BRISER LE CYCLE INFERNAL DES CONFLITS EN RDC: SOUTENONS UNE PAIX DURABLE, DONC LA JUSTICE
Un Tribunal spécial pour la RDCongo réprimant les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en RDC depuis 1996, est une nécessité pour nous assurer une paix durable.

Notre pays, la République Démocratique du Congo, est en proie à une souffrance qui n’en finit pas. Nous sommes prisonniers d’un cycle infernal de violence, une spirale qui nous étouffe, nous divise et nous prive de l’avenir que nous méritons. Et savez-vous ce qui alimente ce fléau ?
L’impunité ! Oui, l’impunité règne en maître en RDC et elle est devenue le poison qui corrompt notre société et compromet cycliquement notre paix.
UN CONSTAT AMER : L’IMPUNITE AU CŒUR DU CHAOS
Regardez autour de vous. Depuis des décennies, depuis 1996 pour être précis, notre pays est déchiré par des guerres fratricides, des massacres, des viols, des pillages. Nos enfants sont arrachés à leurs familles pour devenir soldats, nos femmes sont violentées, nos villages sont brûlés. Et qui sont derrière ces atrocités ?
Trop souvent, ce sont les mêmes personnages ! Ces seigneurs de guerre, ces criminels qui ont du sang sur les mains, reviennent sans cesse aux affaires. Pire encore, on les récompense ! On les intègre dans notre armée avec des grades, on leur donne des postes de responsabilité dans le gouvernement, comme si leurs crimes n’avaient jamais existé.
Comment peut-on demander à un peuple de croire en la justice quand ceux qui massacrent nos frères et sœurs sont promus au lieu d’être jugés ?
Comment peut-on parler de paix durable quand les bourreaux d’hier ambitionne au pouvoir en échange de la paix ?
C’est une aberration ! Ces pratiques ne font qu’enfoncer la RDC dans ce cycle infernal de violence.
Chaque fois qu’un criminel de guerre est réintégré, c’est un message clair envoyé à tous : chez nous, le crime paie. Et ce message détruit la confiance de notre peuple, démoralise nos soldats loyaux et brise l’espoir de nos enfants.
Les limites des efforts diplomatiques
Les Congolais, dans leur quête légitime de paix, saluent les efforts diplomatiques en cours, tels que les négociations régionales ou les accords de cessez-le-feu qui tentent d’apaiser les tensions dans notre pays.
Ces initiatives témoignent d’une volonté de mettre fin à des décennies de souffrances. Cependant, malgré ces efforts louables, les Congolais ne peuvent ignorer une réalité amère : les mêmes problèmes et les mêmes désastres se répètent inlassablement.
Les conflits armés, les massacres, les déplacements massifs de populations et les violations des droits humains perdurent, comme une plaie qui refuse de cicatriser. Pourquoi ? Parce que les racines profondes de cette crise – l’impunité et l’absence de justice – restent intactes.
Prenons l’exemple des guerres qui ravagent l’est de la RDC depuis 1996 : malgré de multiples initiatives diplomatiques, les atrocités continuent. Les seigneurs de guerre et les responsables de crimes graves sont souvent réintégrés dans les structures de pouvoir au lieu d’être jugés.
Cette récurrence des désastres montre clairement que les efforts diplomatiques, sans une base solide de justice, ne peuvent produire qu’une paix fragile. Les accords de paix, bien qu’ils offrent un répit temporaire, échouent trop souvent à briser le cycle de violence.
LA JUSTICE : UNE NECESSITE INCONTOURNABLE
Pour mettre un terme définitif à ce cycle infernal, il est impératif que justice soit rendue pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis depuis des décennies.
L’impunité est le carburant qui alimente la violence : tant que les auteurs de ces actes odieux ne sont pas tenus responsables, ils continuent de semer la terreur, convaincus que leurs crimes resteront sans conséquences. La justice, en revanche, envoie un message puissant : les atrocités ne seront plus tolérées. Elle restaure la confiance du peuple en ses institutions, offre une réparation aux victimes et pose les fondations d’une réconciliation véritable.
DES SOLUTIONS CONCRETES POUR AVANCER
Nous ne pouvons plus continuer à fermer les yeux. Si nous voulons briser ce cycle de violence, nous devons commencer par une décision courageuse : exclure les criminels de guerre des postes de pouvoir.
Ces individus, dont les mains sont tachées du sang de nos compatriotes, n’ont rien à faire dans les discussions qui décident de notre avenir. Les intégrer, c’est légitimer leurs actes. Les intégrer, c’est trahir les millions de victimes qui crient justice depuis leurs tombes ou leurs camps de déplacés.
Mais cette exclusion n’est qu’un début. Pour que la justice devienne réalité, des mesures concrètes s’imposent.
Voici quelques pistes :
Création d’un tribunal international spécial pour la RDC:
Une telle institution, composée de juges indépendants, pourrait enquêter et juger les responsables des crimes les plus graves, garantissant une impartialité souvent difficile à obtenir au niveau national.
Renforcement des mécanismes nationaux de justice : Les tribunaux congolais doivent être dotés de ressources, de formation et d’une indépendance suffisante pour poursuivre les criminels de guerre sans interférence politique.
Exclusion des criminels des sphères de pouvoir : Les responsables de crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ne devraient pas être autorisés à occuper des postes publics, car leur présence compromet la légitimité de tout processus de paix.
Ces solutions ne sont pas des utopies. Elles sont réalisables si nous, Congolais, et la communauté internationale, unissons nos forces. Inspirons-nous d’autres nations qui ont su sortir du chaos en rendant justice.
Établissons des commissions de vérité et Justice où les coupables devront répondre de leurs actes, sans pour autant leur offrir des strapontins politiques.
Un appel à l’action : la justice comme clé de la paix durable
Mes frères et sœurs, la justice n’est pas une option, elle est notre salut. Sans justice, pas de réconciliation. Sans justice, pas de paix durable.
L’impunité est une gangrène qui ronge notre nation, et il est de notre devoir de l’éradiquer. Les Congolais aspirent à une paix durable, et ils reconnaissent la valeur des efforts diplomatiques en cours. Personnellement je soutiens les efforts du processus de Washington. Mais les congolais savent aussi, par une expérience douloureuse, que ces efforts ne suffisent pas face à la répétition des mêmes tragédies.
Pour mettre fin à ce cauchemar, la justice doit triompher.
Seule une action déterminée contre l’impunité peut briser le cycle de violence et offrir à la RDC un avenir où les désastres d’hier ne se reproduisent plus.
Je m’adresse à vous, peuple congolais, mais aussi à nos leaders politiques et à la communauté internationale : prenons nos responsabilités !
Refusons que notre destin soit écrit par ceux qui nous ont fait tant de mal.
Exigeons une armée dirigée par des officiers honorables, un gouvernement au service du peuple et non des criminels recyclés.
Le temps de l’inaction est révolu ; il est temps d’agir, pour les victimes, pour notre peuple, pour notre nation et notre futur collectif.
Etablissons un Tribunal Spécial pour le crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en RDCongo depuis 1996.
Eugène DIOMI NDONGALA,
Président N. de la Démocratie Chrétienne, DC




