DERIVE LIBERTICIDE EN RDC: FAYULU INTERPELLE ET RELACHE
RDC : l’opposant Martin Fayulu interpellé pendant plusieurs heures
14 fév 2016
Etait-il le prochain sur la liste ? Visiblement oui. Le député d’opposition Martin Fayulu a été arrêté ce dimanche à 14h30 par des militaires au siège de son parti, l’Ecidé, à Kinshasa. Alors qu’il tenait une réunion sur l’organisation de l’opération ville morte du 16 février, des hommes en armes ont amené de force Martin Fayulu vers le camp militaire Kokolo. Des témoins évoquent des membres de la Garde présidentielle, d’autres de simples FARDC, l’armée régulière congolaise. Selon les autorités, le député a été arrêté « en flagrance alors qu’il distribuait des tracts séditieux accompagnés d’importante sommes d’argent ». Le porte-parole du gouvernement parle de « trouble à l’ordre public ». Bénéficiant d’un immunité parlementaire, Martin Fayulu a été libéré en milieu de soirée, avant d’être déposé par une jeep, encadré par des militaires, à devant l’hôtel qu’il possède à Kinshasa, le « Fanden House ».
Une longue liste de prisonniers politiques
Dans un contexte de tension politique extrême le député de l’Ecidé aurait pu venir grossir les rangs des nombreux opposants qui sont incarcérés en République démocratique du Congo (RDC). A l’image d’Eugène Diomi Ndongala, le président de la Démocratie chrétienne (DC), Jean-Claude Muyambo, Vano Kalembe Kibolo ou de défenseurs des droits de l’homme comme Christopher Ngoy Mutamba ou les deux membres des mouvements citoyens Filimbi et la Lucha, Fred Bauma et Yves Makwambala, en prison depuis plus d’un an sans jugement.
Une figure médiatique
L’arrestation de Martin Fayulu constitue cependant un choc pour l’opposition congolaise. Très actif et engagé dans la lutte pour le respect de la Constitution, Martin Fayulu est avec Moïse Katumbi, Vital Kamerhe (UNC) et Eve Bazaïba (MLC) l’une des figures les plus médiatiques de la fronde anti-Kabila. Afrikarabia l’avait d’ailleurs rencontré fin décembre à Paris – lire son interview. Cette arrestation intervient à un moment critique de la vie politique congolaise, plongée dans une crise électorale très profonde. L’opposition accuse le président Joseph Kabila de bloquer volontairement le processus électoral afin de se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel. Le mandat du président congolais doit normalement s’achever en décembre 2016 et la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat. Mais l’organisation des élections prend un dangereux retard.
Intimidations
L’interpellation de Martin Fayulu intervient deux jours avant la journée ville morte du 16 février décrétée par l’ensemble des principaux partis d’opposition, sauf l’UDPS. L’opposition appelle la population à rester chez elle pour exiger la tenue des élections fin 2016, comme le veut la Constitution et dire « non à un troisième mandat de Joseph Kabila ». Les manifestations de l’opposition ont toutes été fortement réprimées ces derniers mois. En janvier 2015, la mobilisation contre la loi électorale avait fait une quarantaine de morts selon les ONG. Dernièrement, les rassemblements publics ont tous été interdits, même après la victoire de l’équipe nationale de football dans le Chan 2016. L’arrestation de Martin Fayulu résonne donc comme un ultime avertissement du pouvoir avant la mobilisation du 16 février. Une opération d’intimidation qui se serait également portée vers la presse congolaise. Dans la soirée, le leader de l’UNC, Vital Kamerhe, affirmait que les médias avaient interdiction de diffuser son appel à la journée ville morte, « sous peine de sanctions ».
Christophe RIGAUD – Afrikarabia http://afrikarabia.com/wordpress/rdc-lopposant-martin-fayulu-interpelle-a-Kinshasa/
Nos condoleances Mr Martin Fayulu,savons que toute chose a sa fin ainsi nous prions pour votre liberte et sachons que cet hypolyte kanambe doit necessairement partin et non au glissement pour le 3eme mandat
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