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LE PHARE 24.08.12: CRI D’ALARME DES ONG DES DROITS DE L’HOMME

LE TEXTE DE LA CONFERENCE DE PRESSE DES ONG DES DROITS DE L’HOMME DE LA RDC

COLLECTIF DES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES DES DROITS DE L’HOMME EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

POINT DE PRESSE DU 23/08/2012

Le Collectif des Organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme est vivement préoccupé par la disparition de Monsieur Eugène Diomi Ndongala, Président National e la Démocratie Chrétienne (DC)  et la façon dont le gouvernement gère avec légèreté celle-ci. Monsieur Eugène Diomi Ndongala, député élu de Kinshasa, est porte-parole de la Majorité Présidentielle Populaire, MPP en sigle, plate-forme politique de soutien à Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).

En effet, l’opinion se souviendra que le  26 juin 2012 aux environ 22h0, un groupe de policiers sous le commandement  du Colonel Kanyama, commandant de la police  nationale district de la Lukunga, ville de Kinshasa, est descendu à la permanence de la Démocratie Chrétienne, sise 7 b Avenue Colonel Ebeya dans la commune de la Gombe, et il a investi les lieux. Messieurs Nsoni Zau et Ntino Kololo, respectivement élément de la police nationale congolaise commis à la garde de Monsieur Diomi Ndongala et Maçon  travaillant à un chantier de ce dernier, seront mis aux arrêts et embarques de 23 heures au commissariat de la police District de la Lukunga communément appelé camp Lufungula et des policiers laissé en faction atour des lieux. Monsieur Diomi Ndongala avait, quant à lui, quitté la permanence à partir de 18h00 pour rentrer à sa maison où il était attendu par des invités.

En date 27 juin 2012, Monsieur Diomi Ndongala va quitter sa maison aux environs de 12 heures pour la Cathédrale Notre Dame du Congo où devait se tenir la manifestation de la signature solennelle de la Charte de la Majorité Présidentielle Populaire, plate-forme politique de soutien à Monsieur Etienne Tshisekedi et dont il est le porte-parole. Il sera enlevé en cours de route et amené vers une destination inconnue.

Contre toute attente, une grande  campagne médiatique va être orchestrée  faisant état d’un prétendu viol sur deux mineurs par Monsieur Diomi Ndongala et lui-même est donné d’abord comme arrêté et par la suite en fuite. La présomption d’innocence est bafouée et avec elle, l’immunité parlementaire du député Diomi Ndongala.

Les informations qui se recoupent provenant de sources sérieuses et concordantes, conformément au monitoring des ONGDH,  renseignent toutes que Monsieur Diomi Ndongala se trouve depuis la date de son enlèvement, soit près de 60 jours, entre les mains des forces de sécurité, notamment, dans l’ordre,  l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) Garde Républicaine (GR), Comité de Sécurité de l’Etat (CSE), ex Conseil National de Sécurité (CNS), sans aucun contact  ni avec les membres de sa famille de ses conseils. En outre, celui-ci se trouverait dans un état de santé préoccupant, l’infortuné souffrant  notamment d’une hernie nécessitant une opération chirurgicale urgente.

Le Collectif des ONGDH se rappelant de la disparition du Docteur SOSO du Mouvement de Libération du Congo (MLC) en 2007 et du montage grossier ayant entouré le double assassinat de Messieurs Floribert Chebeya et Fidel Bazana Edadi, défenseurs des droits de l’homme, en 2010 dans les installations de la Police nationale congolaise, prend au sérieux les informations relevées ci-haut.

Il sied de noter que les plaintes déposées respectivement en date du 26 juin et 16 Aout 2012 auprès de l’Auditeur général des Fardc et du procureur General de la République demeurent sans suite et le Parquet General de la République qui a été très actif pour attester la prétendue thèse du viol et faire valoir la procédure de flagrance  pour justifier la descente musclée de la police sur les lieux et les perquisitions pour le moins illégales faites en violation des articles 22 et 23 du code de procédure pénale au siège de la Démocratie Chrétienne, s’est subitement enfermé dans un silence complice.

Tout porte à croire que nous sommes en face, une fois de plus, d’un montage grossier du pouvoir en place tendant à réduire au silence un opposant gênant.

Vu  ce qui précède, le collectif des ONGDH tient à rappeler que même en cas de flagrance «  toute personne arrêté doit être immédiatement informée des motifs de son arrestation et de toute accusation portée contre elle et ce  dans la langue qu’elle comprend.

Elle doit être mise  immédiatement en contact avec sa famille ou avec son conseil » art. 18 de la Constitution et « nul ne peut être ni soustrait ni distrait  contre son gré du juge que la loi lui assigne » (art. 19 de la Constitution). En outre, l’article 1 de l’Ord-Loi N° 78-001 relative à la répression des infraction flagrantes dispose : » Toute personne arrêtée à la suite d’une infraction flagrante ou réputée comme tell, sera aussitôt déférée au parquet et traduite sur le champ à l’audience du tribunal ».

En conséquence, le collectif exige ce qui suit :

–        La libération immédiate et sans conditions de Monsieur Eugène Diomi Ndongala au cas où des griefs sérieux seraient retenus contre lui, de le déférer devant son juge naturel pour se défendre.

–        La libération immédiate et sans conditions de toutes personnes proches de Monsieur Diomi Ndongala dont Messieurs Nsoni Zau et Ntinu Kololo, en détention préventive au pavillon 8 de la prison  centrale de Makala ;

–        Que cessent tous les actes de harcèlement et d’intolérance politique contre les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’homme ;

–        L’ouverture d’une enquête judiciaire impartiale sur l’enlèvement de Monsieur Eugène Diomi Ndongala et l’arrestation de ses préposés à la suite des plaintes déposées ;

–        Que cesse l’instrumentalisation de la justice et des services de l’Etat à des fins politiciennes.

Fait à Kinshasa, le 23 août 2012

Pour le COLLECTIF DES ONGDH :

1.      LES AMIS DE NELSON MANDELA POUR LES DROITS DE L’HOMME (ANMDH)

2.      LIGUE DES ELECTEURS (LE)

3.      OBSERVATOIRE CONGOLAISDES DROITS DE L’HOMME (OCDH)

4.      COMITE DES OBSERVATEURS DES DROITS DE L’HOMME (CODHO)

5.      COMITE DES DROITS DE L’HOMME MAINTENANT (CDHM)

6.      ASSOCIATION CONGOLAISE POUR L’ACCES A LA JUSTICE (ACAJ)

7.        ASSOCIATION AFRICAINE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME (ASADHO)

8.       FEMMES DES MEDIAS POUR LA JUSTICE AU CONGO (FMJC)

9.       TOGES NOIRES

10.      VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)

11.       CENTRE DES DROITS DE L’HOMME ET HUMANITAIRES (CDH)

12.       SYNERGIE CONGO CULTURE POUR LE DEVELOPPEMENT (SCCD)

http://www.youtube.com/watch?v=fTBmvt9egBA&feature=player_embedded

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