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KABILA A GOMA : LE DEFI INSOLENT D’UN HOMME QUI NARGUE LES CONGOLAIS

Joseph Kabila, l’ancien président congolais, n’a jamais eu peur de jouer avec le feu. En réapparaissant à Goma, fief instable de l’est de la RDC où le M23, milice soutenue selon Kinshasa et l’ONU par le Rwanda, il voudrait dicter sa loi et signer un retour provocateur.

Déchu de son immunité parlementaire, visé par des accusations de haute trahison et de collusion avec des groupes armés, Kabila choisit ce moment pour défier le pouvoir de Félix Tshisekedi. Mais ce n’est pas qu’un simple bras d’honneur à la justice : c’est une manœuvre qui sent le soufre, portée par un homme dont le passé, marqué par la soumission au Rwanda, les crimes économiques et les violations des droits humains, continue de hanter la RDC.

UN PASSIF QUI COLLE A LA PEAU

Kabila n’est pas un novice dans l’art de naviguer dans les eaux troubles. Propulsé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père « putatif », Laurent-Désiré Kabila, il a régné jusqu’en 2019, laissant derrière lui un pays exsangue et avec un budget national comparable à celui de certaines municipalités de villes européennes; le reste était capté par ses caisses noires.

Son règne a été entaché par des accusations persistantes de connivence avec Kigali, héritage d’une proximité remontant à ses années de formation au Rwanda ( au sein de l’armée rwandaise ) et à son ascension sous l’égide de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), soutenue par Paul Kagame.

Cette ombre rwandaise, qui a toujours pesé sur sa tête, refait surface aujourd’hui avec les soupçons d’une alliance avec le M23/AFC.

Des rumeurs tenaces font état de rencontres à Goma avec des figures politiques et autres émissaires rebelles. Ces tractations confirmeraient ce que beaucoup murmurent depuis des années : Kabila n’a jamais coupé le cordon ombilical avec sa mère nourricière, le Rwanda de Paul Kagame..

DROITS HUMAINS BAFOUES, RICHESSES PILLEES

Le bilan de Kabila est une litanie de désastres. Sous sa présidence, les violations des droits humains ont atteint des sommets. Massacres dans l’est, répression brutale des manifestations—comme celles de 2016-2018 contre son maintien au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel—, disparitions forcées, centaines de prisonniers politiques et exécutions extrajudiciaires ont marqué son ère. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), sous son contrôle, a orchestré des scrutins entachés d’irrégularités, tandis que les voix dissidentes étaient muselées, souvent dans le sang où bien l’instrumentalisation de la justice, comme votre serviteur…

Économiquement, Kabila et son clan ont été accusés de piller les ressources du pays. Des enquêtes, comme celles des Panama Papers, ont révélé des réseaux opaques de sociétés offshore liées à sa famille, tandis que des contrats miniers juteux (Emaxxon, Contrats Chinois), signés dans l’ombre, ont privé la RDC de milliards de dollars. Ce pillage systématique a laissé un peuple affamé dans l’un des pays les plus riches en minerais au monde.

UN « PLAN DE PAIX » QUI CACHE UNE DECLARATION DE GUERRE

À Goma, Kabila ne se contente pas de narguer les congolais. Son prétendu « plan de paix« , une critique au vitriol et une litanie de victimisations, est perçu comme une tentative de se repositionner sur l’échiquier national.

Mais ce document, loin d’apaiser, sonne comme une déclaration de guerre, même pas déguisée. En s’affichant dans une zone où le M23 prospère, il joue un jeu dangereux, flirtant avec des forces qui pourraient plonger l’est congolais dans un chaos encore plus profond. Les observateurs les plus avertis y voient une stratégie calculée : exploiter l’instabilité pour déstabiliser Tshisekedi, avec le soutien implicite de puissances régionales qui n’ont jamais cessé de tirer les ficelles dans l’ombre.

Le mot « PAIX » derrière lequel il cache son jeu, n’est qu’un écran de fumée pour masquer son objectif de revitalisation d’une rébellion en perte de vitesse, après le dernier cessez-le-feu imposé par les USA et le retrait de la dernière ville occupée, celle de Walikale.

UN PAYS EN OTAGE D’UN PASSE TOXIQUE

Kabila, avec son passif de compromissions, de répression et de prédation, incarne un Congo qui n’arrive pas à se libérer de ses démons. Sa présence à Goma n’est pas un simple coup d’éclat, mais un rappel cinglant que LES VIEILLES ELITES, PRETES A TOUT POUR REPRENDRE LE POUVOIR, N’ONT PAS DIT LEUR DERNIER MOT.

Celles-ci pourraient non seulement torpiller les fragiles efforts de paix dans l’est, mais aussi précipiter la RDC dans une nouvelle spirale de violence, au profit d’intérêts étrangers et au détriment d’un peuple déjà martyrisé et qui n’accepte plus de se faire coloniser par des pays voisins.

Dans ce théâtre d’ombres, une chose est sûre : Kabila, fidèle à lui-même, mise sur le chaos pour revenir au pouvoir par les mêmes moyens qui lui avaient permis d’y accéder, en 2001.

Eugène DIOMI NDONGALA

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