Captifs en Enfer : Doha Bloquée par les Fosses Communes et les 4000 Prisonniers du M23/AFC
Dans l’est de la RDC, derrière les lignes du M23/AFC, l’enfer a un visage humain – ou ce qu’il en reste.
Des cachots insalubres où des milliers de Congolais – soldats, civils, militants – sont entassés sans eau, sans lumière, sans espoir.
Un seul repas de maïs pour cent bouches. Des coups de marteau sur les os, des câbles électriques sur la peau, des corps brisés laissés pour morts. Amnesty International a recueilli 18 témoignages glaçants d’ex-détenus : tous ont été torturés. Huit ont vu leurs codétenus mourir sous les coups, battus à mort ou asphyxiés dans la surpopulation. Un survivant raconte : « Les gardes du M23 m’ont attaché sous une chaise et m’ont fouetté pendant des heures avec des ceintures de moteur. J’ai bu de l’urine pour survivre. » Un autre : « Ils m’ont accusé de cacher des armes pour le gouvernement. Ils m’ont frappé les testicules jusqu’à ce que je saigne. Ma famille a payé 1500 dollars pour me sortir».
Des rançons comme tribut à l’horreur, un crime de guerre banalisé.
Certains, forcés de rejoindre les rangs rebelles, deviennent complices de leur propre cauchemar. Et au-delà des geôles, il y a les fosses communes– 68 béantes à Rutshuru, 1200 exécutions extrajudiciaires depuis 2023, selon la MONUSCO.
À Binza, juillet 2025 : 140 civils – femmes, enfants, paysans – abattus dans leurs champs, mains liées par des cordes. À Kishishe, des corps entassés depuis 2023, avec de nouveaux ajouts. À Kirumba, 29 villageois enterrés vivants en une nuit de mai. Fusillades collectives, machettes dans la chair, noyades dans la rivière.
Human Rights Watch a interrogé 22 témoins : un homme, impuissant, a vu sa femme et ses quatre enfants massacrés sous ses yeux. Une femme, forcée à s’asseoir au bord de l’eau avec un groupe, se souvient : « Ils ont ouvert le feu. J’ai plongé dans la rivière, le courant m’a sauvée, mais j’entends encore les cris».
À Goma, février 2025, 21 civils exécutés sommairement : un membre de famille d’une victime : « Le M23 l’a emmené de chez nous. Le lendemain, son corps sur le chantier, avec d’autres, une balle dans la tête». Des enfants, même : trois tués à Bukavu en février, confirmés par l’ONU, sommés d’exécutions pour « collaboration ». Les images, vérifiées par des experts médico-légaux, montrent des plaies d’armes à feu et de machettes, pas de combats – juste de la méthode à l’arme blanche.
La RDC revendique: plus de 4000 disparus.
Une liste nominative, avec vidéos, matricules, adresses – est brandie à Doha, officiellement, documents à l’appui.
Le M23 réclamait 750 libérations unilatérales. Kinshasa riposte : échange bilatéral, preuves de vie exigées. Un exigence incontournable. Car comment prouver qu’un prisonnier respire… quand il pourrit dans une fosse commune? Comment négocier… quand les exhumations révèlent des familles entières ?
Tshisekedi renverse la table. Le M23 se mure dans le déni, Kigali détourne les yeux mais les témoignages sont accablants.
À Doha, la diplomatie est un tribunal hanté par ces voix :
« Quand je vois un uniforme, mon cœur s’arrête », confie Beatrice*, violée en groupe par cinq M23 à Bukavu. « Traumatisée, je ne sors plus. » Un défenseur des droits, arrêté en mars : « Ils m’ont interrogé sur mes articles passés, puis fouetté jusqu’au sang».
Plus de 53 survivants interrogés par Amnesty : viols collectifs, disparitions, attaques sur hôpitaux – 130 patients enlevés de leur lit à Goma, torturés au stade.
À Rutshuru, la terre est un cimetière. Entre les fosses communes et les cachots, 4000 noms attendent justice.
Et la paix ? Elle commence par écouter ces survivants, pas par les enterrer vivants, dans les geôles inhumaines du M23.
Voici le vrai visage des prétendus « libérateurs » et leur complices, qui se font depuis plus silencieux sur la revendication des prisonniers à libérer…
Eugène DIOMI NDONGALA,
Démocratie Chrétienne




