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RDC : Des « concertations » sans opposition /Afrikarabia

01 septembre 2013

RDC : Des « concertations » sans opposition

Les trois principaux partis d’opposition congolais, UDPS, UNC et MLC, ont annoncé qu’ils ne participeraient pas aux concertations nationales qui doivent débuter à Kinshasa le 4 septembre prochain. Un coup dur pour la majorité présidentielle qui espérait réaliser « l’union sacrée » autour de Joseph Kabila, affaibli politiquement depuis les élections contestées de novembre 2011.
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Joseph Kabila sera privé d’opposition lors des concertations nationales qui s’ouvriront le 4 septembre 2013. L’UDPS d’Etienne Tshisekedi, l’UNC de Vital Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba, (la DC et la MPP) …  boycotteront les assises nationales organisées par Joseph Kabila.

Le président congolais avait pourtant tout fait pour réussir son opération séduction à destination de la communauté internationale : réunir autour d’une même table majorité et opposition pour un « dialogue » censé « consolider la cohésion nationale et renforcer l’autorité de l’Etat« . Objectif moins avouable pour Joseph Kabila : retrouver un peu de sa légitimité perdue après les élections contestées de 2011, élargir sa majorité avec de nouveaux alliés et préparer sa possible candidature pour 2016.

Le piège
L’opposition a donc décidé de ne pas entrer dans le subtil jeu politique du chef de l’Etat, « un piège » pour certains, censé « cautionné un président illégitime« . Après de longs atermoiements et la promesse (alléchante) de la création d’un gouvernement d’union nationale à l’issu des concertations, les principaux opposants ont donc décidé de pratiquer la politique de la chaise vide.

diomi-prisonier-politique-aout-2012 Selon l’opposition, ces concertations ne respectent pas les préalables indispensables d’un dialogue équitable. Les opposants congolais demandaient de pouvoir revenir sur le contentieux électoral de 2011 et donc sur la légitimité même du président Kabila, « mal élu » après une fraude massive constatée par les principaux observateurs internationaux. L’opposition exigeait également « la libération des prisonniers politiques comme Eugène Diomi Ndongala« . « Hélas, tout de cela n’a pas été pris en compte » dans le règlement intérieur des concertations, a regretté Bernard Biando de l’Union des démocrates mobutistes (Udemo) sur Radio Okapi.

Un dialogue pour rien ?

Dans ce contexte, l’absence de l’opposition donne-t-elle encore un sens à ces concertations ? Plus vraiment. Seule la société civile et quelques « micros partis » peu représentatifs se retrouveront autour de la table, avec en face, une majorité présidentielle sûre de son hégémonie politique. Comme le soulignait un membre de l’opposition, les concertations se transformerons alors en « congrès de la majorité », sans aucune légitimité. L’image de « rassembleur » que voulait donner le président Kabila à cette occasion s’en trouve sérieusement écornée. Le boycott de l’opposition constitue donc un échec pour le chef de l’Etat. Un revers qui tombe au plus mauvais moment.

Alors que les forces gouvernementales reprennent l’avantage militaire face aux rebelles du M23 dans l’Est du pays, les concertations nationales pouvaient apparaître comme un geste de réconciliation nationale fort du président Kabila à l’égard de l’opposition.

Il n’en sera rien. De l’idée même de ces assises, ne restera que la volonté de « partage du pouvoir » du président Kabila, pressé de reconfigurer sa majorité en pratiquant de subtils débauchages en vue de briguer un nouveau mandat… bien loin de la recherche d’un hypothétique cohésion nationale.

Christophe RIGAUD –

Afrikarabia /

DC

Photo : Une affiche de campagne du président Joseph Kabila à Lubumbashi © Ch. Rigaud http://www.afrikarabia

un commentaire Poster un commentaire
  1. Avatar de Option binaire

    Cette lecture m a semble trop courte, merci bien pour le bon moment passe sur votre page.

    J’aime

    24 septembre 2013

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