Promesse tenue hier à la Place Sainte Thérèse
L’Udps, l’Unc, l’Ecidé, la Dc, la Mpp, la Cvd, les Fac, le Mpcr, le Cder… invitent Joseph Kabila à un dialogue d’ici la fin du mois d’octobre afin » d’organiser son départ en douceur «
Comme annoncé il y a de cela une semaine, l’Opposition politique congolaise s’est réunie hier lundi 4 août 2014 à la Place Sainte Thérèse/Ndjili, dans la commune qui porte le même nom, à l’Est de la ville de Kinshasa, afin de mobiliser la population contre toute révision constitutionnelle dans le sens de prolonger le nombre de mandats de Joseph Kabila.
Une véritable démonstration de force, au regard du nombre très élevé de Congolais venus nombreux suivre le message d’espoir, sans achat de conscience, ni promesse de billets de banque au terme de la manifestation. L’important était d’être rassuré que l’actuel régime cédera effectivement le bâton de commandement en 2016, tel que prévu dans la constitution, et qu’il n’y aura aucune révision allant dans le sens de toucher à l’article 220 au profit d’une poignée de Congolais qui ne pensent qu’à leurs propres ventres et à ceux de leurs enfants.
En ligne d’attaque, L’UDPS d’Etienne Tshisekedi représentée par le SG Bruno Mavungu, l’UNC de Vital Kamerhe, la MPP à travers Pascaline Kudura, la DC de Diomi Ndongala, les Fac de Martin Fayulu, le RCD/K Ml de Mbusa Nyamwisi, l’Ecidé, le Cder de Jena-Lucien Bussa, le Mpcr Jean-Claude Mvuemba Luzamba, l’Udemo de Nzanga Mobutu, l’Upc de Thomas Lubanga Dillo, ainsi que les alliés de la société civile représentés par Christopher Ngoy Mutamba, président de la société civile du Congo.
Le bloc est donc constitué pour faire respecter la constitution à travers le départ du régime actuel après les élections de 2016. Et, au besoin, lui garantir la sécurité après avoir libéré le fauteuil présidentiel. Ces opposants invitent en effet Joseph Kabila, à un dialogue d’ici la fin du mois d’octobre, afin » d’organiser son départ en douceur « .
Dans son message, Bruno Mavungu, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a déclaré que l’Opposition veut amener Joseph Kabila à ce dialogue pour organiser son départ en douceur, de manière à préserver la paix dans le pays.
A en croire ce haut cadre de l’Udps, ce dialogue serait conforme à l’accord d’Addis-Abeba signé le 24 février 2013 par onze chefs d’Etats africains. » Joseph Kabila a fait sortir un autre jeu en parlant des élections. La famille politique de Mr Kabila est actrice dans ces élections. Nous attendons le retour de Kabila des Etats-Unis, pour que nous allions au dialogue pour organiser son départ « , a affirmé Bruno Mavungu.
Le SG de l’Udps a indiqué que son parti a adressé des correspondances à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies et au président américain, Barack Obama, pour leur faire part de la manière dont le pays est dirigé par Joseph Kabila en dénonçant les violations des droits de l’homme perpétrées par les forces de défense et sécurité.
Pascaline Kudura, porte-parole a.i de la Majorité présidentielle populaire (MPP), a évoqué le cas des personnalités politiques de l’Opposition qui croupissent dans des prisons pour leurs opinions. L’exemple le plus illustratif étant celui de l’honorable Eugène Diomi Ndongala, incarcéré au Cprk pour sa lutte de la vérité des urnes, à la suite des élections bâclées de 2011.
De son coté, Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC,) pense que le dialogue inclusif, selon l’accord cadre d’Addis-Abeba, ne devait pas laisser place aux concertations nationales qui, du reste » constituent un échec « .
» Ces concertations nationales ont été une tricherie de M. Kabila. La résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies exige un dialogue inclusif. Il a monté une histoire à sa taille, et les résultats c’est ce que nous connaissons. Il veut réviser la constitution et cherche le referendum. Nous devons l’obliger à partir « , a-t-il indiqué.
Quant aux expulsions de Brazzaville et de l’Angola, JB Ewanga pense que c’est l’une des preuves que le pays est mal dirigé.S’agissant de la révision constitutionnelle, tous les ténors de l’opposition et quelques représentants de la société civile présents hier au terrain Sainte Thérèse ont dit » niet « .
Un leader d’un parti a lancé un slogan » Tout sauf Kabila en 2016 » en appelant l’opposition à l’unisson.
Malgré l’absence d’Etienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Martin Fayulu, la population s’était mobilisée pour répondre à l’appel.Chose étrange, le meeting a été autorisé par le gouverneur de la ville de Kinshasa. Les éléments de la police ont été dépêchés sur le lieu afin d’encadrer les manifestants, pour éviter le débordement surtout que c’était une manifestation publique.
L’opinion se pose la question de savoir pourquoi le pouvoir en place, bien connu pour sa répression sanglante contre les manifestations de l’opposition, a autorisé cette fois-ci un tel rassemblement.
Certains analystes pensent que le sommet Usa-Afrique auquel prend part Joseph Kabila, ouvert depuis hier lundi 4 août 2014 à Washington, aurait sans nul doute une forte influence sur l’évènement de Kinshasa.
Car un seul coup de feu serait entendu à Washington, et cela ternirait davantage l’image du n°1 Congolais à qui l’administration Obama a déjà demandé de ne pas réviser la constitution et ne pas se maintenir au pouvoir après 2016. Le pouvoir en place a autorisé donc cette manifestation de l’Opposition pour montrer à la face du monde qu’en RDC, les manifestations publiques sont permises. Alors que c’est complètement le contraire qui se fait.
Car la répression a toujours été accompagnée de bastonnades, maltraitances, arrestations, incarcérations et tortures, sans compter l’usage de bombes lacrymogènes, voire de tirs à balles réelles.
Par Lefils Matady
http://latempete.info/demonstration-de-force-de-lopposition-a-ndjili/
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