum : Korongo ou le vol étrange de la cigogne
26 02 12 CongoForum : Korongo ou le vol étrange de la cigogne
« Korongo » désigne en effet les grands oiseaux migrateurs dans la principale langue du Congo. L’envol de cette cigogne fait l’objet d’un communiqué de presse, signé nommément par « George Arthur Forrest, Président du Conseil de Gérance », ce qui n’a rien d’étonnant en soi. Les circonstances, fort spéciales, donnent cependant à la chose un tour inhabituellement politique.
Cela n’a pas échappé à Cheik Fita qui, sur son blog, s’interroge « Aviation civile en RD Congo. SN BRUSSELS ET FORREST DETENTEURS D’UN FAUX ? » et précise : « Il a été publiée une information selon laquelle la société de transport aérien « Korongo » serait enfin en possession d’une licence d’exploitation pour desservir les lignes aériennes intérieures congolaises. Ce sujet a été repris dans plusieurs forums des congolais sur Internet. De différentes discussions, nous avons retenu ceci : en quelques mots, cette affaire contient beaucoup de zones d’ombre ».
Brussels Airlines et le Groupe Georges Forrest International (GFI) ont fondé leur filiale commune « Korongo Airlines » en avril 2010, le premier CA s’est tenu le mardi 13 avril et une licence de transporteur aérien en RDC a été demandée le jeudi suivant. Quand une démarche de la mi-avril aboutit à la mi-février… deux ans plus tard, on ne peut en tous cas pas parler de « hâte suspecte ».Surtout en présence du manque flagrant de transports aériens sûrs et valables et RDC !
Il est bon de rappeler le texte du communiqué, que voici. On remarquera que plus de la moitié de ce texte, émanant d’une compagnie commerciale et signé par un homme d’affaires de premier plan, n’est consacrée ni aux affaires ni aux avions, mais à Joseph Kabila. « George Forrest souligne la nouvelle dynamique initiée par le Président Kabila. Le président du Conseil de gérance de Korongo Airlines, George Arthur Forrest se réjouit de l’octroi des licences d’exploitation (signées le 12 janvier 2012) et des licences d’importation des avions (signées le 15 janvier 2012), permettant le lancement de la compagnie aérienne. Korongo Airlines a par ailleurs obtenu, le 31 janvier 2012, l’approbation de ses programmes d’exploitation internationale et domestique. A titre personnel, au nom du Conseil de gérance et des employés de Korongo Airlines, je tiens à remercier les autorités de la République Démocratique du Congo, en particulier le Président Kabila qui entend insuffler une nouvelle dynamique en faveur des investisseurs en RDC », a déclaré George Arthur Forrest. « Nous exprimons notre volonté de soutenir son programme de relance afin de mener le pays vers le redressement économique et social. Le lancement de Korongo Airlines y contribuera de façon très concrète.» Le lancement de Korongo Airlines s’inscrit dans le processus des cinq chantiers initiés par le Président de la République. Basée à Lubumbashi, Korongo Airlines vise à relier les principaux centres du pays et à désenclaver certaines régions, en fournissant un service de qualité irréprochable conforme aux standards internationaux les plus pointus. La compagnie aérienne Korongo Airlines a été créée par Brussels Airlines et le Groupe Forrest International. Brussels Airlines fait partie du groupe aéronautique Lufthansa et possède une longue expérience en Afrique centrale. Il est significatif de rappeler que le Groupe Forrest International est présent sans discontinuité en République démocratique du Congo depuis 1922 et y est aujourd’hui un des principaux employeurs et investisseurs privés. Korongo Airlines publiera prochainement son programme commercial, en accord avec les autorités de l’aviation civile congolaise ».
On remarquera aussi que le document se compose, d’une part d’une charretée de fleurs à l’adresse de JKK, d’autre part de la mention de nombreux actes légaux accomplis à diverses dates données avec précision, mais que malgré ce mélange il n’y figure nulle part que« JKK a fait ceci ou cela à telle date ».
C’est même étonnant car, si l’on se met à la place de la personne chargée de rédiger le texte, qu’y aurait-il eu de plus naturel que d’écrire : « je tiens à remercier les autorités de la République Démocratique du Congo, en particulier le Président Kabila qui a signé le 12 janvier 2012 l’octroi des licences d’exploitation » ? La solution retenue aboutit à un texte entortillé et moins élégant. Pourquoi avoir agi ainsi, sinon parce que l’on voulait donner l’impression d’une grande activité de JKK a diverses dates du mois de janvier (« je signe ; donc je suis »), sans toutefois rien écrire qui en soit une affirmation directe ! Et si l’on évite soigneusement d’affirmer quelque chose, c’est que l’on est conscient de ce que ce serait au moins une déclaration aventurée et au pire, un mensonge.
Cheik Fita semble donc bien faire fausse route lorsqu’il énumère, parmi ses« zones d’ombre » :
1. Le document officiel le plus important pour Korongo aurait été signé le 12 janvier 2012 par monsieur Joseph Kabila le président sortant. (C’est précisément ce que le document suggère, mais se garde bien de dire !)
2. Signé le 12 janvier, le décret n’a été rendu public que plusieurs jours après. (Bizarre, mais sans plus ! Et la confusion qui règne depuis le 28 novembre peut expliquer bien des choses)
3. Durant des années, ce dossier a été bloqué. C’est au moment où décède Augustin Katumba Mwanke, l’éminence grise de monsieur Kabila que subitement le dossier refait surface. (Ce ne serait ni avant, ni après, mais le jour même, le « crash » ayant eu lieu le 12 janvier. Ce qui est plus curieux, c’est que c’était un dimanche. Cela dit, il est exact que les ambitions congolaises de Brussels Airlines sont bien plus anciennes, qu’il y a déjà eu un mariage raté avec HBA, etc… Mais ne faut pas tout mélanger !).
4. Depuis le nouvel an 2012, monsieur Kabila a disparu des radars. Des informations l’ont même déclaré victime d’un AVC. Autrement dit, physiquement et intellectuellement inapte à poser pareil acte. (Un AVC laisse pratiquement toujours des séquelles qui peuvent aller de légers troubles à la paralysie. JKK pourrait donc fort bien être tout à fait apte à signer des documents, même après un AVC. Mais il est exact que l’on ne l’a plus vu depuis le 5 janvier sans que personne nous dise pourquoi.)
5. Depuis bientôt deux mois, monsieur Kabila est aux abonnés absents, au propre comme au figuré. L’autorisation de « Korongo » serait-elle à ce point vitale pour la nation pour interrompre cette immobilité présidentielle? De quel point de la RD Congo le document aurait-il été signé ?
6. Depuis les élections du 28 novembre 2011, tout le gouvernement congolais est démissionnaire. Tous les dossiers importants qui n’avaient pu être finalisés durant la législature 2006-2011 devraient attendre un nouveau parlement, un nouveau gouvernement.
7. Le ministre (des transports sûrement) qui a « signé » en date du 31.01.2012 l’arrêté approuvant le programme des vols de Korongo avait-il qualité ? Au moment où il n’y avait plus de parlement devant lequel il aurait pu le cas échéant être interpellé et rendre compte?
(Ces deux paragraphes semblent ignorer la notion d’affaires courantes. Des actes découlant d’une demande introduite en avril 2010 et que l’on a eu largement le temps d’examiner quant au fond en font partie.)
8. Pire, depuis le 28 novembre, la RD Congo vit dans une grande turbulence politique caractérisée par des élections bâclées avec des fraudes à grande échelle. Et dans toute cette tempête, comment l’affaire « Korongo » peut-elle sortir à ce point du lot ?
9. Voici la composition du capital de Korongo : Brussels Airlines possède 50,5% et le Groupe Forrest 49,5%. Ce holding possède 70% de la nouvelle compagnie, les 30% restants étant entre les mains d’investisseurs congolais. Quand on sait que l’état congolais n’a même pas une compagnie aérienne exploitant le marché intérieur, quand on sait que les « investisseurs congolais » dont il est question ici sont sûrement quelques personnalités congolaises proches du pouvoir, peut-être ces « nouveaux riches »arrivés en babouches avec l’AFDL… Où se situe alors l’intérêt supérieur de la nation ? (Il faudrait quand même savoir si cette affaire a traîné en longueur, comme on le laisse entendre au §3, ou si elle a été traitée avec une hâte suspecte, comme le laissent entendre les § 5 et 8. Y a-t-il eu atermoiements funestes ou précipitation inconsidérée ?
On laisse par ailleurs entendre que la « hâte »mise – en deux ans pour des formalités administratives ! – à satisfaire les impétrants serait due à leur qualité de riches et, pour les investisseurs congolais à leur qualité de « nouveaux riches arrivés avec l’AFDL ».Y a-t-il prescription pour les biens (mal) acquis avant 1997 ? Il n’y a pas de grosse fortune qui ne repose sur l’exploitation, l’injustice et souvent le crime).
10°. La compagnie belge Brussels Airlines exploite depuis des lustres la ligne Bruxelles-Kinshasa-Bruxelles tous les jours sans qu’en contrepartie, une société aérienne congolaise n’exploite la même ligne. Quel est le manque à gagner de la RD Congo ? (Dans le monde néolibéral où nous sommes, les compagnies aériennes n’appartiennent plus aux états et la « contrepartie » devrait être accordée, non pas même par la Belgique, mais par l’UE, qui interdit les vols sur l’Europe à a majorité des compagnies africaines).
Si ses démarches sont des plus transparentes, de tout ce qui précède, la société Korongo n’aurait-elle pas intérêt à attendre quelques mois, le temps que le climat politique devienne plus serein ?
C’est un fait, il y a un besoin réel de transport en RD Congo. Ce problème devrait-il être résolu à n’importe quelles conditions ?
En définitive, le « document » signé par monsieur Kabila est-il ou non issu d’un parcours administratif transparent, sans trafic d’influences et autres dessous de table… Est-ce alors un faux?
Pour SN Brussels et le groupe Forrest, nous souhaitons beaucoup qu’il n’en soit pas ainsi ».
Il est évidemment très intéressant de se demander si un fait est vrai ou faux lorsque l’on commente un texte qui ne parle à aucun moment de de fait ; c’est-à-dire du « document signé par Kabila » ! Pour le reste, se demander s’il est « issu d’un parcours administratif transparent, sans trafic d’influences et autres dessous de table… ». Tout le monde connait la réponse, quand il s’agit de la RDC.
Ce qui ressort manifestement du document tel qu’il est, c’est que Forest et Korongo Airlines ont accepté de participer au petit jeu qui consiste à multiplier les « informations »sur les multiples activités, toujours invisibles, du « président fantôme ».
En réalité, dans la mesure où ces actes ont encore été posés par le gouvernement Muzito en affaires courantes, ils seront parmi les derniers actes encore légaux posés au Congo. Sous peu, la notion même de légalité devrait y disparaître pour un bon moment.
En effet, les élections du 28/11/11, organisées dans des conditions invraisemblables, ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Et il est certain que les fraudes les plus importantes ont eu lieu au niveau des centres de compilation. On pourrait cependant se rapprocher de la « vérité des urnes » en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération à avoir été publique et vérifiée par des témoins.
Les chiffres publiés par la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV et leur crédibilité est nulle.
Les chiffres publiés par l’UDPS ne s’accompagnaient pas de ces PV et leur crédibilité est nulle.
L’Eglise n’a jamais publié les résultats constatés par ses observateurs, parce qu’ils étaient partiels.
Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires.
La CSJa cependant entériné les résultats de la présidence et est en train de faire de même avec les contentieux des législatives. Sa crédibilité est nulle.
Le temps s’est écoulé, la pluie tropicale est tombée sur les bulletins abandonnés en plein air, il y a eu un incendie à la CENI. Tout ce que l’on peut dire, c’est que les résultats des élections demeureront à jamais inconnus.
Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Il y a encore un Congo et des Congolais, mais on peut fort bien contester qu’il y ait encore un état nommé RDC. Avec Korongo, des cigognes pourront le survoler, mais on soupçonne que les vols de vautours seront bien plus nombreux…





ENCORE UNE ASTUCE POUR ENDORMIR LE PEUPLE ET FAIRE CROIRE QUE KABILA EST AUX COMMANDES!!!!
Cher compatriotes. Une chose est certaine, est que Kabila doit être out ? Malade ? Psychopathe ? Mort comme certains le disent même ? Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr est qu’il est dans l’incapacité de diriger. Et tout ce qui nous est présenté maintenant n’est que diversions pour rouler le peuple dans la farine en attendant voir comment ils vont gérer cette crise liée à son absence.
Tenez, tout est parti de la soi disant présentation du patrimoine de Kabila qu’annonçait Luzolo. Est venu ensuite Mende qui a annoncé que Kabila s’était mis à l’écart pour ne pas influer sur les élections. Et la presse kabiliste nous a rabattu les oreilles en annonçant son retour à Kin (alors qu’il s’agissait de Zoé qui a effectivement feint ce retour) pour la traditionnelle cérémonie des échanges des voeux, qui n’aura malheureusement jamais lieue. Ajouter à cet incident diplomatique que l’on fait semblant de ne pas en parler, la gêne des ambassadeurs qui n’arrivent pas à débuter leur travail parce que ne pouvant présenter leurs lettres d’accréditation à un Président invisible. C’est le cas de l’Ambassadeur de l’Union Européenne.
On nous a rabattu les oreilles avec une fameuse réunion qui devait se tenir à Kingakati avec des gens triés au volet pour désigner le premier Ministre. Cette réunion n’a jamais lieu, car Kabila est toujours invisible. Ensuite est venue la mascarade du montage grossier de sa présence aux obsèques de Katumba, montage dans lequel le journaliste ne faisait que répéter voici Kabila en personne, ceux qui disaient qu’il n’est pas là, qu’il a disparu et gnagnani et gnagnana; . Et maintenant on veut encore nous faire gober une autre couleuvre pour une question de si grand intérêt national, l’Affaire Korongo, en voulant nous faire croire que c’est Kabila qui a donné son quitus. Et ce ne sera pas fini là, nous en verrons encore d’autres de toutes les couleurs. Posons nous la question de la lenteur dans la tenue des sessions et le refus de démissionner (si refus il y a ou s’il s’agit d’une temporisation pour mieux réfléchir sur la nouvelle couleuvre à faire avaler au peuple congolais).
Je déplore de voir que l’opposition est en train d’entrer dans ce piège de la diversion qu’est en train d’organiser le pouvoir.
Quel avenir finalement pour la pauvre peuple congolais qui se sent comme abandonné ? trahis ?
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