Avec des cadavres dans les placards, le régime Kabila, hanté par ses morts agonise lentement! Kinshasa, déjà privée d’Agoa pour non respect des droits de l’homme, continue sa folle descente aux enfers.
Avec des cadavres dans les placards, le régime Kabila, hanté par ses morts agonise lentement! Kinshasa, déjà privée d’Agoa pour non respect des droits de l’homme, continue sa folle descente aux enfers.
Le porte parole du gouvernement congolais, Lambert Mende excelle et surpasse dans la fourberie. L’exclusion de la RDC de la liste des pays bénéficiaires de l’AGOA en janvier 2011, loin d’être insignifiant est un camouflet pour le régime congolais qui essaie de minimiser la portée de cette mesure qui rattrape les pérégrinations d’un régime défaillant en fin de règne. Programme destiné à récompenser les pays en développement dans la bonne gestion à promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance auquel n’importe quel pays aurait bien souhaité figurer, le retrait de la RDC du programme de l’AGOA frappe moralement le gouvernement de plein fouet, l’interpellant sur son rôle direct dans la gestion des affaires lugubres dont la senteur de criminalité arpente les marches du perron du palais, pour s’installer dans l’antichambre du pouvoir suprême, au sommet même de l’état congolais.
La mort de Chebeya et la disparition mystérieuse de Bazana, la mort de Tungulu, la sortie médiatique manquée dans l’affaire du Général Munene, voilà quelques éléments qui doivent interpeller le pouvoir dans sa vision d’une gestion responsable et transparence des affaires de l’état.
« J’ai déterminé que la RDC n’effectuait pas les progrès nécessaires pour répondre aux critères » de l’Agoa, indique simplement Obama dans un décret. La France par l’intermédiaire de son ambassadeur chargé de droits de l’homme n’a pas dit le contraire. « J’ai donc décidé de mettre fin à la désignation de la RDC comme pays bénéficiaire » de ce programme qui facilite les exportations africaines vers les États-Unis pour soutenir le développement économique et les réformes démocratiques. Cette décision doit prendre effet le 1er janvier 2011.
La France, par l’intermédiaire de son Ambassadeur chargé des droits de l’homme ne dit pas autre chose. Quelle claque! Le refus de traduire le Général Numbi devant la Haute cour de Justice comme le voudraient les us et coutumes, est probant pour un régime qui défie le peuple et qui accepte de porter la responsabilité sur l’ exécution sommaire d’un homme pour lequel le gouvernement congolais n’avait aucun intérêt de le voir vivre. La justice, pressée pour dire le droit lambine de dire la vérité sur les conditions de cette mort qui ne sont jamais connues. La mise en scène de la mort de Chebeya fut un simulacre choquant défiant toute ingéniosité machiavélique qui ne peut pas être tolérée dans une société de droit où la transparence doit être de mise, sinon exemplaire et obligatoire. Dans ce cas aussi, l’exemple ne fut pas au rendez-vous. La prestance médiatique de Lambert Mende à ce sujet, comme dans beaucoup d’autres, fut un véritable désastre pour ceux qui attendaient des éclaircissements dans ce dossier et surtout pour le régime qui attendait d’être déchargé de tout soupçon qui planait sur lui. Comme si ça ne suffisait pas, deux mois à peine, monsieur Armand Tungulu trouvera la mort dans des conditions mystérieuses, et cette fois on ne pouvait mieux, c’est dans l’antichambre du Président de la République chez lui au Mont Ngaliema, celui là qui est sensé protéger! A ce jour, plus rien n’indique que la dépouille mortelle de monsieur Tungulu soit encore, quatre mois après, à la morgue centrale de l’hôpital générale de Kinshasa, comme veut le faire croire le régime de Kinshasa. Quand la justice congolaise pavoise et célèbre la victoire sur une pauvre veuve qui demande la restitution de la dépouille mortelle de son mari, cela donne des frissons! La justice belge s’est déclarée incompétente de dire le droit dans cette affaire, c’est tout, il ne peut pas être question de croire que l’affaire sur le fond soit classée pour autant. C’est à la justice congolaise de prouver maintenant qu’elle peut faire mieux, élucider en toute indépendance les conditions de la mort survenue à Tungulu et dire le droit dans l’ affaire Chebeya. Pire, on parle aujourd’hui malgré la rigueur dont se prétend la justice congolaise dans ce dossier, que la dépouille de Tungulu ait été remise par mégarde, à une autre famille qui l’aurait déjà enterrée, l’enquête serait en cours pour retrouver cette famille.
Pour d’autres les sources, le corps de Tungulu n’ a jamais séjourné dans cette institution, et si il y a été, il n’ y est plus à ce jour. Quelque soit la longueur de la procédure judiciaire, personne ne peut expliquer que quatre mois après sa mort, la justice congolaise dont on connait la célérité repressive ne soit pas toujours en mesure de remettre la dépouille à qui de droit, par contre, elle se complaît à détourner l’attention par des manœuvres dilatoires, frisant de viles bassesses.
On se rend compte, que malgré toutes les assurances données du point de vue enquête, ce dossier n’est judiciairement, encore nulle part, Joseph Kabila agit comme son alter ego Gbabo en Côte d’Ivoire pour gagner du temps. Cela ne présage rien de sérieux. Si le président Obama a tapé du poing sur la table, ce que la situation en RDC est complètement pourrie et ne montre aucunement un signe qu’elle puisse s’améliorer. C’est un véritable sujet d’inquiétude pour tout gouvernant responsable, un signe prémonitoire qui doit être analysé en toute minutie par les conseillers du président. Mais, que monsieur Mende trouve là une occasion pour minimiser le geste du président américain, voila ce qui sort de l’ordinaire pour un homme d’état qui doit garder toute proportion gardée, un tant soit peu un esprit de responsabilité et de discernement. Comment considérer un élève à qui on tire les oreilles tous les jours pour méconduite et qui se voit renvoyé de la classe pour ses erreurs répétitives mais qui trouve des justifications d’une puérilité inouïe prétendant que somme toute, il n’ a jamais été intéressé par le cours de son professeur. Mais pour quelqu’un qui assume des hautes fonctions de l’état, cela est impensable, ça fait tomber à la renverse. De tous ceux qui se sont succédés en qualité de porte parole du gouvernement, Mende a dépassé le comble de l’horreur, comme quoi personne n’a fait mieux jusqu’ici.. Même si le volume affaires commerciales entre les Etas-Unis et la RDC n’est pas important, comme le prétend monsieur l’ambassadeur des Etats-Unis qui intervient pour calmer le jeu, le seul fait d’être exclu de la liste est un fait très grave que les gouvernants congolais devaient interpréter le geste avec toute la rigueur qu’il se doit pour un pays responsable. Rien ne peut justifier que notre pays ne soit citer en exemple parmi les pays qui font preuve de la bonne gouvernance et de la bonne tenue des droits de l’homme. Minimiser l’acte du président américain qui est d’une grande portée symbolique est tout simplement irresponsable. Et à la veille des élections, l’on peut dire que la messe est dite.
Le privilège d’appartenir à la grande famille des grandes nations respectueuses des droits de l’homme n’est pas une sinécure.
Cet apanage ne doit pas seulement appartenir à d’autres nations; et pour la RDC, peu importe si on en fait pas partie?Quel raisonnement! Depuis le départ de l’AFDL de l’Est du pays jusqu’à son arrivée à Kinshasa le 17 Mai 1996, le système Kabila est poursuivi par l’obsession de l’ombre de la mort et sa route jonchée de cadavres dont il a difficile d’essuyer les traces.
Propos du Dr Kabeya Kandolo
2011




