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MANIFESTATIONS IMPOSEES: QUAND LE M23/RDF OBLIGE LES VICTIMES A ACCLAMER SES BOURREAUX

En décembre 2025, face à la résolution 2808 de l’ONU (19 décembre 2025) exigeant leur retrait des zones occupées, les rebelles de l’AFC/M23/RDF ont orchestré une manifestation forcée à Goma le 22 décembre pour fabriquer l’illusion d’une légitimité et d’un soutien populaire qu’ils ne possédaient pas.

Dès l’aube, la ville et une partie de Nyiragongo ont été paralysées : commerces, pharmacies et marchés fermés sur ordre rebelle, rues bloquées par un important dispositif sécuritaire.

Des habitants, particulièrement des jeunes, ont été embarqués de force dans des camions par les « chefs d’avenue » (structures imposées par les rebelles) pour être conduits aux points de rassemblement, où ils devaient brandir pancartes ( préparées par les rébelles en avance) et scander slogans en faveur du maintien de l’AFC/M23/RDF, notamment à Uvira.

Des exemples concrets illustrent ce caractère coercitif :Un témoin anonyme a confié : « Nous avons été embarqués dans des camions […] Tout cela parce que nos chefs d’avenue nous l’ont exigé », soulignant la peur des représailles (Tazama RDC, 22/12/2025).

D’autres résidents ont décrit une population «prise en otage», avec ordres stricts de fermeture des activités et menaces implicites dans un contexte d’occupation marqué par exactions (Opinion-info.cd et Beto.cd, 22/12/2025).

Des vidéos montrent aussi le sort réservé aux jeunes récalcitrants, violemment malmenés pour leur refus de se prêter à la mise en scène.

Ailleurs, comme à Sake et Masisi, des vraies manifestations et marches de colère ont eu lieu, mais contre l’occupation rwandaise, même si la répression a été brutale, avec au moins un mort enregistré parmi les « vrais manifestants congolais » : quand la résistance déjoue la propagande…

Sake, décembre 2025
Marche spontanée à Sake, Nord Kivu, décembre 2025.

Le porte-parole du gouvernement congolais a dénoncé ces « manifestations forcées » sur X le jour même : « Obliger les victimes de participer à une manifestation des bourreaux ne changera en rien l’image tristement et mondialement connue de tortionnaire » attribuée au M23 et au Rwanda (Ouragan.cd, 22/12/2025).

La presse internationale (BBC, Reuters, HRW, Amnesty International) documente depuis des mois et abondamment le climat de terreur imposé par le M23/RDF depuis la prise de Goma (janvier) et Bukavu (février) : exécutions sommaires, tortures, recrutements forcés, déplacements contraints de populations et interdiction d’activités de la société civile indépendante (rapports HRW et Amnesty, février-mai 2025).

Ce contexte rend toute participation « volontaire » hautement invraisemblable, les rassemblements servant de propagande sous menace.

Nombreuses Sources des médias congolais soutiennent le caractère forcé des manifestation à l’ombre des kalashnikovs:

Tazama RDC (22/12/2025) : Témoignages d’embarquements forcés et paralysie imposée ;

Beto.cd

(22/12/2025) : Cri de détresse de la population forcée, fermetures ordonnées ;

Opinion-info.cd

(22/12/2025) : Manifestation imposée prenant la population en otage.

Privé d’un véritable ancrage populaire, le M23/RDF recourt systématiquement à la coercition pour simuler une légitimité, dans un régime d’occupation fondé sur la peur et la coercition, certainement pas sur l’adhésion congolaise.

Eugène Diomi Ndongala,

Démocratie Chrétienne.

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