LA MPP ET LA DC ADRESSENT UN MEMO A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE:ELLES EXIGENT LA LIBERATION DES PRISONNIERS POLITIQUES AVANT TOUT DIALOGUE / TEMPETE DES TROPIQUES

*
le Memorandum en integralité:
MEMORANDUM DE LA MAJORITE PRESIDENTIELLE POPULAIRE, M.P.P. EN SIGLE, ET DE LA DEMOCRATIE CHRETIENNE, D.C. EN SIGLE, A L’ATTENTION DE S.E. M. BAN-KI-MOON, SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES ET AUX ENVOYES DE L’UNION EUROPEENNE, DES ETATS-UNIS, DE L’UNION AFRICAINE ET DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE.
La Majorité Présidentielle Populaire, MPP en sigle, et la Démocratie Chrétienne, DC en sigle, tiennent à exprimer toute leur inquiétude par rapport à la grave crise politique que traverse la R.D.Congo en ce moment, à cause d’une impasse politique généralisée et, il faut l’avouer, savamment entretenue, afin d’empêcher l’organisation de l’élection présidentielle en septembre 2016, comme prévu par la Constitution actuellement en vigueur.
Plus particulièrement, les organisations de la jeunesse, très soucieuses de leur avenir, estiment que les problèmes politiques qui secouent en ce moment la R. D. Congo devraient être résolus à travers un Dialogue Politique essentiellement centré sur le lancement d’un processus électoral (dont notre pays est actuellement dépourvu), à quelques mois seulement de la date constitutionnellement prévue pour l’élection présidentielle.
Le constat est pour le moins dramatique :
1. En R.D.Congo, en ce moment, il n’y a pas de calendrier électoral ;
2. Le fichier électoral n’est pas viable ni mis à jour, excluant jusqu’à présent près de 8 millions de jeunes devenus majeurs d’âge depuis 2011, en violation de l’art. 5 de la Constitution;
3. Le financement alloué depuis 2012 pour la tenue des élections et inscrit au budget national depuis cette date a été détourné pour d’autres finalités non inscrites au budget et seulement une infime partie a été versée à la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI en sigle, en vue d’organiser les élections;
4. Aucune opération technique de fiabilisation du fichier électoral n’a été effectuée à ce jour ;
5. Un calendrier électoral inapplicable et inappliqué a été rendu public en février 2015 et aucun scrutin prévu n’a été organisé selon ce calendrier, devenu caduc; d’ailleurs, nos formations politiques l’avaient déjà défini comme « irréaliste » depuis sa publication, exigeant, entre autres, l’inversion de l’ordre des scrutins.
6. La communauté internationale ne peut participer au financement des élections en l’absence d’un calendrier réaliste.
7. Aucune forme de décrispation politique n’ a été concrétisée, malgré les engagements diplomatiques de libérer les prisonniers politiques en République Démocratique du Congo. A cet effet, les organisations de la jeunesse de la Mpp et de la DC demandent à la communauté internationale et particulièrement aux Nations Unies, d’exiger la libération des leaders de l’opposition politique et de la société civile et cela avant tout Forum Politique crédible et dans l’organisation duquel elles seront directement ou indirectement impliquées.
I. SITUATION SOCIO-POLITIQUE EN R.D. CONGO
Sur le plan politique, la situation de la R.D.Congo est marquée par un blocage, consécutif à l’absence d’un véritable dialogue entre la majorité au pouvoir et l’opposition.
A ces insuffisances du processus de démocratisation s’ajoute une situation des droits de l’homme catastrophique.
Parallèlement, à l’absence de processus électoral s’ajoute une répression inacceptable des droits civils et politiques, avec la détention arbitraire des opposants et de tout dissident qui ose dénoncer les dérives du pouvoir en place à Kinshasa :
nous citons le cas emblématique du Président National de la Démocratie Chrétienne et Porte-Parole de la Majorité Présidentielle Populaire, l’Honorable Eugène Diomi Ndongala, qui a fait l’objet d’un harcèlement politico-judiciaire particulièrement violent et de longue date, à cause de son activisme politique pacifique contre la fraude électorale ayant caractérisé les élections présidentielles et législatives de 2011. Élu dans la ville de Kinshasa, l’Honorable Eugène Diomi Ndongala fonda la plateforme politique MPP et décida de ne pas siéger au parlement issu de la fraude électorale, revendiquant un dialogue politique afin de faire face à la crise de légitimité. Enlevé et après embastillé sur la base d’accusations risibles, torturé et privé de ses biens, Eugène Diomi Ndongala demeure, pour la jeunesse de la MPP et de la DC, un symbole de résistance pacifique face à l’arbitraire: voilà pourquoi nous revendiquons sa libération immédiate.
Malade et expressément privé de soins, l’Honorable Eugène Diomi Ndongala a introduit en octobre 2013 une plainte auprès du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies afin de dénoncer son arrestation et détention arbitraires, à la suite d’un procès juridiquement nul et non avenu et qui viole le Pacte International Relatif aux Droits civils et Politiques, dont la RDC est signataire. Son cas est toujours suivi par l’Union Interparlementaire qui exige sa libération et s’apprête à envoyer à Kinshasa une délégation, dans les semaines à venir, expressément pour rencontrer l’Honorable Eugène Diomi Ndongala.
Nous citons aussi les cas des défenseurs des droits de l’homme M. Firmin Yangambi et Christopher Ngoy, ceux des jeunes militants des mouvements citoyens arrêtés à Kinshasa et à Goma, auxquels s’ajoutent tant d’autres dissidents, tous victimes d’accusations fantaisistes et d’une instrumentalisation flagrante de la justice à des fins politiques.
II. SITUATION SECURITAIRE, DROIT A LA LIBRE EXPRESSION ET LIBERTES DES MEDIA
L’impasse et la répression politique ne sont pas les seuls problèmes graves qui secouent la RDC en ce moment. En effet, la situation sécuritaire est très inquiétante pour la population de la RDC, avec des massacres au Nord-Kivu, où plus de 600 personnes ont été exécutées à l’arme blanche près de la ville de Beni au cours des derniers 14 mois, et la macabre découverte, à Kinshasa et au Katanga, en décembre 2014, de fosses communes contenant des centaines de cadavres ensevelis nuitamment par des militaires et dont l’origine reste à déterminer. Le régime Kabila, refusant toute enquête indépendante sur l’identité et les circonstances de la mort des citoyens congolais qui y sont enterrés, fait preuve d’ aucun respect de la dignité humaine. A ces massacres à grande échelle s’ajoutent plus récemment ceux près de la ville de Lubero (Nord-Kivu) où une centaine de personnes ont été froidement exécutées à l’arme blanche au cours des dernières semaines.
A cet effet, nous ne pouvons que saluer la décision des Nations Unies de reprendre la coopération militaire entre les Forces Armées congolaises et la Monusco.
Le droit à la libre expression, socle de toutes les libertés, n’est pas respecté au Congo-Kinshasa et une censure systématique plane sur les media aussi bien publics que privés, dont certains demeurent interdits de diffusion. Un cas emblématique est celui du brouillage – devenu systématique – du signal de la Radio France Internationale, RFI, à l’occasion de chaque manifestation de l’opposition politique.
Le succès de la recente ville morte du 16 février 2016, que nous avons soutenue, démontre que la population congolaise demande le changement.
III. NECESSITE DE LA TENUE D’UN VERITABLE DIALOGUE INCLUSIF
Dans le contexte politique actuel, caractérisé par le piétinement des droits civils et politiques, la proposition d’un Dialogue pour trouver des réponses aux graves problèmes qui se posent dans notre pays n’est pas à banaliser. En effet, elle n ‘est rien d’autre que la concrétisation des obligations qui incombent à la R.D.Congo, selon le volet de politique intérieure de l’Accord Cadre, souscrit par la R.D.Congo à Addis-Abeba en 2013, avec onze pays d’Afrique Centrale et 4 organisations internationales.
Il sied de souligner l’incapacité des institutions politiques issues des élections frauduleuses du 28 novembre 2011 de fonctionner normalement et de donner des réponses aux défis électoraux, politiques, sécuritaires et économiques qui se posent au Congo- Kinshasa.
Voilà pourquoi, d’ailleurs, le Forum politique appelé « Concertations Nationales », tenu en 2013, a échoué dans sa recherche affichée de trouver des solutions aux graves problèmes qui se posent en RDC, à cause de son approche strictement institutionnelle dans laquelle les forces politiques et sociales, qui contestaient les élections législatives et présidentielles de novembre 2011, n’étaient pas associées.
Certes, un Dialogue National qui puisse être considéré comme inclusif et représentatif du panorama politique congolais ne devrait jamais éluder la question politique centrale de la libération préalable des prisonniers politiques. A ce propos, le leader historique de l’opposition congolaise, M. Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Président National de l’Udps, vient récemment d’exiger leur libération immédiate, aussi bien dans un discours qu’il a adressé à la nation congolaise le 08/01/2016 que dans une correspondance officielle du 09/01/2016 adressée au Secrétaire Général de l’Onu, S.E. Ban-Ki -Moon.
Le respect de la Constitution de la RDC et du nombre de mandats présidentiels sont aussi des exigences incontournables pour la tenue d’un Dialogue National Inclusif qui puisse apporter des solutions à la grave crise institutionnelle qui sévit en République Démocratique du Congo.
Néanmoins, nous constatons que la majorité au pouvoir en RDC multiplie les manœuvres dilatoires pour retarder aussi bien la libération des prisonniers politiques que le dialogue.
IV PROPOSITIONS DE LA MPP / DC POUR SORTIR DE L’IMPASSE POLITIQUE ACTUELLE
Pour sortir de cette situation de blocage et favoriser l’instauration d’une démocratie apaisée, au sein de laquelle tous les acteurs puissent jouer chacun sa partition, la Démocratie Chrétienne et la Majorité Présidentielle Populaire ont déjà formalisé et rendu publiques quelques pistes de solution :
1. la libération des prisonniers politiques avant le lancement du Dialogue ;
2. La présence d’une facilitation internationale;
3. Le lancement dans le meilleur délai, par la facilitation, d’un comité préparatoire devant organiser techniquement le dialogue ;
4. Le lancement dans le meilleur délai de la phase technique de la préparation des élections par la CENI, en parallèle avec la recherche d’un consensus national sur le processus électoral par la classe politique au sein du Dialogue (devant se pencher essentiellement sur la révision de la Loi électorale ; la préparation d’un calendrier électoral consensuel ; la libération des media et le respect du droit d’expression, de réunion et de manifestation pendant la phase pré-électorale ; la sécurisation des populations à risque).
Il serait irresponsable, de notre part, de ne pas évoquer les conséquences néfastes qui découleraient de la persistance de l’impasse politique actuelle, aussi bien sur le plan politique que social, car l’absence de processus électoral en RDC risque d’exposer le pays à l’instabilité politique, économique et sécuritaire, de plus dans un moment de récession économique internationale. En d’autres termes, la banalisation de la crise politique actuelle pourrait faire reculer dangereusement le processus de démocratisation, ramenant la RDC à une situation comparable à celle du Zaïre de 1996.
Aussi, serait-il nécessaire d’évoquer la mauvaise interprétation du Dialogue que la majorité artificielle au pouvoir en RDC propose aussi bien aux citoyens congolais qu’à l’opposition politique dans son ensemble.
Le Dialogue, officiellement annoncé depuis novembre 2015 et toujours en gestation depuis des mois, semble être présenté comme un simple « slogan de campagne », au contenu flou et qui est annoncé depuis des mois sans approche politique sérieuse, au point de provoquer dans la population congolaise une forme de désaffection, car les citoyens congolais sont conscients de la gravité des problèmes qui vont se poser au cours de l’année 2016 et sensibles à cela, ils rejettent les slogans creux.
En effet, la recherche de consensus politique se dilue chaque jour qui passe dans les slogans d’un Dialogue politique que le pouvoir Kabila veut manifestement tirer en longueur, afin de mettre le peuple congolais face au fait accompli d’un lancement tardif du processus électoral, avec une CENI, il faut l’avouer, trop complaisante et peu consciente de ses graves responsabilités.
La DC et la MPP, par leurs organisations de la jeunesse, tiennent à alerter l’opinion politique tant nationale qu’internationale sur les conséquences néfastes, pour la stabilité de la R.D.Congo, d’un plan machiavélique visant à faire du Dialogue National dit Inclusif, une simple “caisse de résonance” des visées politiques inavouables de la majorité Kabiliste.
Voilà pourquoi nous invitons ladite majorité, qui continue à s’essouffler, à tirer en longueur le processus électoral ainsi qu’ à maintenir ses otages politiques en prison, à décrisper immédiatement la situation politique et à respecter l’ordre constitutionnel.
A cet effet, la MPP et la DC ont bien accueilli le communiqué conjoint de l’UN, de l’UA, de l’UE et de l’OIF sur la nécessité d’un Dialogue Politique inclusif en RDC, centré entre autres sur le processus électoral et respectueux des termes constitutionnels du mandat présidentiel.
Néanmoins, nos organisations politiques ont expressément voulu donner la parole à notre jeunesse car nous refusons qu’elle fasse partie d’une énième “génération sacrifiée” sur l’autel de la confiscation du pouvoir et de la mauvaise gouvernance.
Vérité et Justice pour le Congo,
Le Peuple d’ Abord,
Fait à Kinshasa, le 18/02/2016
Pour la Majorité Présidentielle Populaire, MPP,
Le Porte-Parole Adjoint,
Monseigneur l’Eveque Emmannuel Madi Mwana
Pour la Démocratie Chrétienne, DC,
Le Porte-Parole,
Prof. Jean Pierre Boka Kapella
Pour les organisations de la Jeunesse de la
Majorité Présidentielle Populaire, MPP en sigle,
M. Armand Mayamba,
Forces du Progrès
Pour la Jeunesse de la Démocratie Chrétienne, DC,
Verdict Mituntwa,
Métal