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PAIX EN AFRIQUE CENTRALE: WASHINGTON, ENTRE ESPOIR ET VIGILANCE, LA RENAISSANCE DE LA RDCONGO EN JEU

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Kinshasa, 14/06/2025

Chers compatriotes,

Nous sommes à un tournant décisif pour l’avenir de notre pays. Les pourparlers de paix entre la République Démocratique du Congo, le Rwanda et le groupe rebelle M23, repris récemment à Washington sous la facilitation des États-Unis et du Qatar, portent en eux l’espoir de la paix longtemps attendue.

Ces discussions, qui ambitionnent de conclure un accord d’ici fin juin 2025, ne sont pas seulement une opportunité diplomatique: elles sont une nécessité vitale pour mettre fin à des décennies de conflits qui ont déchiré nos terres et nos âmes.

Le conflit dans l’est de la RDC n’est pas une simple querelle territoriale. Il est le fruit amer d’une histoire complexe, héritée des cicatrices passées… Depuis des années, la RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce groupe armé qui, selon des rapports accablants de Human Rights Watch, Amnesty Internationale et des Groupes d’Experts de l’Onu sur la RDC, a exécuté des civils à Goma et ailleurs. Le Rwanda, de son côté, se dit menacé par des milices hutus comme les FDLR opérant depuis notre sol. Cette spirale de méfiance a coûté cher : plus de 7 000 morts, un million de déplacés et une région riche en ressources pillée au détriment de ses habitants.

Mais au milieu de cette tragédie, une lueur d’espoir émerge. À Doha, en avril 2025, un cessez-le-feu a été signé entre la RDC et le M23, un premier pas fragile mais significatif.

Aujourd’hui 14/06/2025, à Washington, les délégations techniques travaillent à un accord plus large : le retrait des 5 000 soldats rwandais de notre territoire, la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 2021 et la création d’un mécanisme conjoint pour neutraliser les groupes armés.

Ces avancées, si elles se concrétisent, pourraient changer la donne.

Ne nous voilons pas la face : la route vers la paix est semée d’embûches. Le Rwanda, malgré sa participation aux pourparlers, tarde à s’engager pleinement, laissant planer des doutes sur sa volonté réelle. Les accusations d’exploitation illégale de nos minerais – coltan, or, lithium – par Kigali, étayées par des enquêtes des Nations Unies, alimentent une méfiance tenace. Comment envisager une coopération sincère lorsque notre souveraineté est bafouée?

La RDC l’a dit clairement : aucun partenariat économique ne verra le jour sans le retrait total des troupes rwandaises et le respect absolu de notre intégrité territoriale.

Et pourtant, les enjeux économiques sont au cœur de ces négociations. Les États-Unis voient dans cet accord une chance d’attirer des investissements occidentaux, notamment pour traiter nos minerais au Rwanda et contrer l’influence chinoise. Une telle perspective pourrait injecter des milliards de dollars dans notre région de l’Afrique Centrale. Nous devons veiller à ce que ces richesses servent d’abord notre peuple.

Les facilitateurs de ces pourparlers, en particulier les États-Unis, portent une lourde responsabilité. Leur crédibilité repose sur leur capacité à garantir un processus équitable, où les besoins des populations locales priment sur les appétits économiques.

La pression internationale est essentielle, mais elle doit être exercée avec sagesse.

Exiger le retrait des troupes rwandaises avant toute signature, comme le demandent Washington et Kinshasa, est un signal fort.

En tant que fils de cette terre, je rêve d’un est de la RDC apaisé, où nos enfants grandissent loin des bruits de guerre, où nos déplacés retrouvent leurs foyers, où nos ressources financent des écoles et des hôpitaux plutôt que des armes.

Ces pourparlers à Washington peuvent être le premier chapitre de cet avenir.

Mais cet espoir ne doit pas nous rendre naïfs. Nous devons rester vigilants face aux risques de compromission, face à ceux qui pourraient privilégier leurs intérêts au détriment des nôtres.

Chers compatriotes, la paix est un combat. Elle exige de nous tous – citoyens, dirigeants, voisins – un effort collectif pour surmonter les rancœurs et bâtir un destin commun.

Je vous appelle à soutenir ces pourparlers, à faire entendre votre voix pour une paix juste et durable.

À nos partenaires internationaux, je dis : soyez à la hauteur de vos engagements.

Ensemble, écrivons une nouvelle page pour notre région, une page où la coopération triomphe de la division, où la prospérité naît de la justice, où la paix devient notre héritage commun.

Que Washington soit le début de cette renaissance de la RDCongo.

Eugène DIOMI NDONGALA,

P.N. Démocratie Chrétienne, DC

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