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KABILA : ÉCHECS EN RAFALE POUR UN MIRAGE DE LEADERSHIP, ENCORE A NAIROBI  CE 14/10/25              

Au cœur de Nairobi, le 14 octobre 2025, Joseph Kabila, l’ancien président de la République Démocratique du Congo fraîchement condamné à mort par contumace pour trahison et collusion avec le M23, orchestre une réunion discrète mais toujours déstabilisatrice.

Deux semaines à peine après ce verdict choc d’un tribunal militaire à Kinshasa, Kabila émerge de l’ombre pour tenter de rallier une opposition fragmentée. Son objectif affiché ? Forger un front uni contre le président Félix Tshisekedi, en discutant stratégies communes pour contester le pouvoir en place, tout en se repositionnant subtilement comme figure centrale pour monopoliser la scène politique.

Derrière cette initiative, plane l’ombre d’une ambition personnelle sans limites : relancer son influence politique dans un pays déjà déchiré par la guerre dans l’Est. Cette initiative n’est pas isolée dans la trajectoire de Kabila, qui multiplie les manœuvres depuis son exil pour se hisser à la tête de l’opposition congolaise. Déjà en janvier 2025, il s’était rendu à Addis-Abeba pour rencontrer des opposants en exile.

Puis, en février-mars de la même année, une autre réunion à Nairobi avait réuni une dizaine de ses fidèles protégés, dont Emmanuel Ramazani Shadary et Aubin Minaku, pour débattre de l’avenir politique du pays au milieu de la rébellion M23.

Plus récemment, en août-septembre 2025, Kabila est soupçonné d’avoir instigué, via ses liens étroits avec l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, un prétendu dialogue organisé par la Fondation Thabo Mbeki à Magaliesburg, en Afrique du Sud. Cette tentative, présentée comme un forum pour la sécurité et la paix en RDC, a tourné au fiasco : le gouvernement de Kinshasa l’a rejetée catégoriquement, accusant Mbeki de partialité et d’alignement sur Kabila, perçu comme un allié des rebelles.

Ces échecs répétés, y compris la tentatives similaire au Sénégal qui avait échoué à cause de l’hostilité du gouvernement sénégalaise qui l’avait interdite – sans oublier les « consultations » infécondes à Goma, à l’ombre des kalashnikovs des rebelles du M23, illustrent une stratégie persistante mais vouée à l’impasse, marquée par des divisions et un rejet croissant envers son leadership.

Parmi les participants à cette dernière réunion nairobienne, on retrouve toujours les mêmes larrons du Front Commun pour le Congo (FCC), sa plateforme d’antan, et des opposants en exil. Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre traqué pour détournement de fonds, s’est joint au groupe, aux côtés de Seth Kikuni, candidat déchu de la présidentielle 2023, et Franck Diongo, exilé en Belgique. Néhémie Mwilanya Wilondja, ex-directeur de cabinet de Kabila, Raymond Tshibanda, coordinateur de crise du FCC, José Makila, ancien ministre, Richard Muyej, ex-gouverneur du Lualaba, Kikaya Bin Karubi, conseiller proche, et Patient Sayiba, de sa garde rapprochée. Kabila lui-même, présent sur place, dirige les débats avec une autorité qui voudrait rappeler son autoritarisme de ses années au pouvoir.

Pourtant, cette initiative révèle les fissures béantes dans le front de l’opposition, par rapport à la personnalité de Kabila.

Car les absences remarquables soulignent un rejet clair d’un leader perçu comme toxique, entaché par ses liens présumés avec le Rwanda et le M23.

À noter que, malgré les accusations de collusion qui pèsent sur Joseph Kabila – y compris une alliance supposée avec Paul Kagame, vu comme l’autorité morale du M23 –, aucun rebelle du M23 ne devrait participer directement à cette réunion. Les discussions se cantonneraient à un cadre politique, sans implication visible des miliciens actifs dans l’Est du Congo, où les négociations de paix entre le gouvernement de la RDC et le M23/l’Alliance Fleuve Congo (AFC) reprennent justement à Doha.

Cette démarche de Kabila, bien que présentée comme un appel à l’unité, mérite une critique : elle frise l’irresponsabilité dans un pays qui fait l’objet d’une agression. En multipliant ces tentatives pour se repositionner au sommet de l’opposition – des rencontres à Addis-Abeba et Nairobi aux initiatives avortées comme celle de la Fondation Mbeki –, Kabila vise à déstabiliser les processus de paix en cours, ravivant divisions internes et suspicions de collusion avec la rébellion.

Plutôt que de promouvoir la stabilité, ces manœuvres semblent alimenter le chaos, renforçant les accusations de trahison qui le visent et exposant la RDC à une escalade de violence.

Dans un contexte où le pays a besoin de cohésion nationale pour contrer les ingérences étrangères et se reconstruire, ces initiatives égoïstes et égocentriques ne font que mettre en exergue le caractère toxique des manœuvre d’un homme politique controversé en quête désespérée de positionnement, pour revenir aux affaires, quelque soit le prix imposé aux congolais.

Eugène Diomi Ndongala,

Démocratie Chrétienne

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