NEGATIONNISME ARROGANT ET GROSSIERETE DIPLOMATIQUE : LE MINISTRE RWANDAIS NDUHUNGIREHE INSULTE AVEC MEPRIS LES VICTIMES DES ATROCITES QUE SON PAYS A COMMISES EN RDCONGO, DEPUIS 1996…
L’ Est de la RDCongo est ravagé par des décennies de violence, où des millions de vies ont été fauchées. Dans ce contexte insupportable pour son peuple et en plein processus de paix de Washington, la République Démocratique du Congo ose enfin réclamer justice à l’ONU pour un « génocide », appelé « génocost » perpétré par son voisin rwandais et ses milices alliées, dans une optique de géocriminalité
Mais voilà que le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, balaie cette quête légitime d’un mot cinglant : « stupide« .
Prononcé le 10 septembre 2025, ce terme n’est pas une simple gaffe diplomatique – c’est une insulte flagrante, un déni arrogant qui piétine la mémoire des victimes et défie une montagne de preuves accumulées depuis 1996.
Tout commence par un appel poignant de Kinshasa. Le 9 septembre, le ministre congolais des Droits de l’Homme, Samuel Mbemba, demande au Conseil des Droits de l’Homme à Genève de briser le silence sur ces « crimes massifs et systématiques », infligés par le Rwanda et ses supplétifs, comme le M23/AFC. Des massacres à Rutshuru en juillet, où près de 300 civils ont été abattus ; des exécutions sommaires de plus de 140 personnes, majoritairement hutus, selon Human Rights Watch. Des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés depuis janvier – l’ONU le confirme dans son rapport accablant du 5 septembre. Kinshasa réclame la reconnaissance pour un calvaire qui a englouti 6 à 8 millions d’âmes depuis les invasions rwandaises.
Et la riposte de Kigali ? Froide, moqueuse, irresponsable.

Nduhungirehe, interrogé par l’AFP, ricane : « Un génocide contre qui ? Des ethnies non tutsies ? Toutes ? Vous comprenez à quel point cette proposition est stupide. » L’ambassadrice rwandaise à l’ONU, Urujeni Bakuramutsa, enfonce le clou : c’est une « ligne rouge« . Ces paroles ne débattent pas ; elles humilient.
Elles transforment un cri de justice en absurdité, érigeant le génocide des Tutsis et Hutus de 1994 – 800 000 morts, une horreur incontestable – en bouclier pour nier tout autre et se donner bonne conscience. Mais est-ce diplomatique ? Absolument pas.
C’est une gifle anti-diplomatique qui torpille les fragiles processus de paix attisant les flammes d’une région déjà en feu.
En minimisant des atrocités documentées, Nduhungirehe non seulement insulte les Congolais, mais il bafoue l’essence même de la diplomatie : le respect mutuel face à la souffrance humaine.
Les Congolais, eux, ne se laissent pas abattre. Sur X et dans les rues virtuelles, l’indignation explose. Le journaliste T.M. retourne le fer : « Cette rhétorique aussi cynique que stupide nie les 6 millions de morts en RDC, érigeant le génocide tutsi en monopole insupportable. » T. M. renchérit : « Scandale ! Kagame et ses sbires vendent leur génocide tout en en commettant un autre chez nous, avec une fierté stupide qui dure depuis 30 ans. » Même l’avocat D. W. lâche : « Vous, Rwandais m******, votre vente de génocide est stupide. »
Ces voix, amplifiées par des ONG comme Amnesty International – qui, en janvier 2025, condamnait l’usage d’armes explosives par le M23 dans des zones civiles – reflètent une rage collective. Le Conseil de sécurité de l’ONU, en 2025, avec la résolution 2773, exige le retrait immédiat des forces rwandaises soutenant le M23. Pourquoi tant de fureur ? Parce que ces insultes masquent une agression chronique.
Remontons le fil du temps, car l’irresponsabilité de Nduhungirehe s’ancre dans un passé sanglant.
1996 : dans le sillage du génocide rwandais, les troupes de Kigali envahissent l’ex-Zaïre pour chasser les génocidaires hutus, mais sèment la mort en masse. Le rapport Mapping de l’ONU de 2010 expose l’horreur : crimes graves par les forces rwandaises, potentiellement génocidaires contre les Hutus congolais et réfugiés, de 1993 à 2003. « Personne n’a échappé à la violence », martèle Human Rights Watch, saluant ce document comme une bombe. Puis la Deuxième Guerre du Congo (1998-2003) : le Rwanda pille les minerais, finance le chaos. Les rébellions se succèdent – M23 en 2012, puis l’offensive fulgurante de 2024-2025, capturant Goma et Bukavu. Sanctions onusiennes pleuvent sur le M23 pour armes, entraînements et soutien rwandais, causant tueries, viols, exodes. Août 2025 : l’ONU dénonce des centaines de civils massacrés par des milices, dont le M23/AFC, aggravant une crise humanitaire abyssale.
Kigali nie tout, prétextant la traque des FDLR – une « guerre des narratifs ».
Mais la Fondation Panzi du Dr. Denis Mukwege crie au génocide, pointant les violences sexuelles comme arme systématique. Le Council on Foreign Relations trace les racines à l’invasion de 1996, tandis que le Lieber Institute souligne les obstacles juridiques à poursuivre cette agression devant la Cour internationale de Justice dont le Rwanda ne fait pas partie.
Et pourtant, Nduhungirehe ose l’insulte, perpétuant l’impunité qui permet l’exploitation des minerais congolais au profit de réseaux rwandais.
Les retombées ? Catastrophiques. Ces mots aggravent une crise qui menace la stabilité régionale, comme le met en garde le rapport mondial 2025 de Human Rights Watch : la population de l’ EST de la RDC sombre et l’action contre les soutiens étrangers des rebelles s’impose.
Sanctions renforcées, enquêtes impartiales, reconnaissance des victimes – voilà l’appel urgent.
Car au final, les propos de Nduhungirehe ne sont pas qu’une bourde ; ils incarnent un déni qui prolonge le sang versé. Dans cette tragédie des Grands Lacs, la paix naîtra de la justice, pas de l’arrogance.
Il est temps que le monde écoute les cris étouffés de la RDC, avant que les insultes ne deviennent encore plus des tombes.
Eugène Diomi Ndongala,
Démocratie Chrétienne




