Fraude électorale – Résurgence du trafic des cartes d’électeurs
Jeudi, 13 Octobre 2011
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La Commission électorale nationale indépendante est appelée à enquêter sur la situation qui tend à décrédibiliser le processus déjà mis en mal avec l’affaire de dépassement du nombre des députés dans certaines circonscriptions.
Depuis quelques temps, il est fait état d’une situation assez confuse d’achat des cartes d’électeurs par les candidats députés dans certaines communes de la capitale. Peu sûrs de se faire élire sur la base de confiance, certains candidats députés auraient pris l’option de maximiser leurs chances en se procurant des cartes d’électeurs auprès de leurs détenteurs moyennant une somme d’argent. Dans les communes de Ngaliema et de Mont Ngafula où ces pratiques sont dénoncées, des témoins allèguent que 20 000 francs congolais sont proposés aux personnes désireuses d’entrer dans le jeu.
Le paiement s’effectuerait cash, ce qui justifierait l’intérêt que manifestent les jeunes des communes concernées vis-à-vis de ce business d’un type particulier. Un doigt accusateur est pointé sur les candidats députés de la majorité qui, d’après certaines indiscrétions, seraient passés maîtres dans ce genre de pratique. « Grâce aux cartes achetées, leurs noms pourraient être cochés aisément sur les bulletins de vote de sorte à s’assurer un capital de voix déjà garanti », explique un habitant de Mont Ngafula.
À la Commission électorale nationale indépendante (Céni), aucune disposition n’est encore prise pour confirmer ou infirmer ces faits.
Cette affaire vient relancer le débat sur la fraude électorale lorsqu’on sait qu’au mois de juillet, des cartes d’électeurs destinées au centre d’inscription de Kisunzu, notamment à l’antenne de la Ceni/Gungu, ont été saisies par les agents de l’Agence nationale de renseignement. Un carton contenant quatre mille cartes d’électeurs avait été saisi entre les mains d’un individu, au grand dam de la Céni/Gungu qui l’avait finalement récupéré après enquête.
Dans le lot, il convient également d’épingler le phénomène « déportation » ayant élu domicile au Nord et Sud-Kivu. Il consiste, pour certains acteurs politiques, à faire inscrire des électeurs dans des circonscriptions éloignées de leurs lieux de résidence afin de maximiser leurs chances d’être élus. Il appartient à la Céni d’ouvrir l’œil pour décourager toute velléité de fraude tendant à la décrédibiliser, estime une certaine opinion.
Alain Diasso




