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KINSHASA ETOUFFE SOUS LES EMBOUTEILLAGES : MES PROPOSITIONS CONCRETES A BREF, MOYEN ET LONG TERME

Kinshasa, notre vibrante capitale de la République Démocratique du Congo, est au bord de l’asphyxie.

Avec ses 14,3 millions d’habitants (selon les projections les plus récentes) et environ 1,5 million de véhicules, la ville croule sous des embouteillages monstres.

Routes étroites, infrastructures à bout de souffle, urbanisation anarchique : les causes s’accumulent, paralysant la métropole.

Pourtant, des solutions émergent, A COURT, MOYEN ET LONG TERME, pour libérer Kinshasa de ses chaînes de bouchons.

Sans entraver la liberté de circuler, ces mesures pourraient changer la donne.

UNE VILLE PRISE EN OTAGE PAR LES BOUCHONS

Chaque jour, les Kinois subissent un calvaire. Des heures perdues dans des files interminables, des klaxons assourdissants, une tension palpable.

Mettons le doigt sur les plaies profondes du problème :

la mauvaise planification urbaine, les routes insuffisantes, le manque de discipline des conducteurs mais aussi l’insuffisance d’agents de l’ordre, des travaux engagés d’une manière non coordonnée, tous ces facteur ne font qu’aggraver le problème des embouteillages.

Les infrastructures routières sont souvent délabrées, tandis que les pluies torrentielles transforment les rues en pièges. Le 6 avril 2025, le pont N’djili, submergé par les eaux, a immobilisé des milliers de véhicules pendant toute une nuit, symbole d’une ville à l’agonie.

DESENGORGER MAINTENANT : LES SOLUTIONS D’URGENCE

Pas besoin d’attendre des miracles.

À COURT TERME, des mesures concrètes peuvent faire la différence:

· Installer des feux tricolores intelligents ( connectés avec des caméras à un bureau central de contrôle de la circulation) et des robots de circulation – déjà expérimentés à Kinshasa – fluidifierait les carrefours.

· Reboucher les nids-de-poule, avec des travaux qui ne s’éternisent pas et effectués la nuit, dégager les stationnements anarchiques aussi bien des moto-taxi que des minibus, particulièrement envahissant et qui bloquent des bandes entières des carrefours plus critiques (exemple de Kitambo): des gestes simples mais vitaux, tout en étant immédiatement applicables !

· Sensibiliser au covoiturage pourrait aussi désengorger les artères. Il faut des solutions rapides et pragmatiques. Le temps presse.

· Augmenter la présence de la brigade routière sur les axes critiques.

MOYEN TERME : INVESTIR POUR RESPIRER

Sur quelques années, Kinshasa doit voir plus grand.

· Renforcer les transports publics avec des bus rapides et construire des voies de contournement pour éviter les goulots d’étranglement : voilà des pistes solides.

· Appliquer les lois avec rigueur, grâce à des caméras de surveillance, mettrait fin au chaos.

· Le gouvernement promet 1 500 bus d’ici cinq ans, mais le nerf de la guerre reste le financement et le transport en commun est gravement insuffisant.

Les partenariats public-privé (PPP) peut-être la clé pour transformer ces ambitions en réalité, dans un temps plus raisonnable, permettant des investissements privés focalisés sur les besoins immédiats de la ville.

À LONG TERME : REINVENTER KINSHASA

Et si Kinshasa osait une vraie révolution ?

· Construire des routes modernes, des métros ou des trains légers, réhabiliter et augmenter le réseau des trains entre la périphérie de Kinshasa et le centre-ville: ces projets audacieux demandent des fonds colossaux mais promettent une ville durable.

· Le train urbain pourrait être modernisé et le chemin de fer Kinshasa-Matadi étendu, pour connecter des quartiers périphériques de la ville à la Gombe.

· Une urbanisation repensée, avec des quartiers mixtes (services et habitations), réduirait les déplacements, décentralisant aussi les bureaux de l’administration publique vers la périphérie. Kinshasa peut devenir une ville intelligente, mais il faut une volonté politique inébranlable et un travail de projection rationnelle qui commence « immédiatement », pour se projeter dans le « futur ».

LES DEFIS QUI FREINENT LE CHANGEMENT

Rien ne sera facile. Le financement manque, la corruption ronge (des travaux mal exécutés, qui ne sont pas durables et s’éternisent), les routes sont toujours insuffisantes et mal entretenues.

Comment ne pas fustiger ces agents de l’ordre qui rackettent plus qu’ils ne régulent et qui sont toujours trop peu nombreux, surtout sur les axes les plus critiques pour la circulation et qui travaillent avec des horaires de « fonctionnaires » alors que les embouteillages démarrent des premières heures jusqu’ à tard la nuit !

Les pluies, comme celles qui ont noyé le pont N’djili récemment, rappellent l’urgence d’un meilleur drainage des eaux et d’un ramassage systématique des ordures, qui sont actuellement abandonnées honteusement sur les routes. Les déchets retirés des caniveaux nettoyés doivent être ramassés immédiatement et pas être abandonnés sur la chaussée, pendant des semaines, réduisant les espaces de circulation routière.

KINSHASA MERITE DE RESPIRER

Les embouteillages ne sont pas une fatalité. Avec des actions immédiates, des investissements bien orientés et une vision ambitieuse, Kinshasa peut retrouver sa liberté de mouvement.

Les Kinois ont le droit de circuler sans entraves et c’est réalisable : une réorganisation immédiate de la circulation est nécessaire.

Qu’attendent-elles, les autorités provinciales et aussi le gouvernement central, pour agir concrètement, plutôt qu’interdire arbitrairement aux kinois de circuler librement dans la capitale ?

Retroussons-nous les manches et commençons à bâtir une ville moderne, plutôt que travailler seulement sur les interdictions, les destructions et le mesure qui empêcherait définitivement aux kinois de vivre ;

il faut commencer à agir dans le sens « positif » du terme : bâtir, organiser les espaces publiques, investir sur la ville.

Détruire, interdire est certes facile, mais Kinshasa a besoin surtout d’une gouvernance positive, celle des bâtisseurs, agissant dans le bref, moyen et long terme.

Eugène DIOMI NDONGALA

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