Le SG de la DC a rendu public hier un mémorandum pour condamner l’emprisonnement du député Diomi Ndongala/TEMPETE ES TROPIQUES
DIOMI NDONGALA, NOUVEAU PRISONNIER POLITIQUE DE JOSEPH KABILA
Le SG de la DC a rendu public hier un mémorandum pour condamner cet acte qui enfreint les règles de la démocratie en RDC
Après l’enlèvement, le 8 avril dernier, du député Eugène Diomi Ndongala par des éléments de la police bien identifiés, la Radio France Internationale (RFI) a annoncé hier mercredi que l’infortuné serait déjà jeté au CPRK. Son parti, la Démocratie chrétienne, a publié un mémo pour dénoncer ce comportement.
Selon le mémo daté d’hier mercredi 10 avril courant, le 08/04/2013 à 22h00, un commando accompagné de 20 policiers débarquent au siège de la Démocratie Chrétienne sur Avenue Colonel Ebeya au numéro 7, défalquant les murs de la parcelle et agressant physiquement la sentinelle et toutes les personnes présentes sur le lieu, particulièrement Annie Fuala, secrétaire exécutive de la DC.
Ils demandent aux infortunés (entre un coup de crosse et une gifle) où se trouve Eugène Diomi Ndongala. Ils ne présentent aucun document légal justifiant la violation nocturne de domicile.
Par la suite, ils se rendent au Centre Cana, sur Avenue des Palmiers à la Gombe, où l’agent de sécurité qui est à la porte leur demande l’exhibition d’un document justifiant leur entrée nocturne dans l’enceinte du Centre. N’exhibant aucun mandat, ils défalquent le mur et brutalisent l’agent de sécurité.
Le commando pénètre à l’intérieur du Centre et agresse les réceptionnistes avant même de leur poser des questions : une s’en sortira avec des gifles et l’autre avec un bras tordu. Ils demandent ensuite de leur indiquer où se trouve le député Diomi Ndongala.
Le député Diomi Ndongala les approche demandant les raisons de ces violences et lui-même est agressé et jeté au sol par les policiers du commando, en recevant, entre autres, un coup de pied au bras.
Blessé, il sera amené à une destination inconnue. Aucun document n’est exhibé pour justifier cette descente violente. Aucune justification n’est donnée à Diomi Ndongala pour lui expliquer les raisons de cette descente violente et nocturne, contraire à la loi congolaise qui interdit toute action en exécution même d’ actes de justice la nuit.
Eugène Diomi Ndongala et l’agent de sécurité Mamba sont amenés vers une destination inconnue. La famille Diomi et les responsables de la Démocratie chrétienne alertent la Monusco et les Ong des droits de l’homme, malgré l’heure tardive, afin de demander leur aide pour localiser les personnes enlevées.
C’est l’agent de sécurité qui sera relâché tard la nuit, qui indiquera le lieu de détention de Diomi Ndongala et informera à la famille que celui-ci a été blessé au bras.
Le matin du 09 avril 2013, Eugène Diomi Ndongala est transféré du cachot de l’Inspection provinciale de la police au parquet général de la République.
Il sera auditionné tard l’après-midi par l’avocat général qui l’informera de l’existence d’un mandat d’amener à son nom, daté du 18 janvier 2013, selon lui.
Les avocats du député Diomi Ndongala mettront en exergue le fait qu’aucune invitation ou même convocation n’a jamais été envoyée au député Diomi Ndongala, dont la résidence est connue à Kinshasa par les services du PGR.
Après une brève audition pendant laquelle on lui reproche des accusations incohérentes contenues dans le réquisitoire du PGR daté juillet 2012, et sans affronter le fond des accusations, il sera placé directement en détention provisoire à la prison de Makala. Il devrait être auditionné encore hier mercredi 10 avril 2013.
Plusieurs sources internes au système judiciaire indiquent que le mandat d’amener formellement daté du 18 janvier 2013 a été en réalité émis le 08 avril 2013 et pré-daté. Elles confirment aussi que Diomi Ndongala n’a jamais été ni invité ni convoqué par les magistrats avant le 08 avril 2013.
Cela signifie que l’objectif de cette énième mise en scène et de l’action violente entreprise était manifestement d’humilier, tabasser et emprisonner le président de la Démocratie chrétienne.
Il sied de souligner que depuis le mois de décembre 2012, deux requêtes en inconstitutionnalité ont été introduites à la Cour suprême de justice par Maitre Richard Bondo, avocat de Diomi Ndongala, dénonçant l’inconstitutionnalité du réquisitoire du PGR daté du 19 Juillet 2012 ainsi que la procédure de la levée de l’immunité du député Diomi Ndongala, celle-ci n’ayant pas respecté plusieurs dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, ni la Constitution en vigueur en RDC.
Selon l’art.121 de la Constitution, les requêtes en inconstitutionnalité ont un effet suspensif de toute action judiciaire ou administrative.
Des lors, jusqu’à l’examen au niveau de la Cour suprême de justice des deux requêtes en inconstitutionnalité, l’action menée par la justice ou la police après le dépôt des deux requêtes est illégale. Surtout que le PGR ainsi que l’Assemblée nationale ont été saisis par des correspondances des avocats de Diomi Ndongala leur informant des recours en inconstitutionnalité valablement déposés.
La Ligue des Electeurs demande à la justice congolaise de faire preuve d’indépendance et respecter le droit au procès équitable.
Dans un communiqué de presse publié hier mercredi 10 avril, la Ligue des électeurs demande à la justice congolaise de faire preuve d’indépendance et respecter le droit au procès équitable dans l’affaire Diomi Ndongala.
Cette Ong rappelle que lundi 8 avril 2013, l’opinion a été alertée de l’enlèvement du député Eugène Diomi Ndongala, président de la Démocratie chrétienne (DC), parti membre de l’opposition et principal soutien d’Etienne Tshisekedi, président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social.
Le communiqué rappelle également l’enlèvement dont a été victime pour la première fois ce proche de Tshisekedi, et porté disparu le mercredi 27 juin 2012 dans la matinée alors qu’il se rendait à la cathédrale Notre Dame du Congo pour l’organisation de la manifestation de signature de la Charte constitutive de la Majorité présidentielle populaire (MPP), avant de se retrouver près de quatre mois après dans les rues de Kinshasa à la veille de la tenue du XIVème Sommet de la Francophonie.
TDT





