Cas Diomi Ndongala : Amnesty International exprime ses craintes
Dans un document daté du 23 août 2012, Amnesty International craint le pire pour l’opposant Eugène Diomi Ndongala, porte-parole de la Majorité présidentielle populaire (MPP), enlevé et détenu au secret depuis le 27 juin dernier à Kinshasa.
Cette organisation internationale des Droits de l’homme exhorte les autorités congolaises de » révéler immédiatement où se trouve Diomi Ndongala « , et les prie instamment de » lui donner accès, sans délai, à tous les soins médicaux dont il a besoin « . Amnesty International demande également au gouvernement de Kinshasa de » lui permettre d’entrer immédiatement en contact avec ses proches et ses avocats « .
Il note par ailleurs qu’en tant que parlementaire, Eugène Diomi Ndongala, âgé de 50 ans, ne peut être arrêté ou poursuivi que sous certaines conditions. Au terme de l’article 107 de la Constitution, rappelle-t-il, et de l’article 89 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, » aucun parlementaire ne peut être arrêté qu’avec l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale ou du bureau du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive « .
Dans le cas de l’honorable Diomi Ndongala, constate-t-il, » aucune de ces conditions n’a été respectée « . Il rappelle par ailleurs que par le passé, le président de la Démocratie chrétienne avait été arrêté et torturé plusieurs fois par les forces de sécurité en raison de ses activités politiques.
Et qu’en 1998, Amnesty International avait même publié une action urgente appelant à sa libération immédiate lorsqu’il était détenu » arbitrairement » par la police militaire à Kinshasa.
Pour rappel, l’honorable Eugène Diomi Ndongala, député national, porte-parole de la Majorité présidentielle populaire (MPP) et président national de la Démocratie chrétienne (DC), très proche d’Etienne Tshisekedi, était enlevé le 27 juin dernier alors qu’il était en pleins préparatifs de la cérémonie de signature de l’acte d’adhésion de la MPP, plate-forme de soutien à Etienne Tshisekedi pour le rétablissement de la vérité des urnes.
Depuis, ni sa famille politique, encore moins sa famille biologique, ne l’a vu ni entendu. Le lendemain, soit le 28 juin, un membre du gouvernement avait annoncé dans les médias qu’une importante personnalité de l’opposition avait été arrêtée pour viol. Le même jour, le procureur général de la République avait à son tour déclaré que Diomi avait pris la fuite, après qu’un mandat d’arrêt lui ai été délivré pour » viol de deux mineures « .
Depuis lors, dit le document publié par Amnesty International, » les autorités congolaises nient le détenir « .
Pourtant, selon des informations en sa possession, l’homme est actuellement détenu au secret par les services de renseignement à Kinshasa, comme l’avaient également dit les avocats de la victime, son épouse ainsi que l’Ong des Droits de l’homme La Voix des Sans Voix, et bien d’autres organisations de promotion et de défense des Droits de l’homme.
D’après des sources, il serait en très mauvaise santé et aurait perdu beaucoup de poids. Plus grave, indiquent les mêmes sources, il serait privé de nourritures et de soins nécessaires au traitement de ses pathologies chroniques.
Bien que ses proches et son avocat aient porté plainte, ils se sont heurtés au silence du procureur général de la République et du gouvernement congolais concernant le sort de ce député et de son état de santé actuel. |