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ANALYSE DE LA RESOLUTION 2277 DU CSNU SUR LA RDC /PAR LE BUREAU POLITIQUE DE LA DEMOCRATIE CHRETIENNE

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La Résolution N° 2277 du 29/03/2016 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la République Démocratique du Congo, tout en confirmant le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU en RDC et le nombre très important de ses troupes,  s’ouvre par un constat amère:

  • elle sanctionne l’échec de la politique sécuritaire de l’exécutif Kabila;
  • elle justifie l’attitude « interventionniste » du Conseil de sécurité dans les affaires politiques, sécuritaires et humanitaires de la République Démocratique du Congo.

Le constat est précis et grave:

LA SITUATION POLITIQUE, SECURITAIRE ET HUAMANITAIRE DU CONGO DEMOCRATIQUE CONSTITUE UNE MENACE POUR LA PAIX ET LA SECURITE INTERNATIONALES: 

    EXTRAIT 1 2277

Le Conseil de Sécurité de l’ONU, CSNU en sigle,  se penche, encore une fois, sur la nécessité d’un dialogue ouvrant la voie de l’élection présidentielle, faisant sienne la décision de l’Union Africaine d’engager des consultations sur ce dialogue et  demandant instamment à toutes les partie de ce processus politique de coopérer avec l’UA, tout en chargeant le Secrétaire Général de l’Onu d’appuyer politiquement, par des bons offices, cette démarche:
EXTRAIT 2 2277

Les violations des droits de l’homme commises en période électorale sont particulièrement soulignées et mise en exergue dans la résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’Onu sur la R.D.Congo.

Il sied de souligner que le CSNU ne fait pas référence seulement au présent processus électoral mais aussi à celui troublé et violent de 2011.

En effet, il est encore vif, dans la mémoire collective congolaise, le massacre des Kinois du 26 novembre 2016, à l’occasion de la prise en otage du Président Etienne Tshisekedi, avec ses alliés, à l’aéroport international de Ndjili, marqué par la mort de plusieurs dizaines de congolais fauchés  par balles, alors qu’ils étaient venus accueillir leur candidat à l’élection Présidentielle. Egalement, faut-il rappeler les militants de l’opposition victimes d’exactions par la ligue des Jeunes du PPRD, avant et après la campagne électorale, ainsi que l’arrestation arbitraire du leader de l’opposition Eugène Diomi Ndongala, qui avait été le fer de lance de la contestation électorale de 2011/2012.

Le conseil de sécurité de l’Onu demande que les coupable des exactions commises aussi bien au cours de l’actuel processus électoral qu’en 2011 soient traduits en justice:
EXTRAIT 3 2277

La résolution N° 2277 du CSNU condamne les massacres de plus de 500 civils de la ville de Beni, au Nord Kivu, horriblement exécutés à l’arme blanche au cours d’une série presque infinie d’attaques aveugles et scélérats contre la population civile, sans que cela n’émoie autre mesure les responsables politiques et militaires de la RDC, apparemment incapables de faire face à ces attaques terroristes:

EXTRAIT 4 2277

La conséquence  logique de la grave menace qui pèse sur les populations civiles de la RDC est la centralité consacrée par la Rés. n°2277 à la protection des civils, dans le nouveau mandat conféré à la Monusco:

remarquable est le parallélisme  entre la protection des civils et des droits de l’homme dans un contexte militaire et la protection des civils et des droits de l’homme dans un contexte « électoral », qui sonne clairement comme un avertissement contre les services de sécurité congolais :

EXTRAIT 5 2277

La Résolution n° 2277 du 29/03/2016 du CSNU consacrée à la RDC revient, encore une fois, sur la nécessité d’un dialogue, dans la respect de la Constitution, basé sur les valeurs déjà énoncés dans l’Accord Cadre d’Addis – Abeba ( réconciliation, démocratisation, protection des libertés fondamentales et des droits de l’homme) et capable d’ouvrir la voie au processus électoral. Encore une fois l’accent est placé sur la violation des droits de l’Homme en période électoral et sur la nécessité, pour la Mission des Nations Unies au Congo, d’effectuer un monitoring suivi de ces violations. La dénonciation indirecte du rétrécissement de l’espace politique en RDC rappelle la récente résolution de l’Union Interparlementaire, publiée fin mars 2016  et adoptés par l’Union des tous les parlements du monde à Lusaka, dénonçant le Congo Démocratique comme le pays au monde enregistrant le plus grand nombre de de plaintes de parlementaires pour violation de leurs Droits: les cas des députés Eugène Diomi Ndongala et Chalupa ont été mis en exergue par l’UIP en parallèle avec la publication de ce triste record. A ne pas oublier que l’UIP est une organisation consultative du CSNU:

EXTRAIT 6 2277

Impossible de ne pas souligner, dans le dispositif de la résolution n°2277 du CSNU, la référence à la promotion des droits de l’homme en général  et plus particulièrement aux Droits Civils et Politiques, la RDC étant signataire aussi bien du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques que de l’Annexe du Pacte, reconnaissant la compétence du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies à juger les plaintes des individus contre les Etats signataires. A ce propos, il sied de rappeler que depuis OCTOBRE 2013, le prisonnier politique Eugène Diomi Ndongala a porté plainte contre la RDC pour violation du Pacte International Relatif aux Droits civils et Politiques, devant le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies.

 

EXTRAIT 7 2277

Bureau Politique de la Démocratie Chrétienne,

DC

31/03/2016

 

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LIRE AUSSI:

LA RESOLUTION N°2277 DU CONSEIL DE SECURITE DE L’ONU SUR LA RDC-29/03/2016-FRANCAIS https://democratiechretienne.org/2016/03/31/la-resolution-n2277-du-conseil-de-securite-de-lonu-sur-la-rdc-29032016-francais/