MINERAIS DE LA RDC : LE CHOC DES TITANS ENTRE CHINE ET USA
Dans l’arène géopolitique des ressources naturelles, la République démocratique du Congo est devenue un échiquier stratégique. Cobalt, cuivre, lithium : ses sous-sols regorgent de trésors convoités par les géants mondiaux. Longtemps dominée par la Chine, la donne pourrait changer avec un accord minier audacieux signé en juin 2025 entre la RDC et les États-Unis. Une question brûle les lèvres : les accords chinois vont-ils vaciller ? Plongée dans un duel de titans aux enjeux planétaires.
La Chine, colosse aux pieds d’argile
Depuis près de vingt ans, la Chine impose sa loi sur les minerais congolais.
Le pacte Sicomines, signé en 2007 par Joseph Kabila ( qui avait été accusé d’avoir hypothéqué 32 milliards d’actifs miniers pour des avances de 9 milliards qui se seraient perdus dans la nature et dans les poches des caciques au pouvoir à l’époque), a marqué les esprits : des gisements immenses contre – en théorie – des infrastructures, mais personne n’ a jamais vu un rapport déraillé des infrastructures sociales construites avec l’argent chinois !
Un « contrat du siècle » , qui a vu Pékin siphonner des richesses, comme avec l’achat en 2016 de la plus grande mine de cobalt au monde par China Molybdenum pour 2,65 milliards de dollars. Mais ce règne a un prix. Les critiques fusent : des ONG, comme CNPAV, pointent des accords déséquilibrés, chiffrant à 132 millions de dollars les pertes pour la RDC en 2024.
Même la renégociation de Sicomines toujours en 2024, avec 7 milliards de dollars d’engagements chinois ultérieurs, n’a pas calmé les esprits. Et quand Kinshasa a interdit les exportations de cobalt en février 2025, le message était clair : la RDC ne se laissera plus faire.
Les États-Unis entrent dans la danse
Face à ce rouleau compresseur chinois, les États-Unis ont dégainé une contre-attaque. Leur accord avec la RDC, baptisé « minéraux pour la sécurité« , n’est pas qu’une poignée de main. Il ouvre les portes des gisements stratégiques aux firmes américaines, en échange d’un soutien économique et militaire musclé. Objectif : briser la dépendance occidentale aux chaînes chinoises et sécuriser les métaux des batteries électriques. Des projets comme celui de KoBold Metals, financé par Bill Gates et Jeff Bezos avec 1 milliard de dollars dans le lithium de Manono, donnent le ton. « Nous voulons diversifier nos partenaires », a lâché le porte-parole du gouvernement congolais, en mars 2025. Traduction : les États-Unis sont là pour rester.
Un choc des titans aux retombées incertaines
Que devient la Chine dans ce nouveau décor ? Ses accords ne devraient pas s’effondrer d’un coup. Mais la pression monte.
L’arrivée des Américains offre à la RDC une carte maîtresse pour renégocier ses termes avec Pékin. « Cet accord pourrait secouer les approvisionnements chinois », prévient un analyste du secteur. L’interdiction temporaire des exportations de cobalt en 2025 a déjà donné des sueurs froides à Pékin. Forcée de réagir, la Chine pourrait lâcher du lest pour garder sa place. Pourtant, rien n’est joué.
En somme, les accords chinois tiennent encore debout, mais ils entrent dans une zone de fortes turbulences. La RDC, plus sûre de sa valeur, pourrait durcir le ton pour tirer profit de cette rivalité et compétition chino-américaine. Entre la Chine et les États-Unis, le match est lancé et les minerais congolais restent la mise ultime. Une saga géopolitique dont le prochain épisode s’annonce plein de rebondissements, surtout avec Trump à la maison blanche et une RDC qui ne laissera plus faire si facilement.
Marc Mawete,
Porte-parole DC




