Dialogue politique national inclusif en EN RDCONGO : Les conseils avisés de la VSV

Communiqué de presse N°034/RDC/VSV/CE/2015 :
Dialogue politique national inclusif en EN RDCONGO : Les conseils avisés de la VSV
Le logo de « La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme »
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) suit de près le débat autour de l’organisation, en République Démocratie du Congo d’un dialogue politique national inclusif.
La VSV prend acte de l’ordonnance signée, samedi 28 novembre 2015, par le Président de la République, monsieur Joseph Kabila et rendue publique, lundi 30 novembre 2015, mettant en place un comité préparatoire dudit dialogue. Selon cette ordonnance, le dialogue portera principalement sur l’organisation d’un processus électoral apaisé, complet, inclusif et crédible. De même, la VSV salue la décision du Chef de l’Etat de prendre des mesures individuelles de grâce en vue de pacifier les esprits.
Au sujet dudit dialogue, la VSV réitère sa position que le dialogue est bel et bien une vertu en démocratie et par conséquent, elle ne peut s’y opposer.
Toutefois, des craintes de voir le dialogue aboutir sur des résolutions visant à torpiller ou à mettre en péril la démocratie en RDCongo à travers le non respect de la Constitution et le passage en force du pouvoir de Kinshasa sont de plus en plus persistantes au sein de l’opinion publique.
Aussi, la VSV voudrait-elle attirer l’attention du Président de la République et celle de la majorité au pouvoir sur le strict respect de la population congolaise, le souverain primaire. Ce respect du souverain primaire doit impérativement et absolument passer par le strict respect de la Constitution de la République Démocratique du Congo.
La VSV demande au Président de la République de ne pas tenter de reproduire en RDCongo un dialogue similaire à celui organisé en République du Congo Brazzaville en ne convoquant autour de la table que des personnalités issues des institutions de la république et autres, des partis politiques constituant la majorité au pouvoir, des partis politiques dits de l’opposition mais proches du pouvoir et des membres de la société civile acquis à la cause de ceux et celles qui cherchent à fouler aux pieds la Constitution de la RDCongo et sacrifier ainsi l’alternance politique démocratique.
D’aucuns craignent qu’en l’absence de certains opposants politiques de haute facture et bien d’autres forces sociales qui comptent que le dialogue politique voulu national et inclusif ressemble aux fameuses concertations nationales de septembre et octobre 2013 qui n’ont rien apporté de bon à la population congolaise excepté le partage du pouvoir, le débauchage ainsi que des dépenses inutiles des fonds du trésor public.
Pour la VSV, la Constitution de la RDCongo court effectivement et clairement le risque d’être subtilement violée à travers la proposition faite par le Chef de l’Etat dans son message du samedi 28 novembre 2015, à la nation de réfléchir sur un système électoral avec des modalités de vote peu couteuses.
La VSV demande au Président de la République de bien écouter la voix de la majorité des congolaises et congolais qui ne jurent que sur l’alternance politique démocratique en 2016 et de ne pas suivre certaines personnalités de son entourage qui lui feraient miroiter le déluge s’il respectait la Constitution en se retirant du pouvoir démocratiquement.
Pour un processus électoral réellement apaisé, complet, crédible et inclusif, la VSV prodigue au Président de la République et ce, conformément au message qu’il a fait à la nation samedi 28 novembre 2015, les conseils avisés ci-dessous :
– De faire appel rapidement à un facilitateur international susceptible de prendre des contacts avec tous les partis politiques qui refusent le dialogue pour harmoniser les vues et définir un agenda commun, précis et clair du dialogue afin de les convaincre à y prendre part ;
– D’éviter de convoquer un dialogue national par défis avec des applaudisseurs et autres personnalités partageant déjà la même vision que sa famille politique sinon le dialogue ne se justifierait nullement, mais plutôt de convoquer ledit dialogue avec ceux et celles qui ont des vraies demandes et exigences susceptibles de contribuer à la consolidation de la démocratie en RDCongo afin de baliser ensemble le chemin de la réconciliation nationale ;
– De retirer de l’agenda du dialogue politique national inclusif toutes les matières qui suscitent des craintes et autres appréhensions consécutives à la violation de la Constitution, en l’occurrence la réflexion sur un système électoral avec des modalités peu couteuses, insinuant ainsi le changement de mode de scrutin pour la présidentielle et de provoquer de ce fait une révision de la Constitution ;
– De respecter la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques en mettant fin au dédoublement des partis politiques en vue de fragiliser leurs responsables aux points de vue divergents ;
– D’étendre les mesures individuelles de grâce présidentielle à tous les détenus politiques et d’opinion et de matérialiser lesdites mesures de grâce avant le début du dialogue politique national inclusif.
Fait à Kinshasa, le 01 décembre 2015.
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)
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