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DECLARATION POLITIQUE DE LA DC: « DES ELECTIONS MAL ORGANISEES SONT UNE MENACE POUR LA PAIX EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: REFUSONS D’ACCOMPAGNER L’INSTAURATION D’UNE DICTATURE »

DES ELECTIONS MAL ORGANISEES SONT UNE MENACE POUR LA PAIX EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO_ REFUSONS D’ACCOMPAGNER L’INSTAURATION D’UNE DICTATURE (1).png

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DEMOCRATIE CHRETIENNE, DC
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AVENUE KASA-VUBU N° 7945 C/BANDALUNGWA KINSHASA – RDC
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DES ELECTIONS MAL ORGANISEES SONT UNE MENACE POUR LA PAIX EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: REFUSONS D’ACCOMPAGNER L’INSTAURATION D’UNE DICTATURE

Le bureau politique de la Démocratie Chrétienne, DC en sigle, tient à alerter opinion tant nationale qu’internationales sur la gravité des dysfonctionnements, aussi bien électoraux que politiques, entourant l’actuel processus électoral, vicié par les agissements d’ une Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, qui n’a d’indépendant que le nom, mais aussi par un contexte politique, sécuritaire, diplomatique et économique troublés par la méfiance qui règne entre les acteurs politiques, surtout à cause du caractère « exclusif » de ce processus, ainsi que la non application des mesures de confiance qui auraient dû l’encadrer.

A cet effet, la Démocratie Chrétienne tient à mettre en exergue les causes principales du manque de confiance dans l’actuel processus électoral exclusif, peu crédible et opaque :

a. L’ INAPPLICATION DES RÉSOLUTIONS DE L’ACCORD POLITIQUE GLOBAL ET INCLUSIF SIGNE PAR TOUTES LES TENDANCES POLITIQUES LE 31/12/2016 SOUS LA MÉDIATION DE LA COMMISSION ÉPISCOPALE NATIONALE DU CONGO, CENCO EN SIGLE.

Cet accord fut signé entre toutes les forces politiques le 31/12/2016 et avalisé par les Nations unies, alors qu’avait expiré le deuxième et dernier mandat Constitutionnel de Joseph Kabila; il garde force de loi mais il n’a pas été appliqué qu’à la convenance de la Majorité Présidentielle. Du 25 juillet au 8 août, ce sont les candidats aux élections législatives et à la présidentielle qui devront déposer leur candidature. A la fin de ce délai, on devrait enfin être fixé sur les intentions du président Kabila qui affirme vouloir respecter la Constitution mais qui continue à poser des actes, par le biais des forces politiques dont il est « l‘autorité morale » , qui font croire le contraire. Les mesures de décrispation politique promises par l’accord, à son chapitre 5, n’ont pas été appliquées: les prisonniers politiques emblématique tels qu’Eugène Diomi Ndongala, Jean Claude Muyambo, nommément cités dans l’Accord restent en détention donc inéligibles. L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, n’a toujours pas été autorisé à rentrer au Congo pour y mener campagne et sa nationalité congolaise est contestée. La machine à voter, imposé par M. Corneille Nangaa, suscite toujours le rejet aussi bien nationale qu’internationale, exprimé 25/07/2018 avec force, au Conseil de Sécurité de l’Onu, par un nombre très important de délégations qui, comme la majorité des forces de l’opposition et la société civile, craignent qu’il ne soit rien d’autre qu’un outil inapproprié, foncièrement inconnu et facilitant la fraude. De plus, aucune aide logistique n’a encore été demandée à la Mission des Nations unies pour le Congo (Monusco) pour la distribution du matériel électoral, alors que sans cet apport logistique, les élections ne sont pas possibles.

b. LA LIBERTE D’EXPRESSION ET MANIFESTATION SONT TOUJOURS BAFOUÉES
Globalement, la répression vis-à-vis des médias et des réseaux sociaux s’est accentuée, ces derniers mois. En ce qui concerne la liberté de manifestation, elle est toujours problématique à la veille des élections, s’appliquant à géométrie variable et à la tête du « client ».

Le Comité Laïc de Coordination, après une suspension des ses manifestations pacifiques, violemment réprimées, visant l’Application intégral de l’Accord de la Saint-Sylvestre, a annoncé que ses manifestations non violentes reprendront en août 2018, surtout à cause des défaillance du processus électoral et la crainte que le régime Kabila puisse repousser, encore une fois, les élections ou bien qu’il présente sa candidature pour un troisième mandat inconstitutionnel et en violation des résolutions de l’Accord Politique de la Saint-Sylvestre.

c. LA SITUATION HUMANITAIRE
Elle s’est fortement dégradée durant ces années de « glissement » électoral . Selon les organisations humanitaires 4,5 millions de Congolais sont actuellement déplacés. La situation au Nord Kivu, au Sud-Kivu et au Kasai font toujours craindre une internationalisation des troubles, entre autre à cause de l’afflux massif de réfugiés dans les pays voisins.

d. LA SITUATION SECURITAIRE
En prévoyant des épreuves de force avec la population congolaise, M. Kabila a réorganisé les forces armées, plaçant aux postes clés des hommes qui ont sa confiance, dont le profil très contesté. La nomination de personnalités faisant l’objet de sanctions internationales s’accompagne aux achats massifs d’armes, ce qui ne favorise pas la confiance qui devrait entourer un processus électoral normal, crédible, libre et surtout pacifique.

e. LA SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE
La récession est sévère en RDC et plusieurs grands projets ambitieux visant l‘autonomie alimentaire ont lamentablement échoué. C’est ainsi que le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo (Bandundu), lancé en grande pompe en 2014, est maintenant à l’arrêt. Des accords économiques très contestés, destinés à générer du cash à bref délai, continuent à être conclus: dans le parc des Virunga et de la Salonga, des sociétés pétrolières ont été autorisées à entamer des prospections, des informations font état de vente à la Chine d’espèces protégées et en voie de disparition, comme les okapi. Les abus de pouvoir se poursuivent comme à Mborero, un village du Sud-Kivu situé dans un site touristique au bord du lac.
La population congolaise ne reçoit aucun dividende de l’embellie des cotations de certains minerais comme le cobalt. La paupérisation du peuple congolais étant manifestement une stratégie pour faciliter les achats de consciences, ce qui est contraire à un processus électoral crédible et sain.
Selon les statistiques produites au cours du dernier forum économique mondial, la RDC demeure, après 20 ans de Kabilisme, le pays avec plus bas revenu pro-capite, au monde….

f. LA SITUATION DIPLOMATIQUE, DE PLUS EN PLUS TENDUE.
L’Union européenne et les Etats-Unis durcissent leurs sanctions envers l‘entourage de M. Kabila. La Maison Schengen, dispensatrice de visas pour les États-membres de l’UE, est toujours fermée, à l‘initiative incompréhensible du gouvernement congolais. Dans la région, les appuis des pays voisins ne sont plus acquis pour l‘exécutif congolais, qui souffre d’un isolement diplomatique motivé, entre autre, par son manque de respect des engagements en ce qui concerne le processus électoral et la libération des prisonniers politiques.

VU CE QUI PRECEDE,

le Bureau politique de la Démocratie Chrétienne estime que participer à un processus vicié, caractérisé par la méfiance, l’exclusivité et le manque de crédibilité, miné par un environnement politique, sécuritaire, diplomatique et humanitaire désastreux, serait contraire à sa ligne politique, tracée par son président National.

Dès lors, la DC a pris la décision de ne pas accompagner M. Kabila dans sa tentative permanente de miner le processus de démocratisation, par la répression politique, l’instrumentalisation de la justice, le non respect de ses engagements politiques et diplomatiques mais aussi et surtout par sa volonté de saper le principe de la redevabilité politique ainsi que celui de l’alternance.

Doutant qu’encore une fois le régime Kabila profite de ce conteste nuageux pour ne pas organiser les élections dans le délai imparti, la Démocratie Chrétienne a pris la ferme décision de ne pas participer à ce processus électoral piégé, non crédible et menaçant la paix, en République Démocratique du Congo.

La DC invite le peuple congolais à ne pas accompagner une théâtralisation de la démocratie, qui ne lui apportera rien en termes de paix, développement et d’amélioration de sa situation humanitaire, sociale et économique.

Fait à Kinshasa, le 31/07/2018,

Vérité et Justice pour le Congo,

Pour le Bureau Politique de la Démocratie Chrétienne, DC,