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LA COUR AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME JUGE LE RWANDA POUR LES CRIMES DE GUERRE DENONCES PAR LA RDC

Pour Eugène Diomi Ndongala : « Cette décision marque un tournant décisif pour les victimes de l’Est de la RDC. La Cour va maintenant traiter le fond de l’affaire et donner son jugement imposable aux parties ».

Dans la salle solennelle de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), la République Démocratique du Congo a remporté une victoire décisive contre le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali de semer la terreur dans l’est congolais à travers son soutien à la milice de proxy du M23-AFC, un groupe armé responsable de massacres, de pillages et de déplacements massifs. Ce jeudi, la Cour a balayé d’un revers de main toutes les objections du Rwanda, se déclarant compétente pour juger cette affaire explosive. Une décision qui, pour nous, Congolais, résonne comme un cri de justice dans un pays meurtri par des décennies de conflits orchestrés depuis l’extérieur.

UNE BATAILLE JUDICIAIRE AU CŒUR DE L’AFRIQUE

Ce procès, le premier du genre entre deux États africains devant la CADHP, n’est pas qu’une joute juridique : c’est un symbole.

La RDC, par la voix de ses avocats, a dressé un réquisitoire implacable contre le Rwanda, accusé de financer et d’armer le M23 pour déstabiliser l’est du pays. Depuis 2021, les Kivus, ces terres riches, sont le théâtre de crimes odieux : écoles rasées, villages brûlés, populations chassées. Kinshasa ne mâche pas ses mots : Kigali, sous la férule de Paul Kagame, est le marionnettiste de cette tragédie. Des rapports onusiens corroborent ces accusations, malgré les dénégations véhémentes du Rwanda, qui ose accuser la RDC de complicité avec les FDLR, ces rebelles rwandais réfugiés au Congo.

Le Rwanda a tenté de bloquer la machine judiciaire dès le départ, arguant que la Cour n’avait ni compétence ni juridiction, que les faits se déroulaient hors de son territoire, que Kinshasa n’avait pas épuisé les recours régionaux. Des arguties balayées ce 26 juin par les juges d’Arusha, qui ont déclaré la requête congolaise recevable. Le message est clair : la justice africaine ne pliera pas face aux manœuvres dilatoires. Kigali a désormais 90 jours pour répondre sur le fond, tandis que la RDC disposera de 45 jours pour répliquer.

Le verdict final, attendu dans les mois à venir, pourrait redessiner les contours de la responsabilité étatique en Afrique, surtout que le Rwanda refuse la compétence aussi bien de la CPI que de la Cour Internationale de la Haye.

UN VENT D’ESPOIR POUR LES VICTIMES

Dans les rues de Goma, Bukavu ou Kinshasa, cette décision est accueillie comme une lueur d’espoir. Maître Georges Kapiamba n’a pas caché sa satisfaction : « C’est une victoire dans notre lutte contre l’impunité. Nous saluons le gouvernement congolais et l’équipe de défense, tout en restant mobilisés aux côtés des victimes».

Eugène DIOMI NDONGALA, Président de la Démocratie Chrétienne, DC enfonce le clou : « Cette décision marque un tournant décisif pour les victimes de l’Est de la RDC. L’agression rwandaise ne restera pas impunie. La Cour va maintenant traiter le fond de l’affaire et donner son jugement imposable aux parties ».

La RDC demande des réparations, le retrait des troupes rwandaises et la fin du soutien au M23. Des exigences légitimes.

Cette affaire est un test pour la CADHP, une institution souvent critiquée pour son manque de mordant. Si le Rwanda, connu pour son intransigeance, défie un verdict défavorable, l’Union africaine (UA) devra montrer les dents, au risque de voir sa crédibilité s’effriter.

Ce procès pourrait devenir un précédent historique, prouvant que les États africains peuvent être tenus responsables des crimes commis au-delà de leurs frontières.

Mais la route est semée d’embûches. Le Rwanda, fort de son influence régionale et de son image de nation disciplinée, ne se laissera pas aisément condamner. Kigali a déjà claqué la porte de la CEEAC le 8 juin, dénonçant une instrumentalisation par Kinshasa. Et pourtant, paradoxalement, un accord de paix préliminaire a été paraphé le 20 juin entre les deux pays, avec une signature officielle prévue ce 27 juin à Washington. La diplomatie et le prétoire, dans cette affaire, dansent un tango complexe.

Un cri congolais pour la dignité

Pour le leader de la Démocratie Chrétienne, Eugène DIOMI NDONGALAle seul congolais à avoir gagné un procès international au Tribunal des droits de l’Homme de l’ONU contre le régime Kabila qui le détenait injustement comme prisonnier politique, jugement 2465/2016 – ce procès est plus qu’une affaire judiciaire : « C’est une question de dignité. Pendant trop longtemps, l’est de la RDC a été le terrain de jeu des ambitions étrangères, un cimetière à ciel ouvert où l’impunité régnait en maître. Cette victoire préliminaire à Arusha est un signal fort : la RDC ne courbera plus l’échine ».

Et la CADHP, sous le regard de l’Afrique entière, devra prouver qu’elle est outillée pour jouer son rôle de gardienne des droits de l’homme en Afrique.

En attendant, les Congolais gardent les yeux rivés sur Arusha. Pour les victimes des Kivus, pour les générations futures, ce procès est une promesse : celle d’un Congo debout, qui refuse de plier face à l’injustice. À Kigali de répondre, à la Cour de trancher, à l’Afrique de juger.

Pour la Démocratie Chrétienne, DC,

Le Porte-parole,

Marc Mawete

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