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DE LA DEFENSE DES PAUVRES ET DES OPPRIMES A LA DESINFORMATION : LE DANGEREUX DERAPAGE DE MGR MUTEBA

Non, les accords signés à Washington ne contiennent aucune clause hypothéquant les ressources minières de la RDC pour 99 ans.

Cette allégation, de Mgr Fulgence Muteba Mugalu et diffusée pendant une prêche la veille de Noel (voir la vidéo en annexe) par l’archevêque de Lubumbashi et président de la CENCO, est infondée et malheureusement sans aucun soutien dans les textes officiels ou les analyses crédibles.

Ces accords – notamment le Partenariat stratégique USA-RDC sur les minéraux critiques (novembre-décembre 2025) et les Accords de paix RDC-Rwanda (juin et décembre 2025) – visent à promouvoir la paix dans l’est du Congo, à sécuriser des investissements américains dans le secteur minier et à diversifier et légaliser les chaînes d’approvisionnement en cobalt, cuivre, lithium et coltan. Ils prévoient un droit de première offre pour les entreprises US sur certains projets, la création d’une réserve stratégique d’actifs miniers, et une coopération renforcée en matière de transparence et de transformation locale. Mais ils restent des partenariats bilatéraux réversibles, fondés sur des investissements privés et des engagements mutuels, sans aucune cession irrévocable ni engagement souverain à ultra-long terme.

Il est profondément grave qu’un homme d’Église de la stature de Mgr Muteba relaie une telle désinformation.

Dans un contexte où la RDC traverse une crise existentielle, marquée par des décennies de guerre et de pillage, propager des rumeurs alarmistes sur une prétendue « vente » des richesses nationales pour un siècle risque de semer la confusion, d’attiser les divisions et de fragiliser un processus de paix déjà précaire.

La vérité et l‘honnêteté dans la parole publique sont des impératifs moraux absolus, surtout quand on parle au nom de l’Église et que des millions de Congolais aspirent à une stabilité durable.

D’ailleurs, loin d’être un piège irréversible, ces accords incluent des « clauses de résiliation » claires : chaque partie peut s’en retirer moyennant un préavis de 6 mois, préservant ainsi la souveraineté de la RDC. Cette flexibilité dément toute idée d’hypothèque éternelle et rappelle que ces textes sont des outils diplomatiques négociés.

En définitive, ces partenariats offrent une opportunité de sortir l’est du Congo du chaos, et d’attirer des investissements responsables et légaux.

Plutôt que des accusations non étayées, le débat public gagnerait à se concentrer sur les faits : exiger des bénéfices concrets pour le peuple congolais, une gouvernance rigoureuse et une paix effective sur le terrain.

La RDC mérite mieux que des fake news ou bien une voix ecclésiale qui ignore le pillage et la géocriminalité rwandaise pour se concentrer sur la diabolisation d’un processus de paix.

Un véritable berger ne fait aucun arrangement avec la vérité.

Eugène Diomi Ndongala,

Démocratie Chrétienne


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