LE VISA REBELLE IMPOSE PAR LE M23: SABOTAGE ÉHONTE DE DOHA ET VOLONTE DE CACHER LE REGIME DE TERREUR
Imaginez : vous êtes un journaliste, un humanitaire ou un diplomate, prêt à fouler le sol ensanglanté du Nord-Kivu pour documenter l’indicible. Mais avant de poser le pied, un tampon fantôme s’impose : un visa délivré non par Kinshasa, mais par les rebelles du M23, alliés à l’Alliance Fleuve Congo. Annoncée le 1er octobre, cette mesure absurde invalide tous les passeports congolais dans les territoires occupés et érige une muraille invisible autour de ces territoires.
Ce n’est pas une formalité bureaucratique; c’est un coup de poignard dans le cœur fragile de la paix, un verrou qui scelle l’impunité au milieu d’un océan de violations des droits humains. Et tandis que le sang coule encore, l’accord de Doha agonise dans l’ombre, miné par un agenda plus sinistre : celui de Paul Kagame à Kigali.
Faute de pouvoir asseoir son emprise hégémonique sur le gouvernement central de Kinshasa, le président rwandais est accusé de miser sur la création d’un État satellite au Kivu – un fief rebelle sous influence rwandaise – pour perpétuer la déstabilisation de la RDC et piller ses immenses richesses minières, du coltan au cobalt en passant par l’or. Des rapports de l’ONU et des experts internationaux dressent un tableau accablant : le Rwanda, via son soutien au M23, a orchestré un réseau d’exploitation illégale qui alimente le conflit, transformant les mines du Kivu en veines d’or pour Kigali, tandis que des milliers de Congolais paient le prix en vies brisées et violations massives des droits humains.
Retour en arrière, pour saisir l’ampleur du sabotage – un sabotage qui pue l’hypocrisie à plein nez.
Le 19 juillet dernier, sous les auspices qataris, la RDC et les rebelles signaient un « accord de principes » à Doha : un cessez-le-feu global, une feuille de route pour ramener l’État dans l’est ravagé, et la promesse d’un retour sécurisé des millions de déplacés. Sur le papier, c’était l’espoir incarné – un pas vers la fin d’un conflit qui a déjà englouti des milliers de vies depuis les avancées fulgurantes du M23 en juillet-septembre. Mais ces mesures visa ? Elles crachent au visage de cet accord, en contradiction flagrante et éhontée avec ses principes fondamentaux. L’accord martèle explicitement le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, le respect intransigeant de la Constitution et de la souveraineté congolaise – des mots gravés pour clouer le bec à toute velléité d’usurpation. Et comme si cela ne suffisait pas, il s’aligne sur la résolution 2783 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 30 juin 2025, qui tonne contre l’offensive du M23, exige son retrait immédiat des zones occupées et interdit toute administration parallèle illégitime.
Cette résolution, un uppercut diplomatique sous le chapitre VII de la Charte, qualifie la situation au Kivu de menace à la paix internationale et somme les rebelles de cesser les hostilités pour de bon.
Que fait le M23 en réponse ? Il dégaine ce visa comme un doigt d’honneur cosmique, piétinant allègrement ces engagements solennels et transformant Doha en serpillière usée.
C’est de l’hypocrisie pure : signer de la main gauche pour négocier la paix, et frapper de la droite pour la saboter. Kinshasa exige un retrait immédiat des rebelles ; le M23, soutenu par le Rwanda, conditionne tout à des négociations sur le pouvoir. Et voilà que ce visa rebelle surgit comme un ultimatum : « Entrez par notre porte, ou restez dehors. » Résultat ? Une balkanisation rampante.
Les zones du Nord et Sud-Kivu sous contrôle M23 deviennent des fiefs quasi-étatiques, où l’autorité de Kinshasa n’est plus qu’un écho lointain. Friends of the Congo l’avertit : c’est la « route vers la balkanisation », un démembrement sournois qui profite aux bailleurs régionaux et enterre les rêves de souveraineté unifiée.
Pire encore, ce verrou migratoire n’est pas qu’un affront politique ; il est un bouclier pour l’horreur.
Le Kivu, ce creuset de souffrances, est une poudrière de violations des droits humains qui défient l’imagination. Depuis janvier 2025, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme alerte sur une « détérioration rapide » : exécutions sommaires, pillages, viols systématiques, des actes qui flirtent avec le crime de guerre. Human Rights Watch a compté plus de 140 civils abattus par le M23 en juillet près du parc de Virunga ; Amnesty International dénonce des raids sur des hôpitaux, des enlèvements de patients innocents. Et les massacres de février? Une tache indélébile sur la conscience collective. Les envoyés onusiens de la MONUSCO, dont le mandat expire en 2026, et les défenseurs des droits comme ceux de Front Line Defenders, sont les yeux du monde sur ce chaos. Mais ce visa ? Il les aveugle. Accepter un document rebelle, c’est légitimer l’occupant ; le refuser, c’est abandonner les victimes à l’oubli.
L’ONU réclamait une enquête indépendante dès février ; aujourd’hui, elle supplie pour un accès forcé. Sans cela, l’impunité fleurit, et les activistes locaux paient le prix du sang – assassinats, menaces, silences forcés.
Au-delà du Kivu, les ondes de choc se propagent comme une traînée de poudre. Humanitairement, c’est la catastrophe : sept millions de déplacés déjà, des famines guettant, des épidémies isolées par ces barrières invisibles.
Géopolitiquement, le Rwanda jubile dans l’ombre de son poulain M23, tandis que tensions montent avec l’Ouganda et le Burundi.
Sur la scène internationale, l’ONU hésite : sanctions contre le M23 et ses soutiens ? Un nouveau mandat pour la MONUSCO?
Ou un isolement forcé si le monde refuse ces « visas pirates » ?
Ce n’est pas une anecdote ; c’est un pari cynique du M23 pour transformer Doha en relique muséale, pour consolider un pouvoir de fait au prix de milliers de vies. Kinshasa interdit déjà les papiers rebelles depuis janvier, scellant un bras de fer migratoire. Les revues de sécurité bruissent d’escalades potentielles, et le monde regarde, impuissant ?
Non. Il est temps d’une riposte ferme : sanctions ciblées, accès humanitaire arraché de force, négociations sous pression. Sinon, le Kivu ne sera pas sauvé ; il sera volé, morceau par morceau, sous le sceau d’un visa maudit, qui cache les souffrances des congolais de l’est de la RDC, aux yeux du monde.




