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Articles Tagués ‘8 MARS’

LES FEMMES INTERDITES DE VOYAGER – 8 MARS: RDC, UNE PRISON A CIEL OUVERT….

 

Vendredi, 22 Février 2013 10:02


S’estimant lésées par l’interdiction qui leur est faite de se rendre à New-York dans le cadre des festivités du 8 mars, des femmes congolaises ne décolèrent pas. Ces Congolaises ont écrit au chef de l’Etat congolais, en date du 04 février dernier, pour se plaindre de leur sort et espérer obtenir réparation.
Dans leur argumentation, ces Congolaises évoquent l’article 69 de la Constitution qui stipule que «le président de la République est le chef de l’Etat. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux».
Ces femmes invitent même le chef de l’Etat, Joseph Kabila, à instruire ses services d’analyser la circulaire jugée inconstitutionnelle du Premier ministre qui, à leurs yeux, confond manifestement ses prérogatives avec celles du chef de l’Etat qui est une institution. «Qui confond le Gouvernement qui est sa sphère de compétence, avec son cabinet qui lui est rattaché personnellement. Il confond le pouvoir judiciaire avec le pouvoir exécutif. Il confond accréditation et représentation. Bref, confond tout. Sinon, il n’aurait pas décidé que la ministre du Genre représente les femmes de la RDC. Lesquelles? Magistrats, parlementaires, fonctionnaires, entrepreneurs, avocates, médecins, architectes, commerçantes, etc. ?», peut-on lire dans la lettre portant la signature de Mme Ange Boboto.
Sans s’arrêter en si bon chemin, les femmes lésées se demandent comment, pendant que le Congo a beaucoup de problèmes, le Premier ministre concentre toutes ses forces pour s’assurer que les femmes congolaises n’iront pas à New York. «Jusqu’à envoyer des lettres partout, même aux Nations unies, allant jusqu’à vérifier les noms sur toutes les listes». Ce qui pousse ces Congolaises expliqué que Beijing, ce n’est pas pour les Gouvernements, c’est la lutte des femmes pour leurs conditions. «Si le Premier ministre considère que les femmes sont violées à cause des pagnes, alors quelle éducation allons-nous donner à nos enfants», s’interrogent les «lésées».
Pour ces Congolaises, la ministre du Genre représente les femmes du Gouvernement et pas de la RDC. Et l’accréditation relève des Affaires étrangères, domaine de collaboration avec le président de la République, l’Institution. Pour elles, la liberté de circulation et d’association est garantie par la Constitution. «Si les USA, pays d’accueil, ont accepté d’accorder 350 visas aux Congolaises pour assurer leur représentation dans les instances des Nations unies, c’est parce qu’ils sont convaincu qu’elles n’y sont pas assez représentées. Nous ne voyons pas en quoi cela empêcherait un Premier ministre de dormir. Si le tourisme et contacts commerciaux sont permis, en marge de travaux, par les organisateurs, en quoi cela perturberait la mise en œuvre du programme du Gouvernement congolais?»
Ainsi, pour les femmes «lésées», le Premier ministre ferait mieux de se préoccuper des retombées sociales du cadrage macro-économique, de la maîtrise de l’inflation à Kinshasa et dans l’arrière-pays.
Trêve de commentaire, découvrez de larges extraits de la lettre des femmes au chef de l’Etat congolais.     M. M.

voici les extraits de la lettre adressée au président de république
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat
…La Constitution de la République dit en son article 69 « le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale.
Il veille au respect de la Constitution.
Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux».
…Nous vous prions de bien vouloir instruire vos services d’analyser la circulaire inconstitutionnelle de monsieur le Premier ministre congolais qui, manifestement, confond ses prérogatives avec celles du Chef de l’Etat, qui est une Institution. Qui Confond le Gouvernement, qui est sa sphère de compétence, avec son Cabinet qui lui est rattaché personnellement. Il confond le Gouvernement et les Organisations non gouvernementales. Il confond le pouvoir judiciaire avec le pouvoir exécutif. Il confond accréditation et représentation. Bref confond tout. Sinon il n’aurait pas décidé que la Ministre du Genre représente les femmes de la RDC. Lesquelles ? Magistrats, Parlementaires, Fonctionnaires, entrepreneurs, Avocates, Médecins, Architectes, commerçantes, etc. ?
Sinon comment, pendant que le Congo a beaucoup de problèmes, le Premier ministre concentre toutes ses forces pour s’assurer que les femmes congolaises n’iront pas à New York. Jusqu’à envoyer des lettres partout, même aux Nations Unies. Allant jusqu’à vérifier les noms sur toutes les listes. Beijing ce n’est pas pour les gouvernements, c’est la lutte des Femmes pour leur condition.
…La Ministre du genre représente les femmes du Gouvernement pas de la RDC. Et l’accréditation relève des affaires étrangères, domaine de collaboration avec le Président, Institution.
En effet, la liberté de circulation et d’association est garantie par la Constitution. Si les USA, pays d’accueil, ont accepté d’accorder 350 visas aux Congolaises pour assurer leur représentation dans les instances des Nations Unies, c’est parce qu’ils sont convaincu qu’elles n’y sont pas assez représentées. Nous ne voyons pas en quoi cela empêcherait un Premier ministre de dormir. Si le tourisme et contacts commerciaux sont permis, en marge des travaux, par les organisateurs, en quoi cela perturberait la mise en œuvre du programme du gouvernement congolais?
…Les femmes de la RDC, contrairement aux femmes d’autres pays, se sont battues seules, depuis des décennies, pour se faire reconnaitre leurs droits. Elles se prennent en charge depuis pour participer aux rencontres internationales et en marge découvrir les bonnes affaires pour récupérer les fonds investis. La chose la plus ingénieuse pour le Premier ministre, chef du Gouvernement, c’est la validation des listes des femmes comme si le gouvernement n’avait plus rien à faire et que c’est sur les fonds du Trésor que les déplacements seront financés.
…Comment peut-il alors insulter les femmes, aussi impunément? Le moment est-il indiqué pour mener une telle campagne contre les femmes? Pourquoi mettre la méchanceté en avant pour la conduite des affaires de l’Etat?
…De ce qui précède, le Premier ministre ne pouvant prendre de décisions que dans les limites des  compétences lui reconnues par la Constitution et les Lois du pays, en vertu de l’article 28 de la Constitution, nous déclarons l’ordre du Premier ministre sur la participation des femmes à la 57ème Conférence sur la condition de la femme à New York illégale et constitue une atteinte manifeste aux droits de l’homme et des libertés publiques, et de bonnes mœurs. Par conséquent, ne sera pas exécuté.
…Nos organisations féminines regorgent des femmes compétentes, qui maîtrisent les questions financières et de développement. Elles peuvent très bien assumer les fonctions de Premier ministre, de ministre des finances, puisse qu’il manque encore des compétences homme dans ces matières et gérer la caisse de l’Etat en toute responsabilité.
Permettez-nous de publier  notre message avec espoir qu’il vous parvienne un jour.
Tout en vous rassurant que nous vous portons dans nos prières et appuyons vos efforts, nous vous prions d’agréer, Excellence Monsieur Président de la République, Chef de l’Etat, l’expression de notre plus haute considération.
Fait à Kinshasa, le 04 février 2013
Pour les femmes de la RDC lésées
Ange BOBOTO