WAZALENDO ET FDLR: DU CHAOS A LA RECONSTRUCTION. COMMENT TRANSFORMER DES COMBATTANTS EN CITOYENS

Le 27 juin 2025, à Washington, un moment historique se profile. Les dirigeants de la République Démocratique du Congo et du Rwanda s’apprêtent à signer un accord de paix, un texte forgé dans le feu de mois de négociations intenses. Cet espoir, scruté par le monde entier, ambitionne de clore des décennies de conflit dans l’est congolais, une région martyre où la violence a englouti des millions de vies et chassé des populations entières de leurs terres. Mais alors que les plumes s’apprêtent à danser sur le papier, une question fondamentale se pose:
comment convaincre des groupes armés comme les Wazalendo et les FDLR de rendre leurs armes sans déployer une force militaire pour les y contraindre ?
La réponse à ce défi pourrait bien sceller le destin de cet accord: un pas vers une paix véritable ou une chimère diplomatique de plus.
Des combattants aux racines profondes
Dans l’est de la RDC, les groupes armés ne sont pas de simples ombres fugaces.
Les Wazalendo, alias les « patriotes », ont émergé face à la menace du M23, une rébellion de proxy rwandaise. Regroupant des milices locales comme l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain ou la Nduma Defense of Congo-Rénové, ils se battent pour protéger leurs communautés, oscillant entre alliés des Forces armées de la RDC (FARDC) et forces indépendantes. À leurs côtés, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), composées en majorité de Hutus rwandais exilés et leurs descendants après le génocide de 1994, incarnent une autre pièce du puzzle. Kigali les considère comme une menace mortelle et leur présence sur le sol congolais attise les braises d’un conflit sans fin entre les deux nations.
Les efforts passés pour désarmer ces groupes ont souvent tourné au fiasco. En 2004, le programme de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR), porté par l’ONU, a vu des combattants reprendre les armes, abandonnés sans ressources ni solutions à leurs rancœurs.
UNE PAIX SANS FUSILS : DES IDEES AUDACIEUSES
Face à l’impossibilité d’imposer la paix par la force, l’accord mise sur l’ingéniosité et la persuasion.
VOICI LES CHEMINS PROPOSES POUR TRANSFORMER LES COMBATTANTS EN CITOYENS
Un avenir contre une arme; et si déposer son fusil ouvrait la porte à une vie meilleure ? L’accord prévoit des incitations économiques – emplois dans les mines ou les chantiers d’infrastructures – pour séduire les miliciens. « Apprendre à pêcher plutôt que donner un poisson pourrait offrir une alternative concrète à la guerre.
Une armée sous conditions: Intégrer certains combattants dans les FARDC reste une option, mais avec des garde-fous. Filtrage strict et formation poussée visent à éviter les mutineries du passé.
Des yeux neutres sur le terrain: un mécanisme de surveillance, porté par l’ONU et l’Union africaine, supervisera le processus.
Des destructions publiques d’armes et des rapports réguliers chercheront à bâtir la confiance. « Sans transparence, la suspicion empoisonne tout », a –t- il souligné le Président Eugène Diomi Ndongala dans une récente interview sur le sujet.
Leaders locaux et société civile seront mobilisés pour convaincre les combattants, s’inspirant de succès comme celui des leaders religieux acholis en Ouganda, qui ont démobilisé des rebelles par le dialogue.
Investir dans l’agriculture, les routes et l’éducation pourrait détourner les jeunes des groupes armés. « Le développement, c’est la vraie sécurité », martèle le leader de la DC, Eugène Diomi Ndongala, dans une récente interview à Radio Okapi.
Les Wazalendo se nourrissent de conflits fonciers et identitaires, les FDLR de la peur d’un retour au Rwanda. Réformes agraires et garanties de sécurité pour les rapatriés sont essentielles pour couper l’herbe sous le pied de la violence.
Les écueils d’un rêve fragile
Sans force pour les contraindre, certains groupes resteront sourds. Et puis, il y a l’argent : financer ces ambitieuses promesses demandera des ressources énormes, dont la disponibilité reste floue.
Si l’accord échoue, l’Est congolais replongera dans l’abîme, balayant des années d’efforts et condamnant des millions de vies à la souffrance. Mais s’il réussit, il pourrait métamorphoser une région gorgée de richesses en un symbole d’espoir pour l’Afrique centrale.
À l’aube de cette signature, les congolais retiennent leur souffle. La plume triomphera-t-elle du glaive ?
Ou le cycle infernal reprendra-t-il son cours ?
Tout repose sur la foi en un avenir sans armes, un pari audacieux, fragile, mais peut-être le seul possible.
Démocratie Chrétienne, DC,
Marc Mawete,
Porte-parole




