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Si Diomi Ndongala était un Français !

Publié: 4 août 2012

Si Diomi Ndongala était un Français !

photo/Diomi Ndongala au un meeting de la DC au Stade des Martyrs

Les événements tragiques se bousculent en République démocratique du Congo au fil de jours au point où l’on ne sait vraiment pas lequel suivre, tous étant, vous en conviendrez avec moi, d’importance vitale. L’explosion de la guerre à l’est accapare totalement l’attention de tous dans la mesure où elle met à nu la fragilité de notre système de défense du territoire, la complicité au plus haut niveau de nos institutions républicaines dans cet énième coup du Rwanda contre le peuple congolais et enfin, la grande détresse des Kivutiens face aux affres de la guerre : morts, viols et errance intermittente pour ceux et celles qui peuvent encore se sauver.

Au-delà de cette situation gravissime, annonciatrice d’une balkanisation imminente de notre territoire, – si l’on continue à croiser les bras et à laisser faire les autres – il y a au cœur de la capitale congolaise une tragédie qui se consomme dans l’émoi le plus général et dans un silence mortifère comme si les tam-tam, fibres tendres de nos traditions, qui éveillent nos consciences et qui nous appellent à la solidarité agissante envers les faibles, envers ceux qui sont dans le malheur, bref, envers ceux et celles qui ont besoin de notre aide ont cessé subitement de résonner.

Diomi Ndongala, serviteur du peuple, qui n’a point besoin d’être présenté : députe national, président d’un parti politique qui a pignon sur rue depuis plus de 20 ans et surtout, un des leaders qui s’est révélé comme un véritable patriote et un fidèle collaborateur d’Étienne Tshisekedi à l’issue des élections tourmentées et truquées par la volonté de Ngoy Mulunda et compagnie au profit de Kabila, est porté disparu depuis le 26 juin dernier, jour de son enlèvement, soit plus d’un mois déjà. « Accusé » par la justice et enlevé par un certain Kaynama, alias esprit de mort, Colonel de l’armée, pour avoir violé deux mineures du coup, comme si une seule ne lui suffisait pas, Diomi n’a pas eu droit au procès comme on devait normalement s’y attendre.

Par un jeu de combinaison, posons par absurde une question banale dans le but d’interpeller les dirigeants de ce monde qui professent leur foi en la démocratie. Si Diomi Ndongala était un citoyen français, comment les Français en général allaient-ils réagir face à cette violation flagrante des droits humains ? Nous estimons qu’il faudra absolument poser cette question au Président français, François Hollande, avant qu’il ne pense à effectuer son voyage pour Kinshasa, lui qui – à juste titre,– penses diriger les affaires publiques autrement. Car, nous sommes outrés de voir tout ce beau monde fermer les yeux sur tout ce qui se passe au Congo.

Lors des élections dont la supercherie n’était pas à démontrer, ce beau monde nous a ravalé des théories pour soutenir l’insoutenable. En dépit de toutes les forfaitures et abus des droits humains perpétrés par le régime dictatorial de Kabila, les Occidentaux ferment les yeux et avalisent ce qui ne peut être nullement accepté chez eux. Si Diomi Ndongala était Français, sa disparition n’aurait pas durer trois jours sans que les grandes têtes au sein du gouvernement ne s’en expliquent, à défaut de tomber.

Au Congo-Kinshasa, on semble tolérer et accepter que la situation perdure malgré le précédent fâcheux de la mort de Chebeya et de la disparition de son chauffeur, Fidele Bazana, dont le corps n’a jamais été retrouvé jusqu’à ce jour. Des pressions furent exercées auprès du Roi Albert II à l’occasion de la célébration du cinquantenaire à Kinshasa pour le dissuader de ne pas s’y rendre, il y est allé donnant par-là le quitus à Kabila de continuer à tuer et à massacrer la population ouvertement.

Lors des élections présidentielle et législatives déjà évoquées, il y a eu atteinte à l’intégrité physique des gens. Plus de trente personnes furent tuées par les sbires de Kabila et leurs corps enlevés et jamais restitués à leur proche. Un autre cas, le président, Étienne Tshisekedi, est tenu jusqu’à ce jour en résidence surveillée sans aucune raison valable. Toutes ces violations de droits humains n ’émeuvent personne et l’on continue à soutenir Kabila. Si tel est le système qui régente le monde, pourquoi endormir les gens avec de beaux discours sur la démocratie, sur le respect des libertés fondamentales et surtout, pourquoi s’en prendre à certains régimes en ignorant complètement les abus que font d’autres ?

Le cas Diomi Ndongala est flagrant. Il est gravissime. Il offense la morale publique et porte atteinte aux libertés fondamentales d’un père de famille, d’une notoriété politique. En ce moment et peut-être déjà dès les premiers jour de sa disparition, il serait mort, assassiné et son corps dissimulé quelque part. Comment pourrions-nous accepter que le régime Kabila puisse impunément commettre de tels actes au su et au vu de tout le monde ? Quel message lance-t-on à la population et aux gouvernants ? Aux premiers, ne demande-t-on pas implicitement de se taire et de subir le sort malveillant des mains d’un dictateur et sanguinaire qui opère ouvertement sans crainte d’être inquiétés ? Et aux autres, ne donne-t-on pas la licence de tuer librement, n’importe qui et à tout moment, en se moquant de la justice internationale ?

Non ! Si Diomi Ndongala était Français, François Hollande ne dormirait pas tranquillement comme le fait aujourd’hui Kabila qui continue à ricaner sous cape en dépit des situations gravissimes qui accablent la république. Si Diomi Ndongala était Français, toute la presse du monde entier se serait jetée sur le dossier cherchant les responsables pour les incriminer ou tout le moins, pour élucider les cas afin d’en tirer les conséquences sur les plans politique ou juridique.

Lors de la campagne électorale, quand Étienne Tshisekedi, dans une de ses envolées oratoires eut un écart de langage pour stigmatiser le gangstérisme et la criminalité des agents commis à la sécurité de Kabila qui arrêtaient arbitrairement les membres et sympathisants de son parti, pour ne pas parler de l’opposition de façon générale, il eut un grand tolet partout au monde. Toutes les cloches des grandes églises retentirent pour condamner ses propos. Mais, devant des actes gravissimes de violation de droits humains d’un personnage public qui a eu le seul tort de s’opposer farouchement à la tricherie et au diktat de Kabila de diriger le pays par défi, on croit encore rêver, François Hollande n’a toujours pas décidé s’il va participer ou non au sommet à Kinshasa. Et reposons la même question, si Diomi Ndongala était un citoyen français, François Hollande allait-il demeurer insensible à son cas ? S’il se décidait d’entreprendre, en dépit tout, le voyage de Kinshasa, serait-ce pour aller légitimer le régime frauduleux et illégitime de Joseph Kabila ?

Madame Ndongala a exprimé son ras le bol devant le système injuste et mafieux qui détient, s’il est encore en vie, son mari, en défiant toutes les règles jurisprudentielles. Le cas Ndongala met à l’épreuve la sincérité de ceux qui dirigent ce monde. Où êtes-vous pour lever votre voix contre la séquestration d’un individu ? Pourquoi acceptiez-vous que Kinshasa puisse être le laboratoire des calamités et des traitements inhumains et nauséeux sans aucune réprobation ?

Non ! Nous voulons écouter l’écho de vos voix se lever pour exprimer votre indignation.

Non ! Nous voulons que cesse ce système de répression des libertés individuelles, de tueries, de condamnations extrajudiciaires qui sont légion à Kinshasa. En affichant votre indifférence et peut-être, votre dédain comme vous le faites maintenant, vous condamnez, consciemment ou inconsciemment tout un peuple au martyr.

Nous voulons voir si François Hollande ira à Kinshasa pour marcher sur la tombe de Ndongala ou pour réclamer son corps.

MWAMBA TSHIBANGU/CI

Des sources crédibles au sein de l’ANR [Agence Nationale de Renseignement] à Kinshasa confirment que, le président de la Démocratie Chrétienne (DC) et porte-parole de la Majorité présidentielle populaire (MPP), Eugène Diomi Ndongala, risque de subir le sort de Fidèle Bazana Edadi. C’est-à-dire, son corps ne sera jamais découvert ! Pour rappel, le 2 juin 2010, le corps de Floribert Chebeya Bahizire, directeur de la Voix des Sans Voix (VSV), une ONG des Droits de l’homme en RDC, a été découvert dans sa voiture à la périphérie de Kinshasa. Son assistant et chauffeur, Fidèle Bazana Edadi, est porté disparu. Son corps n’a jamais été retrouvé. Le même scénario risque de se répéter dans l’affaire Diomi Ndongala.

Les mêmes sources confirment également que, sur ordre d’Hippolyte Kanambe alias «Joseph Kabila», l’imposteur tutsi rwandais au pouvoir à Kinshasa, Eugène Diomi Ndongala a été enlevé le mercredi 27 Juin 2012 à Kinshasa, par le Colonel Kanyama alias « esprit de mort »

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