L’ombre rwandaise sur la RDC: les secrets d’une guerre clandestine révélés par un reportage NBC
Dans l’est de la République démocratique du Congo un drame se joue depuis novembre 2021, une guerre sournoise qui déchire des vies et redessine les cartes géopolitiques.

À la manœuvre, tapi dans l’ombre, le Rwanda de Paul Kagame tire les ficelles d’une déstabilisation brutale, révélée au grand jour par le reportage choc de NBC News, Hidden Invasion: Inside Rwanda’s Covert War in Eastern Congo- Invasion cachée : Au cœur de la guerre secrète du Rwanda dans l’est du Congo.
Voici une plongée dans cette crise où ambitions troubles, richesses convoitées et souffrances humaines s’entrelacent, tel que relaté par le reportage de NBC News.
UNE GUERRE PAR PROCURATION
Tout commence avec le M23, ce groupe rebelle qui, depuis 2021, ensanglante le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. En janvier et février 2025, Goma et Bukavu, deux villes clés, tombent sous leur contrôle. Le bilan est terrifiant : 7 000 morts, des centaines de viols, 5 millions de déplacés.
Des rues jonchées de corps, des hôpitaux submergés, des camps de fortune saturés – l’horreur s’installe. Mais derrière ce chaos, un état à la manoeuvre : le Rwanda. Kigali soutient le M23, arme ses combattants, orchestre ses offensives. Paul Kagame, lui, joue l’innocent, prétendant que ces rebelles défendent les Tutsis congolais. Les faits le contredisent.
Des rapports classifiés, des images satellites et des témoignages accablants dressent un tableau implacable : 5 000 soldats rwandais occupent des pans entiers de l’est congolais, contrôlant 5 millions d’âmes. Bases militaires, centres d’entraînement, tranchées – l’empreinte rwandaise est partout. En mai 2022, des soldats capturés lors d’une attaque du M23 portent des insignes rwandais. Le masque tombe.
Les motivations de Kigali sont un cocktail explosif. D’abord, l’ethnie : protéger les Tutsis de l’est de la RDC, proches de l’élite rwandaise. Ensuite, la sécurité : traquer le FDLR, ce groupe hutu lié au génocide de 1994. Mais le vrai moteur, ce sont les minerais. Coltan, or, lithium – l’est congolais est un coffre-fort à ciel ouvert. Le Rwanda veut sa part, sécuriser son influence, asseoir sa puissance économique. Cette guerre clandestine n’est pas qu’une question de survie ; c’est une stratégie froide, calculée.
UN CARNAGE HUMANITAIRE
Les victimes, elles, paient le prix fort. En deux mois, début 2025, 10 000 viols sont recensés – près de la moitié touche des mineurs. Quatre mille hommes et garçons s’évaporent en mai, engloutis par les exécutions ou les enlèvements. Human Rights Watch pointe les crimes de guerre du M23, avec le Rwanda en complice présumé.
À Kanombe, cimetière militaire rwandais, 900 tombes fraîches s’alignent, mais les familles n’ont pas le droit de pleurer. La guerre tue des deux côtés de la frontière, dans un silence assourdissant.
L’IMPUISSANCE INTERNATIONALE
Face à ce désastre, le monde tergiverse. Les États-Unis, sous Trump, veulent un accord de paix pour verrouiller l’accès aux minerais congolais. Mais Kagame snobe les sommets, ricane des sanctions, lance un provocateur « allez au diable« . En mars 2025, le M23 se retire de Walikale – un recul tactique, pas une capitulation. Les pressions occidentales patinent et le Rwanda défie, impuni.
VERS UN EMBRASEMENT REGIONAL ?
Cette guerre n’est pas qu’un duel RDC-Rwanda.
Elle menace d’enflammer l’Afrique centrale. En jouant avec le feu, Kigali pourrait inspirer d’autres nations à suivre son exemple, plongeant le continent dans un chaos plus vaste. Pour la RDC, la paix reste un mirage tant que les mains étrangères fouillent son sol.
Le reportage de NBC News claque comme un coup de fouet : le Rwanda est le grand architecte de cette déstabilisation et le reportage en donne les preuves…
Derrière les discours, les preuves s’amoncellent, les vies s’effacent, et les enjeux – ethniques, sécuritaires, économiques – s’entremêlent dans une toile mortelle.
Seule une réponse globale, audacieuse, pourrait briser ce cycle infernal de violence dont les congolais paient le lourd prix.
Reportage en français:
Reportage en anglais:
Eugène DIOMI NDONGALA




