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LES ATROCITES DU M23 ET DE L’ARMEE RWANDAISE DENONCEES PAR AMNESTY INTERNATIONAL ET HRW

Dans l’est de la République démocratique du Congo, une tragédie humaine se joue dans un silence assourdissant de l’opinion publique nationale et internationale.

Depuis janvier 2025, les rebelles du M23, épaulés par l’armée rwandaise, ont transformé la région du Kivu en un enfer à ciel ouvert. Goma et Bukavu, deux villes stratégiques, sont tombées sous leur joug, plongeant des centaines de milliers de civils dans la peur et le désespoir.

Les rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch, publiés en mai et juin 2025, dressent un tableau accablant : exécutions sommaires, tortures, détentions arbitraires. Des crimes de guerre d’une barbarie rare, orchestrés par le M23 et rendus possibles par le soutien militaire du Rwanda.

Une occupation sanglante

Le M23, un groupe armé qui renaît de ses cendres, ne se contente pas de conquérir des territoires. Il sème la mort. Avec l’appui de 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon les estimations de l’ONU, les rebelles ont pris Goma en janvier, puis Bukavu en février 2025. Le chaos suit leurs pas. Plus de 500 000 personnes ont fui, abandonnant tout pour échapper à la violence. Mais pour beaucoup, il est trop tard. Les civils sont devenus des cibles, pris en étau entre les balles et la brutalité d’une occupation impitoyable.

La machine à tuer du M23

Les preuves sont implacables.

Amnesty International a documenté des horreurs entre février et avril 2025. Dans des prisons secrètes, des civils accusés sans fondement de soutenir l’armée congolaise sont torturés. Coups de bâtons, de câbles, de crosses de fusil : certains reçoivent jusqu’à 100 coups, leurs os pulvérisés. Des photos de blessures analysées par des experts témoignent de cette sauvagerie. Mais la torture n’est qu’un prélude. Des détenus sont assassinés sous les yeux de leurs compagnons d’infortune – à coups de marteau ou par balles. Leurs corps sont jetés comme des rebuts.

Les conditions de détention sont une condamnation à mort lente. Cellules surpeuplées, insalubres, sans nourriture ni eau potable. Certains prisonniers boivent leur urine pour survivre. Trois toilettes pour des centaines de captifs, une pause par jour : plusieurs y laissent leur vie. Les familles, elles, sont extorquées. Des rançons de 2 000 dollars sont exigées pour libérer les otages, négociées avec des officiers du M23. Pour trois d’entre eux, aucune somme n’a suffi : ils ont disparu.

À Goma, les 22 et 23 février 2025, le M23 a franchi un nouveau seuil dans l’horreur. Human Rights Watch rapporte un massacre dans le quartier de Kasika. Au moins 21 civils abattus, peut-être des dizaines de plus. Tirs dans la tête, dans la poitrine, à bout portant. Les rues portent encore les stigmates : douilles, impacts de balles, corps empilés. Des témoins décrivent des scènes de cauchemar : 25 personnes arrêtées, exécutées en pleine rue, sur l’avenue du Commandant Belge et l’avenue Mulongwe. Le message des rebelles est clair : « Ceci est ce que nous vous ferons. » Le lendemain, près du « terrain des scouts », une vingtaine d’hommes sont raflés. Trois tentent de fuir, trois sont tués. Les autres ? Enrôlés de force ou disparus.

Le Rwanda, main dans la main avec le M23

Sans l’armée rwandaise, ces atrocités n’auraient pas cette ampleur. Les rapports sont unanimes : Kigali fournit hommes, armes et logistique au M23. « Une stratégie de leadership soutenue par le Rwanda », dénonce Clémentine de Montjoye, de Human Rights Watch.

Les 3 000 à 4 000 soldats rwandais dans le Kivu ne sont pas là par hasard. Ils renforcent les rebelles, participent à l’occupation, et, par leur présence, cautionnent les crimes.

Amnesty International accuse : le Rwanda est complice. Pourtant, Kigali reste muet, et les porte-parole du M23 esquivent les questions.

Une crise humanitaire hors de contrôle

Les chiffres donnent le vertige. 500 000 déplacés, des camps de fortune débordés, des écoles et hôpitaux détruits ou réquisitionnés. Les civils n’ont nulle part où aller. Le M23 et l’armée rwandaise portent la responsabilité principale de cette descente aux enfers. Les efforts diplomatiques patinent, l’Union africaine et l’ONU condamnent sans agir, et la Cour pénale internationale, bien que saisie, avance à pas de tortue.

Agir, maintenant

Combien de morts faudra-t-il encore ? Le Kivu est une plaie béante, et chaque jour d’inaction est une trahison. La communauté internationale doit frapper fort : faire plier le Rwanda, stopper son soutien au M23, lancer des enquêtes indépendantes, traduire les coupables en justice.

Des missions de paix renforcées et des corridors humanitaires sont urgents pour sauver ceux qui peuvent encore l’être.

Les cris d’alarme d’Amnesty et de Human Rights Watch résonnent. Les ignorer, c’est laisser le sang couler. Il est temps d’ouvrir les yeux et d’agir.

Eugène DIOMI NDONGALA

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