L’ONU MET LE RWANDA FACE A SES CONTRADICTIONS: UN RAPPORT DU GROUPE D’EXPERTS DEMASQUE KAGAME
L’ONU MET LE RWANDA FACE A SES CONTRADICTIONS : UN RAPPORT EXPLOSIF DU GROUPE D’EXPERTS DE L’ONU SUR LA RDC, EN TRAIN D’ETRE OFFICIALISE, DEMASQUE LE REGIME DE PAUL KAGAME
Kinshasa, 3 juillet 2025 – Un rapport brûlant du Groupe d’experts de l’ONU sur la République démocratique du Congo, fraîchement divulgué en ce début juillet, vient d’enflammer les tensions dans la région des Grands Lacs.
Ce document, qui n’a pas encore atterri sur les plateformes officielles du Conseil de sécurité, fait déjà des vagues avec des révélations accablantes : le Rwanda, accusé de longue date de jouer un double jeu, serait le marionnettiste derrière la rébellion M23 dans l’est congolais.
Mais ce n’est pas tout. Le rapport met aussi à nu un trafic d’or et coltan à grande échelle et des alliances troubles au cœur de l’armée congolaise. Plongée dans un dossier qui pourrait redessiner la géopolitique régionale.
Une bombe diplomatique
Selon des informations obtenues par Reuters le 2 juillet, le rapport – dont la publication officielle est attendue incessamment – dresse un tableau sans concession.
Le Rwanda, sous la férule de Paul Kagame, est pointé du doigt pour son contrôle direct sur les forces du M23, un groupe armé qui sème la terreur dans le Nord-Kivu. Entraînement militaire, fourniture d’équipements, coordination tactique : « Kigali serait au cœur d’une machine de déstabilisation », selon Eugène Diomi Ndongala, le leader de la DC.
Ces accusations pourraient porter un coup dur à la crédibilité du Rwanda, loué pour sa stabilité mais critiqué pour ses ambitions régionales qui déstabilisent ses voisins.
Mais le Rwanda ne se laisse pas faire. Dans une série de tweets cinglants, Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a essayé de balayer ces allégations, les qualifiant de « recyclage de vieilles accusations ». Une ligne de défense classique pour Kigali, qui a toujours nié même l’évidence de son implication dans les conflits congolais, malgré des rapports antérieurs – comme celui d’août 2022 – ayant déjà soulevé des accusations similaires.
L’or, nerf de la guerre
Le rapport ne s’arrête pas là. Il braque les projecteurs sur un autre scandale : le pillage des ressources congolaises. Des quantités colossales d’or, extraites illégalement dans l’est de la RDC, transiteraient par le Rwanda et l’Ouganda, alimentant un commerce juteux qui finance groupes armés et corrompt élites locales. Ce n’est pas une nouveauté – les minerais du Congo attisent les convoitises depuis des décennies – mais l’ONU semble cette fois déterminée à nommer les coupables.
Une armée congolaise sous tension
À Kinshasa, le rapport risque de faire grincer des dents. Les experts pointent du doigt l’intégration de milices, y compris les controversées FDLR, dans les rangs des Forces armées de la RDC (FARDC). Cette stratégie, censée renforcer l’armée face aux rebellions, est un pari risqué : elle expose le gouvernement à des accusations de collusion avec des groupes responsables de graves violations des droits humains. Les FARDC elles-mêmes ne sont pas épargnées, avec des signalements d’abus commis aux côtés de ces milices alliées
Un timing révélateur
Pourquoi ce rapport fait-il surface maintenant ? Le calendrier n’est pas anodin. Publié dans la foulée de la résolution 2783 du Conseil de sécurité, adoptée le 30 juin 2025, qui prolonge le régime de sanctions sur la RDC jusqu’en juillet 2026, le document s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques accrues. La RDC accuse le Rwanda d’ agression, tandis que Kigali reproche à Kinshasa de fermer les yeux sur les milices anti-rwandaises. L’Ouganda, également épinglé, reste en retrait, mais son rôle dans le trafic de minerais pourrait compliquer ses relations avec ses voisins.
Le rapport, probablement le dernier du mandat précédent des experts (clos le 1er juillet), devait être soumis en juin, comme ses prédécesseurs (S/2024/432 en juin 2024, S/2024/969 en décembre 2024). Son retard apparent – ou sa diffusion initiale via des fuites – suggère une volonté de contrôler l’impact de ses révélations. Mais dans une région où la vérité est une arme, l’attente d’une publication officielle ne fait qu’attiser les spéculations.
Un appel à l’action
Ce rapport n’est pas qu’un constat : c’est un défi lancé à la communauté internationale.
Les sanctions de l’ONU, prolongées par la résolution 2783, doivent-elles être renforcées ?
Le Conseil de sécurité osera-t-il confronter le Rwanda, un acteur désormais très controversé ? Désormais, sa crédibilité est aussi en jeu, les accusations contre le régime de Paul Kagame étant lancées par ses propres experts…
Marc Mawete,
Démocratie Chrétienne, DC




